GMC Sierra EV AT4 2026 : l’aventurier électrique
Détroit, Michigan — Lancé plus tôt l’an dernier en tant que modèle 2025, le GMC Sierra EV s’est amené en renfort au Chevrolet Silverado EV dans le créneau élitiste des camionnettes électriques pleine grandeur. L’ennui, c’est que depuis son entrée en scène, il n’était disponible qu’en un seul niveau d’équipement, celui qu’on surnomme Denali. Et puisque l’écusson pointe directement au luxe suprême dans le camp GMC, les stratèges de la marque se devaient de contre-attaquer avec une ou des options plus abordables.
Celle appelée Elevation arrive d’ailleurs très bientôt dans les concessions du pays avec un PDSF de 82 000 $, ce qui est déjà mieux que les 102 000 $ exigés pour repartir au volant du camion Denali. Il y a toutefois une troisième alternative : le Sierra EV AT4.
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À l’inverse de la stratégie habituelle, le nouveau venu supplante même l’échelon Denali avec un PDSF de 104 000 $. Questionné à ce sujet, le gestionnaire sénior du marketing chez GMC, Patrick Finnegan, a rétorqué que le contenu technologique du camion était très relevé, malgré l’absence d’une suspension pneumatique et des immenses jantes de 24 pouces du modèle luxueux. Toutefois, contrairement à la version de base du GMC Sierra EV Denali, l’AT4 ne peut être équipé de la batterie standard. C’est donc dire que le véhicule sort de l’usine d’assemblage avec plus d’autonomie pour sensiblement le même prix que l’autre modèle hyper cossu.
L’option intermédiaire pour partir à l’aventure
Le clou de cette journée consacrée à la variante AT4 s’est déroulé dans un complexe dédié à la chasse, un endroit où les chemins en forêt se comptent par dizaines. Et comme Dame nature a décidé d’envoyer une cargaison de pluie la veille de notre journée de conduite, le terrain était particulièrement meuble, ce qui a donné du fil à retordre à notre sujet à l’étude.
Ironiquement, pour trimbaler les membres de la presse automobile de l’aéroport jusqu’à l’hôtel, GMC avait retenu les services de son propre Hummer EV, un autre géant doté d’aptitudes hors route. Toutefois, l’iconique mastodonte est assurément l’électrique le plus outillé pour survivre à un terrain accidenté.

Le GMC Sierra EV AT4, quant à lui, n’arrive pas les mains vides, mais disons qu’il n’est pas aussi bien protégé contre les obstacles tranchants sous sa caisse, par exemple. Il a tout de même droit à une garde au sol plus élevée de deux pouces, lui qui troque également sa suspension pneumatique pour une suspension à ressorts, une solution que nous jugeons plus robuste et moins onéreuse à entretenir à long terme. La présence de jantes de 18 pouces enveloppées de pneus tout-terrain de 35 pouces de diamètre est également digne de mention, car sans de bonnes semelles, même le meilleur pickup de la planète n’a aucune chance quand les conditions se détériorent.
L’AT4 est aussi le seul de la gamme électrique à offrir le mode de conduite Terrain, lui qui autorise des angles de carrossage plus agressifs au deuxième essieu. Et comme le GMC Sierra EV partage sa plateforme Ultium avec le Hummer EV, personne n’est étonné d’apprendre l’inclusion du mode CrabWalk qui fait tourner toutes les roues dans la même direction. Cette option, très particulière à observer il faut l’avouer, permet de se sortir d’un obstacle plus corsé, voire d’un espace de stationnement plus serré.

Ensuite, le niveau AT4 s’accompagne d’un décor intérieur Tempête Forestière, de crochets de remorquage de couleur rouge, d’une boîte de chargement avec doublure de protection, d’un écusson avant qui s’illumine le soir venu, de quelques accents noirs à l’extérieur, de sièges chauffants aux deux rangées et de baquets ventilés à l’avant, d’une chaîne audio Bose Premium à sept haut-parleurs, d’un affichage tête haute, du transfert d’énergie de 7,2 kW, d’une panoplie de dispositifs de sécurité, sans oublier le système d’aide à la conduite Super Cruise. On comprend mieux pourquoi ce modèle AT4 commande une somme plus importante à l’achat.
Quatre tonnes dans la boue
À l’instar de ses cousins de plateforme, le GMC Sierra EV AT4 n’a rien d’un poids plume. Avec près de 4 000 kg sur la balance, ce n’est peut-être pas le véhicule idéal pour traverser un terrain gorgé d’eau. Comme nous l’avons mentionné plus haut, cette variante du camion n’a pas été conçue avec les mêmes objectifs que le Hummer EV, mais n’empêche, avec plus de dégagement sous sa caisse et de véritables pneus tout terrain, le Sierra EV AT4 a démontré sa position d’option intermédiaire. Sur certains obstacles plus creux, le véhicule a peiné quelque peu, surtout après plusieurs passages qui n’ont fait qu’élargir les ornières, mais avec le mode Terrain ou le mode Hors route, le camion n’a pas eu besoin d’aide pour se sortir du pétrin.

