Honda Accord / Hybrid, et écologique en plus !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

Déjà bien familière aux automobilistes d’ici, la Honda Accord figure, bon an mal an, parmi les voitures les plus vendues en Amérique. On sait reconnaître sa qualité de fabrication, son comportement sûr et son rendement sans histoire. Aux deux motorisations déjà existantes (un 4 cyl.de 160 ch. et un V6 de 240 ch), Honda en a jouté une troisième l’an dernier afin de répliquer à Toyota dont la Prius Hybride a beaucoup fait parler d’elle. Et comme c’est Honda qui a été le premier intervenant (avec la Insight) dans le groupe des amies de la planète, il n’était que normal qu’il riposte à son concurrent avec un autre modèle mi-essence, mi-électrique. D’où l’Accord Hybride.

Jusqu’à maintenant, il était difficile d’associer l’agrément de conduite à une motorisation hybride. Pour consommer moins, il fallait dire bonjour l’ennui et adieu au plaisir de conduire. Le message a été entendu, tant chez Toyota que chez Honda et cela nous vaut des modèles qui ne sont pas devenus impotents en se voyant greffer un petit moteur électrique. À ce chapitre, la dotation de l’Accord Hybride est particulièrement impressionnante puisque la voiture s’avère plus rapide que sa consœur qui s’en remet uniquement à son V6 pour l’emmener vers sa vitesse de croisière. Son groupe électrique n’est pas utilisé seulement à des fins d’économie mais pour accroître la puissance qui fait un bon de 15 chevaux tandis que le couple gagne 20 lb-pi. Il faut s’attendre à un léger sacrifice à la pompe, mais Dieu qu’il est agréable de pouvoir compter sur de solides reprises quand on veut doubler un retardataire. Par exemple, l’Accord Hybride ne met que 6 secondes environ pour bondir de 80 à 120 km/h en version automatique. C’est rassurant… et surtout plus rapide que certaines voitures qui aspirent au titre de berlines sport.

12 kilowatts et 3 cylindres

Contrairement à la Prius Hybride qui privilégie l’économie d’essence en ville en faisant appel au moteur électrique seulement à faible vitesse, l’hybride de chez Honda utilise ses 12 kilowatts surtout à une vitesse de croisière. En plus, à une vitesse stabilisée, 3 des 6 cylindres du moteur à essence se mettent au chômage. C’est ainsi que lors d’un voyage entre Montréal et Pohénégamook (Bas-Saint-Laurent), là où se trouve le superbe musée automobile du Domaine, notre Accord s’est contenté de 6,8 litres aux 100 km. À la ville, la courbe de consommation s’élève passablement, de sorte que l’on peut envisager une moyenne générale d’environ 8,5 litres aux 100 km. Le temps d’amortissement du montant excédentaire nécessaire à l’achat de l’Accord hybride sera plus long mais pas mal moins ennuyant si vous voulez mon avis. Par rapport à la Prius, cette Honda ne se ressent pas tellement du va-et-vient entre les moteurs et m’a semblé plus transparente à ce chapitre que la Toyota. En réalité, le néophyte n’y verra que du feu tandis que les plus attentifs ressentiront un effet de freinage plus accentué de temps à autre en raison du système qui permet de récupérer l’énergie dissipée par l’utilisation des freins. Le phénomène le plus notable reste l’arrêt du moteur à essence lors d’une immobilisation à un feu rouge et sa mise en marche instantanée dès que l’on relâche la pédale de frein. En somme, un embouteillage de 5 minutes se traduit par une consommation nulle pour un véhicule hybride.

Un coup de pouce SVP

Malgré un équipement complet comparable à celui de la plus chère des Accord à essence, la version hybride commande un prix qui paraît un sérieux handicap à sa diffusion. On veut bien exprimer sa fibre écologique mais on souhaiterait que les gouvernements nous aident un peu dans cette démarche, comme cela se fait ailleurs au Canada et aux États-Unis. Ne serait-ce que pour le principe, un petit 1 000 $ de ristourne sur la taxe de vente ou un crédit d’impôt serait apprécié. Et je vous parie que les automobilistes seraient beaucoup plus enclins à délier les cordons de la bourse pour faire l’achat d’un véhicule moins polluant.

L’autre élément dissuasif à propos des hybrides a trait à leur fiabilité à long terme. Personne encore n’a franchi les quelques centaines de milliers de kilomètres nécessaires à une évaluation plus en profondeur. Par contre, l’utilisateur d’un Ford Escape hybride m’a confié sa totale satisfaction après une trentaine de milliers de kilomètres. Personnellement, l’essai à long terme de l’Accord Hybride a vu l’odomètre dépasser les 9 000 kilomètres sans le moindre pépin mécanique.

La voiture est d’une douceur remarquable, discrète, souple et d’un confort appréciable sur de longs parcours, des qualités propres à toutes les Accord. Il en va de même des sièges et de la position de conduite qui contribuent aussi à cet état de bien-être au volant. Il n’y a vraiment que la forêt de boutons noirs autour du climatiseur et du système audio qui prête à confusion par la proximité des dits boutons. Ils vous obligent constamment à regarder vers la console pour procéder à un réglage, ce qui n’est pas tout à fait sécuritaire. J’aurais souhaité aussi un petit écran comme on en trouve un sur la Prius pour m’informer de la consommation moyenne ou instantanée de la voiture, de la charge des batteries et du fonctionnement du système hybride. Tout ce qui est offert est un petit affichage à même l’odomètre qui n’est pas très facile à consulter du coin de l’œil. Et tant qu’à y être, les gens de chez Honda pourraient faire preuve d’un peu d’imagination en différenciant l’Accord Hybride du modèle ordinaire. Pour le reste, il eût été difficile de faire mieux pour que les sceptiques soient confondus.

Feu vert

Confort et douceur de roulement
Bonne économie sur la route
Habitacle silencieux
Comportement routier sûr
Construction soignée

Feu rouge

Prix prohibitif
Silhouette anonyme
Économie peu évidente en ville
Ergonomie perfectible
Instrumentation limitée

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