Restomod : douze des meilleures firmes au monde
La personnalisation automobile est un concept dépourvu de limite... ou presque. Depuis que l’être humain consacre du temps à ce moyen de transport personnel, il cherche constamment à rehausser la barre, que ce soit pour les performances, le design ou le confort.
Et même si l’industrie automobile ne cesse d’étonner avec ses créations les plus récentes, il existe un monde où les belles silhouettes d’autrefois côtoient la technologie du moment dans le même moule. Dans le jargon, on appelle cette façon de faire le « restomod », ou restauration moderne, si vous préférez l’appellation francophone qui résume en deux mots ce que doit être ce type de modification.
L’idée ne date pas d’hier, mais elle continue de faire écarquiller les yeux des amateurs. Et puisqu’il est permis de rêver à l’occasion – surtout en cette période d’incertitude –, nous avons décidé de vous faire plaisir en exposant certaines des firmes de « restomod » les plus habiles, à notre humble avis. Bien entendu, le mouvement est bien plus étendu que cette courte liste de maisons spécialisées, mais pour le moment, nous nous en tenons à ces joueurs de très haut niveau.
Singer Vehicle Design
Cette compagnie californienne s’est fait connaître avec ses créations basées sur la génération 964 (1989 à 1994) de la Porsche 911. L’idée est de faire appel à cette architecture relativement moderne, mais de lui donner des airs de 911 plus âgée, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Singer Vehicle Design a toutefois sa propre signature avec ses Porsche 911 fortement remaniées. Mécaniquement, les voitures transformées par SVD conservent leurs motorisations 6 cylindres à plat, mais celles-ci sont entièrement retravaillées pour donner une bonne dose de sensations fortes à celui ou celle qui pilote la voiture.
Dernièrement, Singer Vehicle Design a travaillé de concert avec la firme Williams Advanced Engineering pour les variantes DLS (pour Dynamics and Lightweight Study) qui emploient des mécaniques encore plus puissantes et un châssis allégé au possible.
ICON
Restons en Californie si vous le voulez bien. Fondée par Jonathan Ward en 2007, ICON s’est surtout attardée à la restauration moderne de vieux 4x4 classiques comme le Toyota FJ40 ou même la première génération du Ford Bronco.
Avec les années, ICON a également étendu son expertise dans la confection de sa série Derelict, qui mise sur la patine usée de modèles plus âgés comme toile de fond. Sous cette couverture de vieille voiture se cachent toutefois les plus récentes technologies au chapitre du groupe motopropulseur ou même du confort. Plusieurs créations de la série Derelict sont équipées de motorisations électriques.
Alfaholics
Dans le monde très coloré des amateurs de la marque Alfa Romeo, un sous-groupe nommé Alfaholics basé au Royaume-Uni se démène pour conserver la tradition des belles d’autrefois. La firme a été fondée dans les années 1990 par Richard Banks, le passionné qui a depuis passé le flambeau à ses fils qui poursuivent la tradition.
Leur récente série GTA-R se veut une évolution allégée du coupé GTA 105 avec notamment une carrosserie en aluminium, une suspension appartenant à ce siècle et une motorisation 4-cylindres livrant la bagatelle de 240 chevaux à bord d’une voiture pas très lourde. Le résultat peut être qualifié de tous les noms, mais il est difficile de rester indifférent devant cette jolie italienne modernisée.
Evoluto Automobili
Toujours au Royaume-Uni, cette marque (Evoluto) est en revanche plus récente dans le monde de la personnalisation automobile. Le premier projet d’envergure d’Evoluto (fondée en 2019) est cette sublime Ferrari F355, dont la carrosserie a été repensée par le célèbre designer Ian Callum.
Et l’étendue de cette réalisation ne se limite pas à quelques améliorations esthétiques (jantes surdimensionnées, carrosserie remodelée, suspension, etc.), car la mécanique livre désormais une puissance appropriée pour le XXIe siècle, soit 420 chevaux. À ce sujet, la 355 par Evoluto serait destinée à une production très limitée de 55 unités. Le coût de l’une de ces voitures est bien entendu très élevé.
David Brown Automotive
Malgré le lien très évident avec le fondateur de la marque Aston Martin, le David Brown de cette autre firme britannique n’a aucun lien de sang avec celui qui a mis au monde la division prestigieuse de l’industrie automobile britannique.
Lancée en 2013, David Brown Automotive se spécialise surtout sur des restomods d’origine britannique. Dès 2014, les artisans de la firme se sont penchés sur cette réinterprétation d’une Aston Martin DB5 ou DB6. Or, c’est assurément l’ajout de la Mini classique dans le choix de voitures retravaillées par le préparateur qui fait jaser les curieux. Il est même possible de transformer votre Mini classique pour qu’elle se ravitaille en électrons. La variante sportive Oselli, quant à elle, a droit à un 4 cylindres de 125 chevaux et quelques pièces renforcées pour bonifier les performances.
Eagle E-Type
Comme son nom l’indique, cette compagnie britannique se concentre uniquement sur la Jaguar E-Type, celle qui portait l’appellation XKE en Amérique du Nord. En opération depuis les années 80 alors qu’elle misait sur son expertise de restauration complète, Eagle E-Type a depuis tourné son attention à produire une E-Type à peine transformée à l’extérieur, mais fortement remaniée sous le capot.
En effet, plusieurs composantes modernisées lui permettent d’offrir des performances rehaussées. En 2011, la firme a créé tout un émoi en dévoilant la Speedster, Eagle E-Type a également levé le voile sur l’Eagle Low Drag GT et la Spyder GT.
