Volvo V70/XC70, pour résister à la tendance

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2008

Aujourd’hui, la tendance est aux VUS. Et qu’on les appelle 4x4, utilitaires, multisegments ou autres, ils séduisent parce qu’ils proposent du style, du volume et un sentiment de sécurité supérieur à celui de toute autre voiture. Le constructeur Volvo le sait d’ailleurs très bien, puisque sa XC90 est depuis quelque temps son produit le plus populaire. Néanmoins, il existe de ces clients pour qui la mode est secondaire. Ils désirent conduire un véhicule qui leur plaît à eux, et qui répond à tous leurs besoins en matière de confort, d’espace, de performances et de luxe. Les familiales de Série 70 sont bien sûr la réponse à cette clientèle. Et non, je ne dis pas que ces voitures ne sont pas à la mode, mais dans les riches banlieues où pleuvent les Range Rover et autres BMW X5, madame la Volvo familiale n’est pas celle que l’on remarque. Et ça, l’acheteur d’une V70 ou XC70 n’en a rien à foutre !

Pour 2008, le constructeur suédois nous propose donc une toute nouvelle génération de sa populaire familiale. Et on ne parle pas que d’un rafraîchissement, mais bien d’un véhicule entièrement repensé, malgré les apparences. Je dis malgré les apparences parce qu’il est vrai que le changement esthétique n’est pas radical. Mais cette clientèle friande du luxe et de confort est généralement conservatrice et ne désire pas se faire bousculer par un design trop avant-gardiste. N’oublions pas qu’ici, nous ne sommes pas chez BMW...

Variation sur le style

Plus élégante et raffinée, la gamme 70 mérite selon moi de grands éloges au niveau du style. Autant le propriétaire du modèle d’ancienne génération sera heureux de constater que sa voiture demeure actuelle, autant le nouvel acheteur appréciera les nombreuses mais parfois discrètes distinctions de cette nouvelle génération. D’abord, la XC70 délaisse ce regard de raton laveur en éliminant pare-chocs et calandre noirs au profit de la couleur assortie. Seuls deux cadrages au bas du pare-choc avant viennent se ceinturer de noir. En revanche, on nous propose sur les deux modèles des contours de fenêtre peints en noir, la V70 recevant en plus un jonc chromé ceinturant le tout. Vue de dos, on ne peut non plus passer sous silence ces feux qui s’élargissent en descendant, ainsi que les cinq lettres qui composent le nom de la marque, bien séparées les unes des autres, un peu comme c’était le cas il y a plus de trente ans.

La Série 70 nous propose le même tableau de bord que celui de sa grande sœur, la S80. Je vous l’accorde, ce n’est pas très original, mais comme ce dernier est un exemple en matière de style et d’ergonomie, je ne vois rien de mal à le réutiliser. C’est donc un poste de conduite noble et bien présenté qui se trouve devant le conducteur. Selon la version choisie, accents métalliques ou boiseries véritables et de bon goût viennent personnaliser l’habitacle. On peut également choisir entre plusieurs teintes intérieures, dont certaines proposent deux tons contrastants du plus bel effet. La désormais classique console flottante est aussi au rendez-vous, laquelle est couverte de commandes servant à la ventilation, au système audio ou aux autres éléments de confort. Au bout de celle-ci vient finalement se loger le levier de vitesse encadré d’une plaque d’aluminium brossé.

Tout l’étalage esthétique intérieur ne peut toutefois faire le poids devant le sentiment qui nous envahit en s’asseyant sur ces sièges au confort royal. À ce niveau, force est d’admettre que Volvo a toujours la touche. Ce ne sont pas les plus fermes ni les plus enveloppants, et ils ne sont pas signés d’une marque prestigieuse, mais qu’est-ce qu’ils sont confortables ! Et la même remarque est applicable aux places arrière, qui concèdent de surcroît plus d’espace pour les jambes. Le coffre aussi prend du volume, soit 60 litres supplémentaires. Il s’avère donc spacieux et pratique. Non seulement on l’a doté d’un plateau coulissant facilitant le chargement, mais on s’assure aussi que les malfaiteurs ne puissent avoir accès à son contenu. En effet, lorsque le plateau est en place et que le hayon est verrouillé, il est impossible de soulever ledit plateau. Passablement généreux, l’équipement des V70 et XC70 laisse malgré tout place à beaucoup d’options. Système Dynaudio à douze haut-parleurs, régulateur de vitesse adaptatif, assistance au stationnement, sièges de cuir perforé et sièges d’appoint pour enfants sont tous offerts au catalogue, moyennant un supplément. Bref, il faudra que le futur propriétaire prenne le temps de bien réfléchir aux options à choisir, à moins bien sûr que la lourdeur du chèque ne l’affecte pas.

