Acura ZDX 2010, pour qui, pourquoi?

Points forts
  • Style wow!
  • Puissance adéquate
  • Habitacle confortable
  • Comportement sportif
  • Rouage SH-AWD compétent
Points faibles
  • Utilité à confirmer
  • Coffre petit
  • Véhicule lourd
  • Places arrière peu accessibles
  • Essence super seulement
Évaluation complète

L’automne dernier, Honda lançait, presqu’en même, temps deux véhicules semblables, le Honda Accord Crosstour et le Acura ZDX. Il était alors facile de dire que le ZDX n’était qu’une Crosstour mieux finie. Cependant, le ZDX est beaucoup plus que cela. Alors que la Crosstour se compare plutôt à la Toyota Venza, le second tente d’arracher des ventes au BMW X6 et au Infiniti FX35.

Le ZDX reprend la mécanique et le châssis de l’utilitaire MDX tandis que la Accord Crosstour est bâtie sur la plate-forme de la… Accord V6. Donc, malgré les apparences, nous avons droit à deux véhicules très différents même si leur empattement est pratiquement le même (2797 mm pour la Honda et 2750 pour l’autre) et que les deux peuvent remorquer le même poids, soit 1500 livres (680 kilos). Le ZDX reçoit le moteur du MDX, soit un V6 de 3,7 litres développant 300 chevaux et 270 livres-pied de couple, un moteur qui ne s’abreuve que de super. La puissance passe aux quatre roues par l’entremise d’une transmission automatique à six rapports difficile à prendre en défaut. Elle possède même un mode sport qui permet aux révolutions de monter passablement pour faciliter un dépassement, par exemple.

Vive le SH-AWD!

Noblesse oblige, le ZDX a droit au rouage intégral le plus sophistiqué présentement offert chez Acura, soit le SH-AWD déjà vu sur les RL, RDX, TL et MDX. Cet ingénieux système répartit le couple du moteur de façon à le distribuer le plus efficacement possible entre les quatre roues pour obtenir une adhérence optimale. Ce rouage est définitivement axé vers le sport, contrairement à celui d’un CR-V, par exemple, dont la principale fonction est d’assurer une meilleure traction dans des sentiers boueux ou dans la neige. Remarquez que le SH-AWD facilite aussi grandement le passage dans les congères!

Au niveau de la puissance, il va sans dire que le ZDX ne s’en laisse pas imposer avec un 0-100 km/h de 7,7 secondes. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un véhicule de plus de 2000 kilos! Le passage entre 80 et 120 km/h ne demande que 5,9 secondes.  Malheureusement, le bruit des accélérations est trop étouffé pour être vraiment intéressant. Pour ce qui est de la consommation d’essence, le ZDX est donné pour 12,7 litres / 100 km en ville et 8,8 sur la route. À la fin de notre semaine d’essai, notre ZDX avait tout de même consommé pas moins de 13,8 litres/100 km…de super, n’oublions pas!

Dès les premiers tours de roues à bord d’un ZDX, on remarque la fermeté des suspensions. On est loin des suspensions de brouette d’un BMW X6 mais on est loin aussi de celles, très souples, de l’Accord Crosstour. En conduite sportive, la direction du ZDX est relativemetn précise, le roulis est bien maîtrisé et les sièges retiennent assez bien les occupants même si on a déjà vu mieux. Le rouage SH-AWD fait des merveilles et il faut clencher en sortie de virage rapide et sentir cette « main de Dieu » qui vient pousser l’arrière dans la bonne direction pour vraiment  l’apprécier. Quant aux freins, ils sont très puissants et même si l’avant plonge un peu lors d’un arrêt d’urgence, on n’a pas l’impression que le ZDX est aussi lourd qu’il l’est en réalité. Par contre, sur une piste de course, je ne donnerais pas cher de la peau de l’Acura, surtout si un BMW X6 se trouvait en même temps sur la piste…

Wow et bof

Au chapitre du style, il faut admettre que le ZDX attire les regards à peu près autant qu’une Audi R8. En effet, les gens rencontrés lors de notre semaine d’essai ont été impressionnés par la prestance visuelle de notre véhicule (quand le véhicule a été apprécié, nous sommes portés à écrire « notre » alors que quand il a été complètement ignoré, on écrit plutôt « le ». C’est drôle, hein…) Nous disions donc que le ZDX a impressionné plusieurs personnes même si la plupart se demandait s’il s’agissait d’une voiture ou d’un multisegment.

L’Acura ZDX propose cinq places mais il faut être passablement optimiste ou très petit pour espérer loger trois personnes à l’arrière. D’ailleurs, si vous appréciez les véhicules dont les places arrière sont facilement accessibles, fuyez le ZDX comme vous le feriez en présence d’un dentiste en état d’ébriété devant vous faire une greffe de gencive. Quant au coffre, les chiffres dévoilés par Acura nous semblent un tantinet surévalués. La semaine avant d’essayer ce multisegment, nous avions fait l’essai d’une Honda Accord Crosstour. Curieusement, la Accord peut contenir entre 728 et 1453 litres selon que les sièges arrière sont relevés ou baissés alors que le ZDX en contiendrait entre 745 et 1580, ce qui me laisse bouche très bée. De visu, j’aurais plutôt cru que c’était le contraire! Remarquez que les façons de calculer, parfois…  Même si on retrouve un très pratique bac de rangement sous le tapis, cela n’empêche pas le seuil du coffre d’être beaucoup trop élevé pour être pratique. Dernier point, peut-être banal mais on s’en reparlera après une crevaison loin de toute civilisation, là où les ondes cellulaires ne sont pas encore arrivées : le pneu de secours est placé sous le véhicule, à l’air libre, donc il est toujours très sale. Pourtant, la roturière Crosstour place le sien dans un étui en plastique…

L’habitacle est recouvert de matériaux de qualité, les sièges sont confortables mais on déplore le peu d’espaces de rangement et, surtout, l’extraordinaire inefficacité du GPS dès qu’on quitte les grands centres. À Granby, par exemple, on ne retrouve que les rues principales. Et essayez de trouver une adresse dans un secteur huppé de Bromont… Bonne chanche!

Belle inutilité

L’Acura ZDX se vend entre 55 990$ et 59 590$ pour la version avec système de navigation. Ce n’est pas donné mais c’est moins que le BMW X6 qui débute à 65 600$ mais un peu plus que l’Infiniti FX35 à 52 300$. Des trois, ne me demandez pas lequel est le plus utilitaire… On nage ici dans l’inutilité à peu près totale. Mais dans la belle inutilité!

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