Prodrive
Décidément, le mouvement « restomod » est populaire au Royaume-Uni. Prodrive, une compagnie qui a bâti sa réputation en course automobile, notamment avec Subaru dans le cadre du Championnat du monde des rallyes, à la fin des années 80. C’est d’ailleurs au volant d’une Subaru Impreza préparée par Prodrive que Colin McRae va remporter son seul titre du championnat des pilotes de WRC en 1995. L’entreprise va également explorer d’autres avenues en course automobile, mais son histoire avec Subaru semble avoir marqué les inconditionnels de la division nipponne.
La Prodrive P25 se veut un hommage moderne à la mythique Subaru Impreza WRX STI 22B de 1998 avec tout l’attirail pour faire saliver un pilote de ce type de discipline, notamment une boîte séquentielle, un moteur 4 cylindres à plat de 2,5 litres de cylindrée (400 chevaux) et même une carrosserie entièrement réalisée en fibre de carbone. Au dévoilement, la voiture, limitée à 25 exemplaires, commandait un prix de plus de 800 000 $!
TWR
Dévoilée en 2024, la TWR (pour Tom Wilkinshaw Racing) Supercat rend hommage à une autre Jaguar, la XJ-S dans ce cas-ci, mais avec une forte influence issue du sport motorisé. Sa carrosserie résolument plus large et l’aérodynamisme poussé vendent la mèche sur la vocation de ce coupé équipé d’un moteur V12 coiffé d’un compresseur volumétrique, ce qui lui confère une puissance de 660 chevaux, le tout acheminé aux roues motrices arrière via une boîte manuelle à six rapports.
L’aventure de TWR dans la personnalisation automobile est récente. L’expérience des gens de l’entreprise provient d'abord de la course automobile, mais ça ne peut certainement pas nuire pour transformer cette vieille Jaguar en quelque chose de plus épicé pour le XXIe siècle.
Nardone Automotive
À l’instar de TWR, l’histoire de Nardone Automotive dans le créneau des restomods est récente. C’est en 2022 que son fondateur français, Thierry Nardone, dévoile son interprétation moderne de la classique Porsche 928. Avec plus 3 000 pièces uniques, cette 928 moderne respecte la silhouette d’antan, mais avec des lignes ajustées aux standards du moment. La carrosserie est réalisée en fibre de carbone, la boîte de vitesses manuelle compte un rapport additionnel (six au lieu de cinq), tandis que le moteur V8 installé sous le long capot a lui aussi été révisé. Une production très limitée est prévue avec un prix qui fera sursauter n’importe quel planificateur financier, soit un peu moins de 750 000 $.
Kimera Automobili
Basée en Italie, Kimera Automobili s’est tout d’abord intéressée aux restaurations classiques au milieu des années 2000. Mais, en 2021, KA introduit l’EVO37, une réinterprétation moderne de la célèbre Lancia 037. Rappelons que ce coupé italien est le dernier bolide à roues motrices arrière à avoir remporté le Championnat du monde des rallyes.
Déjà, l’engouement autour de l’EVO37 pousse la firme à relancer l’aventure avec une variante un peu plus poussée baptisée EVO38. En fait, Kimera Automobili va même s’attaquer à la prestigieuse ascension du Pikes Peak au Colorado avec la K39, une version sérieusement modifiée du tandem EVO37/EVO38.
Ringbrothers
L’entreprise américaine souvent reconnue par son écusson composé d’un « R » de couleur rouge a tout d’abord pris forme au Wisconsin en tant qu’atelier de carrosserie. Mais, très rapidement, l’incroyable vision des deux frères (Jim et Mike Ring) capte l’attention des grands rassemblements de l’automobile, notamment au SEMA Show de Las Vegas au début des années 2010.
Et ce qui fascine avec l’entreprise, c’est qu’elle ne se contente pas d’un seul modèle. Au fil des années, Ringbrothers s’est penché sur des projets aussi inusités qu’inspirants comme ce coupé Cadillac 1948 propulsé entièrement par un groupe motopropulseur de Cadillac ATS-V ou ce coupé Pantera renommé ADRNLN qui n’a conservé que son incroyable ligne de l’époque.
HWA AG
HWA est une firme allemande créée de toutes pièces par Hans Werner Aufrecht, l’un des co-fondateurs de l’aile sportive de Mercedes-Benz, AMG. Des changements dans l’organisation d’AMG vont recentrer les efforts d’HWA vers le sport motorisé, notamment le championnat allemand de voitures de tourisme, également connu sous l’appellation DTM.
Toutefois, c’est réellement le dévoilement de cet ambitieux projet de recréer la mythique Mercedes-Benz 190 E 2.5 Evolution II qui a beaucoup fait parler. Cette berline sportive homologuée pour la course automobile n’a été produite qu’en très petite quantité pour le public, sa mission première étant de remporter des courses en série DTM.
L’HWA Evo, en revanche, se veut une célébration des 25 ans d’existence de la compagnie. Limitée à 100 unités, cette restomod respecte le design de l’époque, mais avec de la fibre de carbone, une aérodynamique plus poussée et des composantes modernes comme les freins et la suspension. Là où la voiture change sa formule, c’est sous le capot, le 4 cylindres 2,5 litres retravaillé par la maison Cosworth étant remplacé par un V6 biturbo emprunté à AMG.
Eccentrica Cars
Nous terminons ce bref horizon du monde de la restauration moderne avec une création venue d’Italie. Cette jeune entreprise baptisée Eccentrica Cars est basée à Saint-Marin et entend produire 19 copies de cette Lamborghini Diablo transformée pour le XXIe siècle.
Malgré la ressemblance avec la Diablo d’époque, l’empattement a été légèrement réduit, tandis que les porte-à-faux sont plus courts que sur le modèle original. L’Eccentrica V12 s’inspire aussi de la Diablo GTR, notamment au chapitre de la circulation de l’air autour de la caisse.
