Mitsubishi Eclipse Cross 2025 : tout simplement boudé

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Parmi les VUS sous-compacts, les Subaru Crosstrek, Toyota Corolla Cross et Hyundai Kona volent la vedette. Ils sont non seulement populaires, mais ils offrent une tranquillité d’esprit grâce à leur polyvalence, leur fiabilité et leur rouage intégral. Pourtant, dans l’ombre de ses concurrents, le Mitsubishi Eclipse Cross affiche certaines de ces qualités.
Or, il semble y avoir plusieurs éléments qui lui mettent des bâtons dans les roues. Le plus évident est son nom emprunté du défunt coupé de performance de la marque, au grand dam des amateurs. Puis, son format et sa fourchette de prix similaire au RVR ne l’aident pas, d’autant plus que ce dernier connaît un meilleur succès auprès des consommateurs.
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Bref, l’Eclipse Cross n’a pas réussi à se tailler une place au sein de la catégorie. Pourtant, Mitsubishi possède les ingrédients nécessaires afin de créer un véhicule convaincant… ou presque.

Un style unique, mais vieillissant
Visuellement, la carrosserie se démarque par ses lignes originales en passant par ses phares amincis, ses feux allongés et sa calandre proéminente. Il s’agit d’un design qui vieillit bien, contrairement à l’habitacle où nous percevons quelques rides. D’une part, la qualité de finition et d’assemblage est sans reproche. De l’autre, plusieurs éléments de la planche de bord ainsi que du système multimédia auraient besoin de retouches et d'une modernisation.

Justement, l’interface de l’infodivertissement date d’une autre époque. Elle jouit d’une simplicité irréprochable, mais c’est au détriment de son allure qui est plutôt archaïque. Sinon, les diverses commandes physiques demeurent ergonomiques et efficaces. Pour sa part, la chaîne audio déçoit.

Même si le véhicule est confortable, les sièges possèdent peu de maintien latéral. Pour sa part, la position de conduite est surélevée, accentuant l’impression de sécurité. L’habitacle peut aisément accommoder des adultes et le coffre est logeable, quoique son volume se situe dans la moyenne inférieure de la catégorie. Sur le plan pratique, l’Eclipse Cross peut remorquer 1 500 lb lorsque 5 passagers montent à bord et ça grimpe à 2 000 lb avec deux personnes.

Un rouage intégral à toute épreuve
Nous l’avons déjà évoqué par le passé, la conduite de l’Eclipse Cross est monotone. Le châssis démontre une certaine sensibilité au vent et à nos chaussées dégradées, sans toutefois compromettre la tenue de route pour autant. Malgré tout, le comportement reste prévisible et, par conséquent, rassurant.
Or, c’est en saison hivernale que l’Eclipse Cross prend tout son sens. Le réputé rouage intégral S-AWC permet d’affronter les intempéries les plus sévères comme les grands froids, les blizzards et les tempêtes qui frappent le Québec actuellement. La technologie analyse la traction, les mouvements de caisse ainsi que la direction afin de maintenir le véhicule sur une trajectoire optimale. En ce sens, jamais la traction n’a été problématique. D’ailleurs, le S-AWC peut être programmé en trois modes : Normal, Neige et Gravillons.

L’Eclipse Cross démontre également ses compétences en dérapage contrôlé — signe de l’héritage des courses de rallye qui a fait connaître la marque nipponne. Il s’agit de désactiver l’antipatinage, de paramétrer le quatre roues motrices en mode Neige et… de trouver un endroit calme pour s’amuser. Et quoi de mieux que d’immenses palettes au volant montées sur la colonne de direction pour jouer avec les rapports simulés de la CVT?
Contrairement au RVR, celui-ci est animé par un 4 cylindres de 1,5 litre turbocompressé plutôt grognon. Sa cavalerie de 152 chevaux est suffisante pour le quotidien. Le couple maximal de 184 lb-pi est atteint dans une courte plage de régime qui s’étend de 2 000 à 3 500 tr/min — mais la boîte à variation continue l’exploite bien.
Concernant la consommation de carburant, notre essai s’est soldé par une cote de 9 L/100 km — plaçant l’Eclipse Cross dans la plus haute moyenne du segment. Il faudrait que Mitsubishi lui greffe une technologie hybride afin de concurrencer certains ténors de la catégorie qui, eux, l’offrent ou sont sur le point de le faire. Pensons par exemple aux Subaru Crosstrek, Toyota Corolla Cross et Kia Niro.

Une fiabilité à toute épreuve
Mitsubishi possède d’autres cartes dans sa manche en commençant par sa garantie agressive. La couverture de base s’échelonne sur 5 ans/100 000 km, alors qu’elle s’étend de 10 ans/160 000 km pour le groupe motopropulseur. De plus, l’Eclipse Cross affiche un excellent bilan de fiabilité. Dommage que la valeur de revente ne soit pas au rendez-vous.
Par ailleurs, les prix demeurent inchangés par rapport à l’an passé. Ainsi, la version ES est étiquetée à 29 398 $ (PDSF), la SE à 32 898 $ et la SEL à 35 698 $. La déclinaison Noir, basée sur la SEL et introduite en 2024, reçoit divers éléments esthétiques noircis comme les bas de pare-chocs, les jantes de 18 pouces, les coquilles des rétroviseurs, la grille et le lettrage.

L’intérieur comprend un volant distinct, des garnitures noires et argentées, un pédalier en aluminium et un système audio Mitsubishi à 8 haut-parleurs. Elle est vendue 37 998 $. Au sommet de la gamme se trouve la GT, celle que nous avions à l’essai, proposée à 38 498 $ — une somme que nous considérons élevée.
Si ces éléments n’ont pas suffi à propulser le vieillissant Eclipse Cross au-devant de la concurrence, c’est peut-être sur le point de changer. Le constructeur a dévoilé en mai 2024 son plan Momentum 2030. Il implique le renouvellement des modèles actuels et prévoit d’ajouter de nouveaux véhicules, dont un petit VUS électrique. Souhaitons que l’Eclipse Cross reçoive une mise à jour ou une version électrifiée d'ici là, car il en a grandement besoin.