Au revoir, cinq cylindres…

La XC70 se voit attribuée un moteur six cylindres de série. Par conséquent, il faut dire adieu au vénérable cinq cylindres. Certes, ce moteur apportait un certain charme et une marque de différenciation à la voiture, mais les performances n’étaient plus en mesure de faire concurrence à la rivalité. Avec un cylindre de plus, je vous dirais cependant que la puissance n’est pas encore stupéfiante. Oui, c’est mieux, mais on sent que le moteur travaille passablement fort pour trimbaler la carcasse de cette Volvo. Heureusement qu’il est jumelé à une boîte automatique à six rapports qui permet d’exploiter au maximum la puissance disponible. D’une cylindrée de 3,2 litres, ce moteur désormais bien connu chez Volvo étonne néanmoins par sa souplesse et sa discrétion. Sa consommation d’essence n’est pas encore établie, mais on estime une moyenne oscillant autour de 12,5 litres aux 100 kilomètres. La V70 qui nous arrivera un peu plus tard (en février) sera également dotée de série du six cylindres de 3,2 litres. En sa version T6 (qui elle, sera disponible à l’été 2008), elle sera toutefois pourvue d’un autre six cylindres, cette fois turbocompressé et développant 282 chevaux. Jumelée à un rouage intégral Haldex, cette voiture se rapproche dangereusement de la défunte V70R concernant la puissance.

Pour une conduite vraiment dynamique, l’option du système de gestion de suspension 4C est de rigueur. Ce système offre au conducteur un choix de trois modes, privilégiant soit le confort, la conduite sportive ou les deux. Mais dans tous les cas, sachez que la voiture possède une bien meilleure suspension, qui absorbe mieux les chocs (surtout la XC70). Le roulis en virage est donc moins prononcé et la stabilité routière ne s’en porte que mieux.

Je préfère le comportement plus dynamique de la V70 à celui de la XC70, plus « absorbant ». Toutefois, il semble que la majorité des acheteurs ne soient pas de mon avis, puisqu’il se vend plus du double de XC70, et ce, peu importe le pays. Le côté plus intéressant est le fait qu’elle soit capable de se comporter hors route comme la plupart des VUS. Lors du lancement du véhicule, Volvo nous a d’ailleurs permis de la mettre à l’épreuve sur des sentiers carrément impossibles d’accès pour des voitures. Le système de rouage intégral efficace et la garde au sol élevée, accompagnés d’un système électronique de contrôle en descente, m’ont donc confirmé une fois de plus le savoir-faire de cette voiture. Il s’agit ainsi d’une belle alternative à un VUS, surtout pour ceux qui vivent dans les régions plus nordiques du Québec. Et je ne vous détaillerai pas la longue liste des caractéristiques de sécurité de cette Volvo, sinon en vous mentionnant qu’il s’agit probablement de l’une des voitures les plus sûres au monde.

Avis aux consommateurs

Dernièrement, j’ai rencontré plusieurs personnes ayant visité un concessionnaire Volvo.  Leurs commentaires étaient similaires : ces gens étaient tous fort insatisfaits. Je me remémore souvent l’énoncé d’une personne de mon entourage qui désirait acheter (et non pas magasiner) une XC90 et qui s’est rendue chez un concessionnaire pour en faire l’acquisition. Avant même d’entrer dans la salle d’exposition, il lui a fallu se garer à l’autre bout du long stationnement parce que les places toutes proches étaient réservées aux nobles employés ! Il a ensuite pénétré dans l’établissement, se faisant répondre en anglais par une réceptionniste qui lui a dit de patienter et que quelqu’un viendrait le voir. Vingt minutes plus tard, toujours personne. Il retourne voir la réceptionniste qui lui répond bêtement : « I’m sorry, they’re all busy ! », en parlant des vendeurs. Résultat, monsieur roule aujourd’hui en RX350, car chez Lexus, le service est aussi inclus dans l’achat ! Voilà donc un problème (et ce n’est pas un cas isolé), qu’il vous faudra régler, dirigeants de chez Volvo. Car vous avez beau offrir une nouvelle Série 70 franchement réussie, encore faut-il que la clientèle soit en mesure de bien se faire servir !

Un petit mot en terminant, nous avons eu la chance lors de notre essai de la XC70 de prendre le volant de la version D5 vendue en Europe. Une vraie merveille, rien de moins. Je ne sais pas ce qu’attendent les dirigeants pour importer ce modèle, dont le succès serait assuré chez nous, mais lorsqu’on peut économiser 35 % de carburant tout en bénéficiant d’une puissance quasi similaire au six cylindres et d’un couple immensément plus généreux, la question me semble personnellement évidente. N’êtes-vous pas d’accord ?

Feu vert

Voiture très polyvalente
Habitacle très accueillant
Confort royal
Beaucoup d’innovations technologiques
Sécurité toujours poussée

Feu rouge

Pas de version diesel
Puissance un peu juste du 6 cylindres
Options nombreuses
Qualité du service variable
Fiabilité inconnue

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