Toyota 4Runner 2025 : le modèle de base suffit-il?

Points forts
  • Performances et expérience de conduite améliorées
  • Intérieur finalement transformé
  • Solides aptitudes hors route
Points faibles
  • Moteur turbo rauque et plus assoiffé qu’annoncé
  • Versions haut de gamme chères et hybrides seulement
  • Pas de boîte manuelle (vs Wrangler et Bronco)
Évaluation complète

Après une décennie et demie, Toyota a enfin renouvelé son valeureux 4Runner pour l’année modèle 2025. Certes, l’ancien continuait de se vendre en nombre appréciable et conservait une très bonne valeur de revente, mais un changement s’imposait clairement, surtout dans le catalogue moderne et grandissant des camions et VUS de Toyota.

Positionné sous le nouveau Land Cruiser, celui qui rivalise avec les Jeep Wrangler et Ford Bronco (sans oublier le Honda Passport TrailSport 2026 de deuxième génération qui vient tout juste d’entrer en scène) a donc amplement évolué à l’intérieur ainsi que sur les plans technique et mécanique, tout en se dotant d’un design joliment actualisé qui reste facilement identifiable.

Photo: Guillaume Rivard

Le résultat, combiné à une sélection plus étoffée que jamais et notamment l’ajout d’une motorisation hybride (appliquée aux cinq versions les plus haut de gamme dont la redoutable TRD Pro et la nouvelle Trailhunter conçue pour les expéditions), fait toutefois en sorte que les prix peuvent largement dépasser les 70 000 $ et même parfois les 80 000 $. Oui, bienvenue en 2025! Un 4Runner hybride joue d’ailleurs directement dans la cour du Land Cruiser, lui aussi à cinq places. Il y a donc un bon dilemme pour les acheteurs, que nous avons cherché à éclaircir en faisant l’essai d’une version de base.

Le choix du compromis?

Il est rare – mais rafraîchissant – qu’un constructeur automobile mette à notre disposition des véhicules dans leur plus simple et moins dispendieuse expression. Dans le cas du Toyota 4Runner SR5 2025 (à partir de 57 200 $ en incluant les frais), il faut se réjouir que la hausse par rapport à 2024 soit d’environ 800 $ seulement. Bémol : on ne peut l’avoir qu’en blanc, gris ou noir.

Photo: Guillaume Rivard

L’équipement de série comprend des roues de 17 pouces en alliage, des phares à DEL, des longerons de toit surélevés, une attache-remorquage intégrée (branchement électrique inclus) et une vitre arrière coulissante qu’on peut actionner à l’aide d’un bouton sur la garniture du hayon. Pratique. Les larges marchepieds latéraux feront plaisir à certains mais embêteront les autres au moment d’entrer et de sortir du véhicule.

L’espèce de bavette/aileron en plastique sous le pare-chocs avant a une fonction aérodynamique, sauf que le gain d’économie d’essence sera bien minime. Pour une question de style et pour faciliter les déplacements en terrain accidenté, il est heureusement possible de l’enlever (l’opération prend une minute à l’aide d’un tournevis électrique).

Photo: Guillaume Rivard

Quant aux pneus toutes saisons Yokohama Geolandar X-CV, leur bande de roulement convient principalement au bitume. Si vous prévoyez de rouler souvent sur des chemins de gravier et des sentiers, les remplacer par des pneus tout-terrain est une bonne solution qui vous évitera d’investir dans un 4Runner à plus gros prix et forcément mieux équipé pour ce genre de vocation, comme la version TRD Hors route Premium (à partir de 66 702 $). En outre, différentes plaques de protection du soubassement figurent parmi les options.

Agréable transformation à bord

Quel que soit le niveau d’équipement, l’habitacle du Toyota 4Runner 2025 bénéficie d’une remarquable modernisation, calquée non pas sur le Land Cruiser mais plutôt sur la camionnette intermédiaire Tacoma. Le volant (gainé de cuir mais non chauffant de série) et les commandes sont plus agréables à utiliser, surtout la nouvelle molette de sélection du mode de conduite et du système 4x4 sur la console. Il y a aussi de bons rangements un peu partout, incluant pour deux téléphones, quoiqu’un plus gros bac sous l’accoudoir central serait apprécié.

Photo: Guillaume Rivard

Évidemment, le vent de fraîcheur à bord passe beaucoup par les écrans. En version SR5, l’instrumentation est entièrement numérique mais divisée en trois petits écrans (deux pour les indicateurs d’essence et de température du moteur), tandis que l’écran tactile de 8 pouces laisse à désirer quand on pense à celui de 14 pouces dans certains 4Runner plus luxueux (et munis du pratique moniteur multi-terrain). Au moins, le système multimédia qui l’anime, sans figurer parmi les meilleurs de l’industrie, se montre clair et simple à utiliser. Apple CarPlay et Android Auto sans fil s’y retrouvent de série. Plus bas, les contrôles de climatisation et de ventilation demeurent tactiles, sauf que la température est indiquée par une échelle graduée au lieu de nombres en degrés Celsius. Difficile à comprendre, celle-là.

