Mitsubishi RVR 2025 : rustique, viable, raisonnable

Points forts
  • Fiabilité éprouvée
  • Prix et coût de revient à long terme
  • Garantie rassurante
  • Gamme variée
Points faibles
  • Niveau sonore élevé
  • Habitacle vétuste
  • Écran central et ordinateur de bord dépassés
  • Consommation supérieure à la moyenne
Évaluation complète

Lancé en 2010 comme modèle 2011, le RVR avait alors connu un succès instantané, découlant de sa bouille sympathique et de son format pratique. On lui reprochait déjà un léger manque de raffinement, mais face à un Jeep Compass ou à un Suzuki SX4, on lui trouvait bien des avantages. Hélas, l’industrie allait accueillir au cours des années qui suivirent de nombreux concurrents.

Notamment, le Chevrolet Trax, le Honda HR-V, le Mazda CX-3 et le Subaru XV Crosstrek. Introduit en 2013, ce dernier domine aujourd’hui les ventes du marché de ceux que l’on qualifie de VUS sous-compacts. Il faut dire que le Crosstrek en est à sa troisième génération, après avoir été offert en déclinaison hybride et hybride rechargeable, puis en version Wilderness conçue pour l’aventure extrême.

Pendant tout ce temps, Mitsubishi n’a pratiquement rien changé à son RVR si ce n’est quelques artifices esthétiques, histoire de rester à la page. Et puis, l’ajout d’un système multimédia contemporain et de quelques éléments de sécurité. Mais là s’arrêtent son évolution face à la concurrence. Alors, sachant qu’il existe aujourd’hui une dizaine de joueurs dans le segment, tous plus modernes et invitants que le RVR, comment fait Mitsubishi pour toujours tirer son épingle du jeu?

Photo: Antoine Joubert

Une partie de la réponse se trouve dans la paix d’esprit que procure le RVR à sa clientèle. Un véhicule peu coûteux à l’achat comme à l’entretien, dont le coût de possession est faible (ce qui inclut la prime d’assurance), et dont la fiabilité peut être qualifiée de légendaire. Et puisque le RVR s’accompagne de la meilleure garantie de l’industrie, la clientèle s’en voit rassurée.

Par contre, cette dernière ne doit pas avoir de grandes attentes en matière de raffinement ou d’innovations technologiques. Le seul fait de monter à bord nous ramène à l’époque où le BlackBerry était l’objet de l’heure et où l’accès et le démarrage sans clé étaient considérés comme des caractéristiques de grand luxe dans le monde automobile. Des éléments qui, d’ailleurs, brillent toujours par leur absence sur certaines versions du RVR.

L’habitacle est donc très conservateur, caractérisé par une surabondance de plastiques noirs, une instrumentation analogique et un écran central dont la qualité graphique est déplorable. Cela dit, les sièges étonnent toujours par leur confort. La position de conduite y est d’ailleurs irréprochable, tout comme la visibilité, alors que l’espace aux places arrière et dans le coffre peut amplement convenir aux jeunes familles.

Photo: Antoine Joubert

Toujours le « World Engine »

Le RVR fait appel à une motorisation connue et éprouvée depuis fort longtemps. Celle-là même qui était initialement boulonnée sous le capot des Mitsubishi Lancer et Hyundai Elantra en 2007, et aussi sous ceux des Dodge Caliber, Jeep Compass et Patriot. On le baptisait le « World Engine », puisqu’on l’exploitait chez différents constructeurs et à travers la planète tout entière. Aujourd’hui, seul le RVR y fait appel (si l’on fait fi de l’Outlander PHEV). Une mécanique solide, mais qui manque de raffinement, conséquence d’une consommation plus élevée que la moyenne.

Qu’il s’agisse du 2 litres de 148 chevaux (version ES) ou du 2,4 litres offert dans le reste de la gamme (16! chevaux), la base mécanique demeure la même. Une puissance supplémentaire de 20 chevaux avantage la seconde option, qui vaut la peine d’être considérée, sachant que la consommation énergétique réelle change à peine. En fait, Mitsubishi annonce une moyenne à 9,1 L/100 km pour le 2 litres (avec rouage intégral) versus 9,4 L pour le 2,4 litres. À noter qu’il existe une version ES de base à roues motrices avant, retranchant 2 000 $ à la facture du modèle à rouage intégral.

Photo: Antoine Joubert

Jumelé à une boîte CVT qui, comme vous vous en doutez, ne contribue pas à une conduite plus engageante, le moteur de 2,4 litres développe une puissance adéquate et un couple permettant de bonnes reprises. Cette mécanique se défend même mieux que celle de nombreux rivaux, comme le Hyundai Kona ou le Nissan Kicks, qui génèrent respectivement 147 et 141 chevaux.

Confortable et bien balancé, le RVR propose une conduite sécurisante ainsi qu’un rouage intégral avec possibilité de verrouiller le différentiel pour une répartition égale de couple entre les deux essieux. Toutefois, le niveau sonore augmente au rythme de la vitesse de croisière, signe que la conception du véhicule remonte à très loin.

Notez également qu’en optant pour une version ES ou SE, le RVR s’équipe de jantes de 16 pouces et de pneumatiques dont l’épaisseur des flancs gêne la stabilité. Le comportement routier se voit donc sérieusement amélioré avec les jantes de 18 pouces, lesquelles sont proposées pour les versions SEL, Noir et GT.

Photo: Antoine Joubert

Lequel choisir?

Évidemment, le point fort du RVR demeure sa valeur. Un prix qui défie toute concurrence, une garantie imbattable et, encore une fois, un coût de possession à long terme parmi les plus bas. En revanche, l’offre devient un peu moins alléchante si l’on se tourne vers la version GT, laquelle nous sert un toit panoramique, une sellerie de cuir et un puissant système audio. Des éléments fort appréciables, mais qui portent la facture au niveau de modèles concurrents plus attrayants.

Vous pouvez donc choisir la variante ES pour obtenir le VUS le moins cher en ville, ou débourser un peu plus en passant à la SE, ne serait-ce que pour obtenir le moteur de 2,4 litres. Toutefois, la version SEL dotée de l’accès et du démarrage sans clé, des jantes de 18 pouces, du cuir synthétique et du volant chauffant est probablement la version, ayant le meilleur rapport équipement/prix (34 000 $ en incluant tous les frais).

Photo: Antoine Joubert

Gardez toutefois en tête que l’achat d’un RVR ne se fait pas de façon passionnelle. Car bien qu’il ait encore bonne mine, il souffre de la comparaison avec des rivaux plus modernes, plus attrayants, mais forcément plus onéreux. L’offre de Mitsubishi cible donc une clientèle pour qui les dernières tendances, la technologie ou le style importent peu. Elle vise plutôt l'acheteur qui souhaite par-dessus tout en obtenir le plus possible pour l’argent dépensé.

En somme, ce VUS est une bonne valeur, il ne subira qu’une faible dépréciation, considérant que dans le segment, il n’existe pas moins cher. C’est donc dire qu’en pourcentage, le RVR ne perdra pas plus de valeur qu’un Crosstrek ou qu’un Corolla Cross, à moins d’opter pour un modèle GT, vendu à plus de 38 000 $.

À voir aussi : les VUS et multisegments les moins chers en 2025

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