Toyota Sequoia, tout pour ne pas en vendre !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2008

Le Sequoia, depuis quelque temps, constitue un handicap pour les concessionnaires, qui ne veulent tout simplement plus en garder en stock. Pourquoi ? Parce qu’il semble que le constructeur fasse tout pour ne pas en vendre ! À preuve, Toyota n’a apporté au vieillissant Sequoia aucun changement au cours des dernières années, choisissant plutôt d’éliminer le modèle SR5 pour nous laisser que la version Limited, dont la facture au Canada dépasse les 65 000 $. Et pendant ce temps, au sud de notre frontière, on propose le même produit, pour 20 000 $ de moins. Si ça, ça ne s’appelle pas faire exprès…

Mais au-delà d’une stratégie de vente canadienne qui frise le ridicule, le Sequoia est un produit qui n’est tout simplement plus dans le coup. Sa conception vétuste décourage ceux qui recherchent le VUS pleine grandeur le plus cool alors que les autres rebroussent chemin en regardant le chiffre magique au bas de l’étiquette de la vitre. Pendant ce temps, GM et Ford vendent respectivement 12 fois et 7 fois plus de leurs Tahoe/Yukon et Expedition. Et dites-vous que ces chiffres ont été compilés avant le renouvellement de ces deux modèles, soit en 2006, ce qui signifie que l’écart est encore plus grand cette année ! Vous conviendrez donc que ce n’est parce qu’il n’y a plus de marché pour ces mastodontes…

Discret malgré ses 2 400 kilos !

Qu’à cela ne tienne, puisque le constructeur est sur le point de nous présenter un tout nouveau Sequoia, qui sera bien sûr dérivé de la dernière camionnette pleine grandeur Tundra. En attendant, il faut se contenter d’un véhicule qui n’est certes pas dépourvu de qualités, mais qui n’a plus la capacité de concurrencer les meneurs nord-américains.

À commencer par sa ligne, vous constaterez qu’il est presque impensable de penser qu’un mastodonte puisse passer à ce point inaperçu. C’est à croire que le mandat initial était de créer la plus imposante des voitures familiales ! Naturellement, la présence des marchepieds et des passages de roue lui donne un air un peu plus camion, mais pour de la virilité, mieux vaut chercher ailleurs.

Esthétiquement, la planche de bord est sans doute l’élément qui nous laisse le plus deviner l’âge du véhicule. Et encore, pour un véhicule qui a été lancé en 2001, je ne peux pas dire que cet habitacle était même à ce moment, très moderne. En bref, il s’agit d’une planche de bord de camionnette, aussi simple que peu ergonomique, à laquelle on a tout simplement ajouté une console centrale. Cette dernière incorpore plusieurs espaces de rangement, ainsi qu’un certain nombre de boutons servant notamment à l’abaissement électrique de la lunette arrière ou à l’activation d’une prise électrique. Bien sûr, cet autobus contient facilement sept passagers. Seulement, sachez que seuls les occupants des deux premières rangées, qui bénéficient chacun d’un siège capitaine, auront droit au grand confort. Car vous verrez que la troisième banquette, même si elle peut accueillir trois personnes sans broncher, est d’un total inconfort.

Équipement complet, pour un 2001 !

Contrairement à toute concurrence, le Sequoia ne propose aucun système de navigation, de communication ou de caméra de recul. Ne comptez même pas profiter du système Bluetooth ou d’un lecteur mp3, ces caractéristiques figurent aussi sur la liste des absents... Bref, tous les gadgets derniers cris qui se retrouvent dans les modèles à la conception plus récente ne sont pas offerts dans le Sequoia, et ce, même si on en demande plus de 65 000 $ ! Mécaniquement, le V8 de 4,7 litres développant 273 chevaux fait du bon boulot. Ses performances sont honorables et son rendement est exempt de tout commentaire. En revanche, la consommation d’essence est très élevée et même supérieure à celle des Tahoe et Expedition qui ont l’avantage de pouvoir remorquer des charges 30 % plus lourdes.

Sur la route, le Sequoia n’a certainement pas l’agilité de ses rivaux. On le sent solide et très bien assemblé, ce qui est le cas, mais tout le reste déçoit. D’abord, son centre de gravité élevé et sa grande sensibilité aux vents latéraux réduisent la stabilité générale du véhicule. Il faut donc avec le Sequoia apprendre à calmer ses ardeurs, surtout en virage. Ensuite, sachez que le véhicule est muni d’un système de freinage qui n’est malheureusement pas en mesure de convenir à un tel poids. Alors, imaginez le résultat lorsque vous remorquez une caravane de 5 000 livres ! C’est l’échauffement et la perte d’efficacité assurée. Ajoutez à cela une direction passablement floue, ce qui par conséquent engendre une mauvaise maniabilité, et vous obtenez absolument tout ce qui caractérisait les VUS d’une autre époque. En fait, seules les aptitudes hors route de ce véhicule impressionnent, ce qui n’affecte qu’une infime partie de la clientèle.

Alors oui, pour répondre à la question de plusieurs, je vous accorde que ce véhicule est fiable et bien construit. Mais la fiabilité n’est pas le seul facteur qui importe et le Sequoia en est la preuve vivante. Bref, si vous en avez que pour les produits Toyota, attendez la prochaine génération qui nous arrivera d’ici un an. Sinon, GM et Ford proposent chacun un produit nettement plus convaincant, à tout point de vue.

Feu vert

Moteur performant
Rouage intégral efficace
Qualité de construction irréprochable
Excellente habitabilité
Fiabilité rassurante

Feu rouge

Prix dérisoire
Consommation trop élevée
Conception vétuste
Stabilité routière aléatoire
Liste d’équipements d’une autre époque

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