Mini 3 portes John Cooper Works 2025 : conduire avec le sourire

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Savannah, Géorgie - Après avoir lancé une nouvelle génération de Mini Cooper en 2024, le constructeur poursuit son offensive en 2025 avec les modèles plus spécifiques comme la sportive John Cooper Works. Un peu plus d’un an après le retrait de la précédente génération (dont vous pouvez retrouver l’essai ici), nous avons pu conduire la version la plus sportive qui existe dans la gamme.
À l’extérieur, la Mini John Cooper Works conserve les lignes héritées de la première Mini, mais habilement modernisées. La voiture a beau être beaucoup plus grosse qu’avant, elle conserve les principaux traits de son aïeule. Les designers ont réussi à marier l’héritage du passé sans sacrifier la modernité, et de notre point de vue c’est réussi.
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La version JCW se démarque des Cooper C et Cooper S grâce à ses logos répartis un peu partout sur la carrosserie (avant, arrière et centre des roues), ses jantes de 18 pouces spécifiques, son aileron arrière plus prononcé ainsi que sa sortie d’échappement unique débouchant au centre du diffuseur.
À l’intérieur, le design demeure similaire aux Mini actuelles, mais avec quelques changements subtils. Les plus visibles étant les sièges à la sellerie spécifique agrémentés de surpiqûres rouges, le volant sport (chauffant) avec un logo additionnel dans sa partie basse, et quelques rappels rouges, notamment à droite de la planche de bord. Le conducteur profite également de palettes au volant (absentes des autres versions) afin d’avoir plus de contrôle sur le groupe motopropulseur.

Comme les autres modèles Mini, la JCW hérite du nouvel écran OLED de 9,4 pouces de diamètre. Ce dernier intègre le dernier système d’infodivertissement de la marque, ainsi que Spike, un petit chien qui joue le rôle d’assistant de conduite si vous le désirez. La résolution de l’écran est magnifique et les graphismes reliés aux divers modes de conduite modifient vraiment l’ambiance à bord.
Nous regrettons toutefois que Mini ait privilégié un design sobre et épuré en retirant de nombreux boutons physiques. Les commandes rotatives et les touches de la génération précédente étaient plus faciles à actionner en conduisant. Désormais, il faut passer par l’écran pour la majorité des commandes y compris la ventilation, la température et les sièges chauffants. Il est aussi possible d'utiliser sa voix, mais nous devons avouer que ce n'est pas notre premier réflexe.

Sous l’écran circulaire, les principales commandes physiques restantes sont les feux de détresse, le dégivrage (avant et arrière), un bouton pour la fonction Park (P), un levier pour avancer ou reculer (R, N et D), un boutons pour le volume et une simili-clé que l’on tourne pour démarrer le moteur. Enfin, un dernier levier baptisé « experiences » permet de changer les couleurs et l’ambiance de l’interface selon votre humeur. On peut par exemple choisir le mode Timeless, où les graphismes rappellent ceux de la première Mini, le mode Core avec divers tons de bleu, ou encore le mode Go-Kart avec du rouge et du noir qui suggère davantage la sportivité. Sur la Mini John Cooper Works, le changement des modes de conduite s’accompagne d’un durcissement ou d’un assouplissement de la suspension. Nous allons y revenir.

L’espace est adéquat à l’avant. Votre serviteur, de taille moyenne (5 pieds 9 pouces, soit 1,76 m), s’est senti très à l’aise à bord que ce soit pour la tête ou les jambes. En revanche, le dégagement dévolu aux places arrière demeure limité et il sera difficile pour des adultes d’envisager les longs trajets.
Même chose dans le coffre où l’espace est tout de même réduit. Si vous êtes un couple sans enfants cela peut fonctionner, mais une utilisation familiale nous semble compliquée. Si vous aimez les Mini et que vous avez besoin d’espace, mieux vaut envisager l’achat d’un Countryman, bien plus pratique de ce point de vue.

Plus de couple et plus de poids
Comme pour sa devancière, Mini a développé une voiture puissante, mais sans exagération. Sous le capot, le moteur retenu est un 4 cylindres de 2 litres turbocompressé. Il développe la même puissance que le modèle sortant (228 chevaux) mais dispose de plus de couple.
En effet, au lieu des 236 lb-pi disponibles précédemment, le conducteur bénéficie désormais de 280 lb-pi. Une différence tout de même notable et qui était nécessaire car la voiture a pris du poids quand on la compare à la génération précédente. En effet, l'ancienne Mini JCW pesait 1 295 kg tandis que la nouvelle affiche 1 382 kg sur la balance. Une différence tout de même notable.

