Guerre de tarifs : Quel impact pour l’industrie automobile et les consommateurs?

Le président américain Donald Trump a tenu parole et imposé le 1er février des tarifs de 25% sur l’importation de produits canadiens et mexicains (10% sur les ressources énergétiques). Dans ce qui est le début d’une véritable guerre commerciale, il a aussi menacé d’augmenter ces tarifs si des mesures de représailles sont prises entre les deux pays.

C’est justement ce que le Canada compte faire, estimant les tarifs américains « injustifiés et déraisonnables ». Le gouvernement fédéral ira de l’avant avec ses propres tarifs de 25% sur 155 milliards $ de produits importés des États-Unis, et ce, en deux phases.

Dès demain, le 4 février, des tarifs visant 30 milliards $ d’importations américaines entreront en vigueur. Parmi les produits visés se trouvent notamment les pneus.

D’autres produits américains représentant environ de 125 milliards $ s’ajouteront plus tard ce mois-ci. La liste sera publiée dans les prochains jours et fera l’objet d’une période de commentaires du public de 21 jours avant sa mise en application. Elle comprendra des produits comme les voitures, les camions et les autobus, mais aussi les produits d’acier et d’aluminium, entre autres.

Photo: AFP

L’industrie automobile à l’arrêt?

Les chaînes d’approvisionnement et la production automobile en Amérique du Nord étant totalement intégrées (certaines pièces traversent les frontières plusieurs fois avant d’aboutir sur le marché et sur les routes), plusieurs analystes et représentants de l’industrie craignent de sévères interruptions dans les usines des trois pays à très court terme, voire des fermetures, car peu de compagnies peuvent absorber des tarifs de 25%. C’est notamment ce que pense l’Association des fabricants de pièces automobiles, basée au Canada.

Vous vous rappelez le blocage du pont Ambassador entre Detroit et Windsor par des manifestants en 2022? Les envois de pièces avaient été interrompus pendant quatre jours et ce seul événement a occasionné pour l’industrie des pertes estimées entre 500 millions $ et 1 milliard $.

Des véhicules plus chers ou plus rares

L’alternative pour certains sera de tenter de refiler la facture au suivant et, fin de compte, aux consommateurs. Pour l’instant, les constructeurs automobiles se gardent de précipiter leurs décisions, ce qui est sage, mais des impacts de cette guerre tarifaire se feront tôt ou tard ressentir sur le prix des véhicules, tant ceux vendus au Canada qu’aux États-Unis.

Photo: Julien Amado

Chez nous, plus particulièrement, l’imposition de tarifs par l’administration Trump se répercute sur le dollar canadien, qui continue à perdre de sa valeur. Cette conséquence pourrait à son tour augmenter le prix des véhicules importés des États-Unis.

Enfin, des problèmes d’inventaire de véhicules neufs risquent également de survenir si la production est affectée par les tarifs. Or, n’oublions pas les véhicules usagés : avec un dollar canadien aussi faible en ce moment, les Américains seront encore plus tentés de nous les acheter – même si ces véhicules seront aussi visés par des tarifs de 25% aux États-Unis.

Dans mon garage : Voici les véhicules fabriqués au Canada

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