Photo: Guillaume Rivard

Pour ce qui est des sièges, les deux baquets avant penchent légèrement vers la fermeté, sans compromettre le confort sur les longues distances. Les SR5 (revêtement en tissu) et Limited (cuir véritable) sont les seuls 4Runner 2025 à offrir une troisième rangée de sièges, en passant. Si on y accède en basculant les places médianes assez facilement, comprenez que cet espace ne s’adresse qu’à des enfants en raison de l’espace restreint et de la faible hauteur d’assise. Néanmoins, ça dépanne à l’occasion. Le coffre derrière a grossi mais se limite à 343 litres (anciennement 255 litres), alors quand la banquette arrière n’est pas occupée, mieux vaut la replier et profiter des 1 200 litres et plus ainsi disponibles. Attention : le volume de chargement total, lui, s’élève à 2 381 litres, soit moins que les 2 540 litres d’avant.

Photo: Guillaume Rivard

Meilleur avec 4 cylindres, mais…

Sur la route, on constate rapidement que le nouveau Toyota 4Runner 2025 se montre plus solide et plus silencieux. Merci à la plateforme TNGA-F avec une suspension à double levier triangulaire à l’avant ainsi que des bras multiples et ressorts hélicoïdaux à l’arrière, de même qu’à l’insonorisation améliorée en plusieurs points, entre autres par du vitrage acoustique. Rien à voir avec un Wrangler, voire un Bronco. Nous avons également apprécié la qualité du freinage (en dépit du transfert de poids), la souplesse du roulement et la facilité avec laquelle le 4Runner encaisse les chocs sur une route de terre défoncée, mais beaucoup moins le flou qui persiste dans la direction. Que voulez-vous? Ça fait partie des sacrifices. Le plaisir commence et est bien réel lorsqu'on s'aventure en terrain plus reculé, quoique l'on doive concéder l'avantage aux VUS américains. La garde au sol de 8,1 pouces en version SR5 s'avère modeste (elle peut aller sinon jusqu'à 10,1 pouces).

Maintenant, il faut parler du plus gros changement sur le véhicule : le nouveau moteur à quatre cylindres turbocompressé de 2,4 litres en remplacement du vieux V6 de 4 litres. Si le gain de puissance est modeste (278 chevaux contre 270), c’est le couple de 317 lb-pi (au lieu de 278) qui fait la différence.

Photo: Guillaume Rivard

Malgré une réponse de l’accélérateur un peu en décalage, les performances sont là et la boîte automatique à huit rapports nous fait royalement oublier l’ancienne qui en comptait seulement cinq. Attendez-vous à une économie d’essence d’environ 20%. Cela dit, nous n’avons pu faire mieux qu’une moyenne de 12,2 L/100 km alors que Ressources naturelles Canada publie une cote inférieure d’un litre. Impossible, par ailleurs, de ne pas être déçu par le son et le tempérament rugueux du quatre cylindres dès qu’on le sollicite moyennement. Pas au point de remettre en question l’achat, mais certainement un irritant. En même temps, le sifflement du turbocompresseur n’est pas le plus discret.

Oh, et le 4Runner hybride? Son système i-FORCE MAX identique à ceux des Land Cruiser et Tacoma hybride fait appel à ce même moteur turbo et à un moteur électrique pour générer un total de 326 chevaux et surtout un couple de 465 lb-pi. C’est génial à l’accélération et pour la conduite hors route, même si la capacité de remorquage diminue de 6 000 à 5 800 lb. N’oublions pas de mentionner que la consommation moyenne officielle baisse à 9,9 L/100 km – un chiffre encore là dur à atteindre dans des conditions réelles.

Photo: Guillaume Rivard

Notre verdict

Le Toyota 4Runner 2025 avait besoin de passer à une nouvelle étape et le résultat est fidèle aux attentes quand on regarde les autres VUS et camionnettes de Toyota. Dépendamment de l’usage que vous en ferez, c’est possible de se contenter d’une version d’entrée de gamme comme la SR5. Bien sûr, si votre budget le permet, un 4Runner hybride vous procurera nettement plus de satisfaction.

Bonne nouvelle dans le contexte tarifaire actuel : tous les exemplaires continuent d’être fabriqués au Japon (aux côtés du Land Cruiser) et non aux États-Unis comme les Sequoia, Highlander/Grand Highlander, Tacoma et Tundra, ce qui ne les soumet pas à des surtaxes douanières canadiennes. La valeur de revente demeurera élevée, tout comme celle du Wrangler, mais la réputation de fiabilité de Toyota compense les qualités hors route pas tout à fait au même niveau.

À voir aussi : Antoine Joubert présente le nouveau Toyota 4Runner 2025

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