Infiniti M45 / M35, la voiture de Salomon

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

Savez-vous pourquoi cet essai porte un titre aussi incongru ? C’est tout simplement que la nouvelle famille de modèles M de Infiniti me fait songer au célèbre roi Salomon, dont la sagesse était proverbiale. Si ce roi hébreu ayant vécu dix siècles avant notre ère a été reconnu pour sa sagesse, c’est qu’il préconisait les solutions de compromis. Et cet esprit semble régner chez Infiniti alors que la M35 / M45 vient offrir un compromis entre le G35 et la Q45. Cette nouvelle venue propose une silhouette similaire à la G35 et offre le moteur V8 de 4,5 litres de la Q45.

Justement, parlant de moteur, il faut se souvenir que la version précédente de la M45 n’était pas dépourvue de moyens à ce chapitre. S’il est vrai que sa silhouette était surtout destinée à faire craquer les personnes d’un certain âge, sa mécanique était passablement vitaminée avec un moteur V8 de 4,5 litres produisant 340 chevaux. Ce moteur est de retour cette année et c’est tant mieux. Par contre, curieux détail, il a perdu cinq chevaux dans l’exercice. Sans doute en raison d’une admission d’air modifiée ou pour tout simplement laisser la suprématie de la puissance à la Q45, également vendue plus cher. Malgré quelques équidés en moins, ce V8 permet de boucler le 0-100 km/h en moins de six secondes avec le groupe sport. La M35, de prix inférieur, est propulsée par l’incontournable moteur V6 3,5 litres produisant 280 chevaux dans cette version. Ces deux moteurs sont couplés respectivement à une boîte automatique à cinq rapports, de type adaptative.

Si vous êtes de celles et ceux qui visent toujours le modèle le plus branché, la M45 Sport vous séduira. Elle est équipée d’une suspension sport, du système RAS qui actionne les roues arrière en contre-braquage dans les virages pour une meilleure stabilité, de roues de 19 pouces et des pneus d’été sport. C’est la « plus plus » des M !

Ces deux nouvelles moutures de la série M étrennent également une nouvelle plate-forme ou du moins la plus récente génération de la plate-forme FM plus rigide en flexion et en torsion, alors que l’empattement est plus long de 10 cm. Ces centimètres supplémentaires augmentent l’habitabilité, améliorent le confort et la tenue de route. De plus, le capot, le couvercle du coffre et plusieurs pièces des portières sont en alliage léger, permettant ainsi une réduction de poids de 14 kg. Enfin, les suspensions avant et arrière sont ancrées à des sous-châssis afin d’obtenir une meilleure rigidité et filtrer les vibrations parasites.

Toujours à propos de la fiche technique, une version à transmission intégrale est au catalogue. Par contre, il faudra se limiter au moteur V6. Un différentiel central électromagnétique à commande électronique peut passer de la répartition 50 : 50 à 0 : 100 et l’inverse. J’ai eu l’occasion de l’essayer sur une route sèche, à moyenne vitesse, et le fonctionnement de ce mécanisme s’est avéré très transparent.

Un air de…

C’est un secret de polichinelle que la M45 précédente n’ait rien bouleversé avec sa silhouette à la Cadillac DeVille. Ajoutons au passage que la Q45 ne brise rien elle non plus. Puisque la G35 fait tourner les têtes en raison de son élégance, il ne faut pas se surprendre si les stylistes maison se sont inspirés de celle-ci. Le capot avant ainsi que les feux arrière sont les éléments les plus ressemblants. Les ailes sont en surplomb par rapport au capot et les feux arrière différents de ceux de la G35, mais la ressemblance est quand même assez forte. Ceux de la M sont dotés de clignotants constitués de chaque côté d’un feu vertical plus imposant. En outre, les ingénieurs ont utilisé des diodes électroluminescentes pour les feux arrière.

Le tableau de bord de la M35 / M45 est le mieux réussi de toute la famille des berlines Infiniti. Les cadrans indicateurs sont logés dans des tubes relativement profonds qui les protègent des rayons parasites. L’indicateur de vitesse et le compte-tours ont droit chacun à un cercle complet alors que les autres cadrans d’appoint logent dans des demi-cercles. Bien entendu, le cuir est omniprésent et une commande centrale placée sur le bas de la planche de bord permet d’activer plusieurs commandes à la fois. Toutefois, il faut se méfier des apparences et ce mécanisme est fort différent du I Drive de BMW même s’il lui ressemble quelque peu. Son utilisation est cependant beaucoup plus intuitive et conviviale.

Choix multiple

Il est donc possible de choisir entre trois modèles différents. Procédons par ordre de puissance. La M35 à propulsion donne l’impression d’être au volant d’une G35 plus grosse, plus cossue, plus silencieuse dont la plate-forme est très rigide. Les reprises du moteur sont bonnes, la direction sans faille et la tenue de route très neutre en virage. Il faut 7,7 secondes pour boucler le 0-100 km/h et quelques dixièmes de secondes de plus avec la M35X à rouage intégral en raison de son poids plus lourd.

Même si son prix de 72 000 $ est prohibitif, la M45 est la plus agréable à piloter. Ses reprises sont impressionnantes alors que le 80-120 est l’affaire de 4,8 secondes. Il est vrai que le poids additionnel du V8 déséquilibre quelque peu le comportement en virage, mais il s’agit de peu. Et puis, tel que mentionné ci-haut, la version sport est la plus désirable.

J’allais oublier, il est possible d’équiper les voitures M d’un système qui vous indique si vous croisez la ligne blanche en conduisant, un état de fait qui pourrait être associé à l’endormissement au volant.

Feu vert

Choix de moteurs
Intégrale optionnelle
Plate-forme rigide
Habitacle impeccable
Tenue de route saine

Feu rouge

Prix corsé (M45 sport)
Silhouette anonyme
Direction trop déconnectée
Ouverture de coffre petite
Places arrières

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