Tarifs : les concessionnaires canadiens veulent plus d’accès aux véhicules étrangers
L’une des solutions pour aider les consommateurs et l’industrie automobile au Canada dans le contexte d’une guerre commerciale avec les États-Unis serait d’élargir et s’assouplir les réglementations afin de permettre d’importer davantage de modèles de l’Europe, du Japon et de la Corée qui conviendraient au conducteurs d’ici.
C’est ce qu’estime la Corporation des associations de détaillants d’automobiles (CADA), dont les dirigeants se sont pointés à Ottawa cette semaine pour exhorter les chefs des partis fédéraux à agir pour protéger l’industrie automobile au pays.
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Cette mesure est l’une des cinq qui font partie du « Cadre de compétitivité pour le secteur automobile » présenté par la CADA et qui devraient selon elle être mises de l’avant par le prochain gouvernement. Voici les autres :
- Mettre fin aux mandats inutiles sur les véhicules électriques du fédéral et des provinces;
- Tenir les grandes banques canadiennes à l’écart du marché de la location automobile directe aux consommateurs;
- Abolir la taxe de luxe sur les véhicules;
- Rembourser aux concessionnaires les incitatifs à l’achat de véhicules électriques qu’ils ont perdus quand Ottawa a mis fin à son programme.

« Le secteur automobile canadien est plongé dans la tourmente en raison des droits de douane américains et, si nous saluons le gouvernement canadien actuel pour sa retenue et sa volonté d’éviter d’empirer la situation, il est évident que nous fonçons vers une crise de l’abordabilité pour les consommateurs alors que les coûts additionnels des tarifs font leur chemin à travers les différentes chaînes d’approvisionnement de tous les constructeurs et se traduiront bientôt par des prix plus élevés sur le marché », a déclaré le président et chef de la direction de la CADA, Tim Reuss.
Pour ce qui est d’importer plus de véhicules d’autres pays, ce dernier a indiqué que certains modèles, par exemple les voitures à hayon, sont populaires au Canada mais pas autant aux États-Unis. « Si on n’avait plus besoin de suivre les mêmes normes que le reste de l’Amérique du Nord, les Canadiens pourraient profiter d’un plus grand choix de véhicules », a-t-il insisté.
De l’avis de Tim Reuss, les concessionnaires s’adaptent à ce contexte difficile, mais demeurent inquiets des retombées des tarifs douaniers et d’autres pressions économiques sur les prix des véhicules.
« Pourront-ils encore offrir des véhicules à des prix que les Canadiens acceptent de payer? Qu’arrivera-t-il aux évaluations de la valeur des véhicules d’occasion? Toutes ces questions demeurent sans réponse », a soulevé le président de la CADA.