Northvolt déclare faillite en Suède, mais se dit toujours solvable en Amérique du Nord

Alors que le fabricant de batteries de véhicules électriques Northvolt a déclaré faillite en Suède mercredi matin, une entreprise dans laquelle le gouvernement québécois a investi près de 270 millions $, la filiale nord-américaine de l’entreprise se dit toujours solvable.

« Cette décision fait suite à des efforts exhaustifs pour explorer toutes les options possibles afin d’assurer un avenir financier et opérationnel viable pour l’entreprise, qui n’ont finalement pas abouti à un résultat satisfaisant », a déclaré Northvolt Amérique du Nord par voie de communiqué.

« [...] À ce stade, Northvolt Amérique du Nord demeure solvable. L’entreprise entend honorer ses obligations et respecter ses engagements financiers dans le cours normal de ses activités, y compris envers ses employés. »

Photo: Northvolt

Croulant sous des dettes faramineuses depuis des mois, les dirigeants de Northvolt ont tout simplement décidé d’agiter le drapeau blanc malgré plusieurs tentatives pour trouver du financement afin d'assurer la survie de leur entreprise.

Une usine en péril

À l’automne, un économiste suédois avait mentionné au Journal que l’usine de 7 milliards $, considérée comme le plus important investissement privé de l’histoire du Québec, ne verrait jamais le jour. Elle devait être bâtie à Saint-Basile-le-Grand. 

La nouvelle de ce matin ajoute un poids énorme à cette hypothèse. 

« Ça implose. Il n’y aura pas d’usine au Canada. J’espère que je me trompe. J’aurais aimé que cela marche, mais c’est ce que je pense », avait avancé au Journal Christian Sandström, professeur associé à la Jönköping International Business School (JIBS) en Suède.

Photo: Northvolt

« Se lancer dans de telles expansions à l’étranger, alors qu’ils ont autant de problèmes à la maison, ça ressemble à de la mégalomanie », va jusqu’à dire l’intellectuel dans la quarantaine, chroniqueur économique au Affärsvärlden.

Des milliers d’emplois perdus

En septembre dernier, Northvolt avait licencié 1600 employés, soit le quart de ses effectifs.

Le 21 novembre, le fabricant suédois s’était mis sous la protection de la loi américaine sur les faillites pour faciliter sa réorganisation, qu’il prévoyait de terminer au premier trimestre de 2025.

« Comme de nombreuses entreprises du secteur des batteries, Northvolt a été aux prises ces derniers mois avec une série de défis cumulés qui ont affaibli sa situation financière, notamment la hausse des coûts du capital, l’instabilité géopolitique, des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement et les évolutions de la demande du marché », a-t-elle ajouté.

En janvier, les actionnaires avaient donné leur feu vert à la poursuite de l’activité et de la recherche de nouveaux actionnaires.

Les deux principaux actionnaires du groupe suédois sont le constructeur automobile allemand Volkswagen, qui est lui-même en difficulté financière, et la banque d’affaires américaine Goldman Sachs..

Tout au long « de cette procédure, l’entreprise a suscité un intérêt significatif de la part de partenaires potentiels et d’investisseurs [...]. Toutefois, en raison du temps et des ressources financières limités, l’entreprise n’a pas été en mesure de conclure les accords nécessaires pour assurer son avenir », a souligné Northvolt dans son communiqué.

Fondé en 2016, le fabricant suédois était perçu comme la pierre angulaire des tentatives européennes visant à rattraper l’Asie et les États-Unis dans la production de cellules de batterie, composant crucial des voitures à émission zéro.

L’Europe ne représente que 3% de la production mondiale de cellules de batterie, mais vise 25% du marché d’ici la fin de la décennie.

À voir : [Balado] Northvolt sur le bord de la faillite

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