La transmission retenue par Mini est une automatique double embrayage à 7 rapports. Sa calibration a été revue dans la version JCW afin d’offrir une meilleure réactivité et davantage de sportivité. Le rouage retenu demeure à traction, et il n’est pas possible d’opter pour une Mini Cooper à rouage intégral.
Pour les puristes qui appréciaient la boîte manuelle, sachez qu’elle n’est malheureusement plus disponible dans les Mini de nouvelle génération. Les passionnés de la conduite à trois pédales que nous sommes déplorent cette disparition, mais la faiblesse des ventes et la rationalité donnent malheureusement raison au constructeur…
Elle a son caractère
Au démarrage, le moteur dévoile immédiatement une sonorité plus marquée que les autres Cooper. En ville, la Mini 3 portes demeure un modèle d’agilité. Au milieu des camionnettes et des VUS pleine grandeur qui pullulent en Géorgie, la petite puce britannique se faufile partout. Elle est aussi très facile à stationner.

En sortant de la ville, la fermeté du roulement se manifeste rapidement. Les routes des environs de Savannah sont bien meilleures que les nôtres, et il n’y a que sur les gros raccords ou les passages à niveau que les amortisseurs cognent fort…même avec un mode de conduite tranquille. Cela devrait donc logiquement être pire sur les routes du Québec, et il faut prendre ce facteur en compte avant d’acheter la voiture. Sur l’autoroute, il faut aussi faire avec des bruits de roulement assez marqués à partir de 100 km/h.
Du côté du moteur, on note immédiatement le surplus de couple à bas régime. La voiture est plus alerte que sa devancière entre 0 et 50 km/h, ce qui permet d’accélérer promptement. Attention en accélérant fort avec les roues braquées, les pneus peuvent crisser bruyamment si votre pied droit devient plus pesant.

Les routes que nous avons arpentées n’étaient pas très riches en virages, nous n’avons donc pas pu pousser la voiture autant que nous l’aurions voulu dans les courbes. Cela dit, nous avons tout de même trouvé la direction précise et bien dosée. Le train avant est adéquatement guidé et l’empattement court fait en sorte que la voiture passe d’une direction à l’autre rapidement.
En utilisant le mode Sport ainsi que l’expérience Go-Kart, tous les curseurs de la sportivité sont poussés au maximum. La suspension se raidit encore, au bénéfice de la vitesse de passage en courbe. D’autre part, la boîte de vitesses étire davantage les rapports et la sonorité devient plus évocatrice. C’est surtout le cas à la décélération où des pétarades se sont entendre au levier de pied. Beaucoup moins fortes que celles de la défunte Ford Focus RS, elles ajoutent à l’ambiance sportive sans verser dans la caricature.
En utilisant les palettes au volant, la conduite est plus intéressante même si nous avons noté des à-coups à la montée des rapports avec les modes les plus sportifs. Menée à un rythme plus enthousiaste, la Mini JCW ne vous arrache pas la tête à chaque accélération. Le 0 à 100 km/h réalisé en 6,1 secondes (6,2 pour le cabriolet) en témoigne. Mais l’intérêt de cette voiture quand on la compare à des modèles de 500, 600 ou 700 chevaux, c’est qu’elle vous procure du plaisir aux allures légales. Et il n’y a plus beaucoup de sportives qui peuvent en dire autant.

Au terme de ce premier galop d’essai, nous trouvons que la nouvelle Mini John Cooper Works est une voiture qui se démarque dans la production actuelle. Certes, la perte de la boîte manuelle retire un peu d’engagement lors de la conduite. Mais la tenue de route efficace, l’agilité hors pair et les pulsations de son moteur lui donnent une personnalité qui lui est propre. Et même si elle souffre aussi de défauts marqués, comme son roulement ferme et bruyant quand la vélocité augmente, cela fait partie de son caractère. Et si vous êtes prêts à vivre avec, ce qui ne sera pas toujours facile sur nos routes défoncées, la Mini JCW devrait vous donner le sourire à chaque balade.
Mais avant cela, il faudra tout de même faire un chèque de 51 990 $, auquel il conviendra ajouter les frais de transports et de préparation ainsi que les taxes. Une somme tout de même élevée, qui fait de cette version un achat plus passionnel que rationnel. Mais quand on aime on ne compte pas!