Il faut dire que les roues arrière directrices sont une bénédiction quand il faut s’attaquer à un virage très serré, parce que le Sierra électrique n’est pas un petit engin. Contrairement à un véhicule traditionnel, son différentiel n’est pas du type à glissement limité : il se base plutôt sur ses logiciels de conduite et sur le freinage de friction. Au lieu de faire confiance à un différentiel autobloquant, le camion américain réussit à se frayer un chemin grâce à ses freins qui, lorsque le système détecte une roue qui patine inutilement, s’occupent d’envoyer le couple nécessaire aux roues qui ont la meilleure connexion avec le sol. Et c’est franchement efficace.
Comme c’est souvent le cas lors de tels lancements médiatiques, le véhicule n’a presque pas bronché, malgré un parcours qui aurait stoppé n’importe quel VUS de taille compacte. À certains moments, le Sierra électrique a ralenti à une cadence ridiculement basse lorsqu’il s’est retrouvé au fond d’un trou de boue, mais à force de faire patiner les quatre roues, le véhicule est revenu à bon port sans rouspéter.
La meilleure variante pour la route?
Avec la prolifération des nids-de-poule au Québec, l’automobiliste moyen se doit de garder en tête les coûts très élevés de réparation liés à ces cratères routiers. Voilà pourquoi nous voyons d’un bon œil la nouvelle mode « aventurière » qui privilégie un maximum de caoutchouc sur des jantes au diamètre réduit. Et la suspension plus traditionnelle n’a rien changé : le GMC Sierra EV AT4 est un véhicule très confortable. Les irrégularités ne se font pas tellement sentir à bord de l’habitacle, tandis que l’insonorisation est excellente grâce au verre acoustique à l’avant.

S’il est vrai que le confort de roulement est excellent, ça l’est un peu moins lorsqu’est venu le temps de négocier un virage. Quand on pousse plus que la limite de vitesse permise dans un virage en épingle, on entend la plainte des pneus qui ont de la difficulté à mordre avec tout ce poids à supporter. Certes, ce dernier se concentre au bon endroit (sous le plancher), mais ça n’efface pas la lourdeur dans l’ensemble. Il faut donc conduire le Sierra EV avec précaution.
En revanche, sur l'autoroute, la présence de l’excellent système Super Cruise facilite la tâche, lui qui peut même changer de voie sans que le conducteur n’ait à intervenir.
Horizontal ou vertical?
Face à son rival au nœud papillon (Chevrolet Silverado EV), le GMC Sierra EV propose une approche distincte à ses utilisateurs. La planche de bord, bien qu’elle renferme les mêmes applications que dans l’autre pickup, présente celles-ci d’une manière plus verticale. En effet, contrairement à la manière Chevrolet qui étend ses écrans de gauche à droite, l’écran de 16,8 pouces (diagonale) le fait de haut en bas avec, à sa base, une molette pour contrôler le volume de la chaîne audio et plusieurs touches piano pour les commandes quotidiennes. Le même petit levier à la droite de la colonne de direction sert de lien entre le conducteur et son groupe motopropulseur, tandis que derrière le volant, un deuxième écran affiche plusieurs informations utiles à celui ou celle qui tient le gouvernail de ce paquebot américain. C’est réellement une question de goût ici.

Ce qu’il faut retenir de notre premier contact avec le gros camion électrique de GMC, c’est qu’il possède de belles aptitudes en conduite hors route et qu’il s’avère confortable sur le bitume. Reste maintenant à voir si le public sera tenté par ce premier véhicule AT4 à motorisation électrique.