Kia Sorento, ce n'est pas de la frime !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

Absolument inchangé en 2006 (enfin presque !), le Sorento se présente encore comme un véhicule phare pour Kia. En effet, il marque une étape importante dans l’histoire de l’entreprise coréenne. La conception, le style et la qualité générale de ce VUS sont à des lieux des ineffables véhicules proposés par Kia lors de son arrivée en Amérique. Si cette triste image change aux yeux des consommateurs, c’est en grande partie à cause du Sorento. Désormais, on ne se fait plus enfermer si on affirme qu’on possède une Kia et qu’on l’aime !

Lorsqu’on le regarde rapidement, le Sorento ressemble un peu à une Mercedes-Benz Classe M de la génération précédente. Le large pilier C incliné vers l’avant et le style général respirent la classe et le bon goût. Par contre, il faut souligner que la finition extérieure de notre Sorento EX Luxe d’essai péchait à quelques endroits. Dans l’habitacle, la finition faisait preuve de plus de sérieux et les plastiques de qualité s’ajustaient très bien aux bois (du vrai bois en plastique…) et aux cuirs plutôt ordinaires. Il faut ici souligner que la version LX (de base) fait très de base avec son environnement tout plastique. Mais peu importe la version, les commandes de la radio sont trop éloignées du pilote et peu intuitives. Ce manque d’intuition s’applique aussi à celles de la climatisation et du chauffage. De plus, j’ai trouvé difficile de bien doser la chaleur. Il y en avait toujours trop ou pas assez. L’accès aux places avant est un peu pénible puisque le véhicule est haut sur pattes. Mais une fois assis, le conducteur trouvera rapidement la bonne position de conduite, et ce, même si le volant ne s’ajuste pas en profondeur. La visibilité ne cause pas de problèmes vers l’avant mais, à cause du large pilier C auparavant cité, la visibilité arrière est plus problématique. Les places arrière sont plutôt pénibles à atteindre mais s’avèrent très confortables et l’espace pour les jambes est notable.

Tout bon VUS qui se respecte propose un espace de chargement convenable. Celui du Sorento se situe dans la bonne moyenne avec ses 1 880 litres lorsque les dossiers des sièges arrière (de type 60/40) sont rabattus, formant ainsi un fond plat. Cependant, dans l’opération, il faut relever l’assise de ces sièges et enlever les appuie-têtes avant d’abaisser les dossiers. La vitre du hayon s’ouvre indépendamment, ce qui est toujours bien apprécié et le pneu de rechange est placé sous le véhicule, ménageant par conséquent beaucoup d’espace de rangement.

MÉCANIQUE SANS SURPRISES

Le Sorento ne propose qu’un seul moteur. Il s’agit d’un V6 de 3,5 litres dont les 192 chevaux et les 217 livres-pied de couple suffisent pour déplacer avec aisance un véhicule de près de 2 000 kilos. Oh, ce n’est pas l’eldorado du « donneux-de-tickets-sur-le-bord-de-la-10 » mais c’est amplement suffisant pour assurer une conduite sécuritaire et plaisante. Deux transmissions sont proposées, soit une automatique à cinq rapports avec mode manuel Steptronic et une véritable manuelle, toujours à cinq rapports. L’automatique fonctionne généralement de façon très transparente, sauf en de rares occasions où elle saccade le passage des rapports. Les freins sont à disque aux quatre roues et l’ABS arrive de série, peu importe la version. Par contre, ils n’ont pas montré une grande motivation dans l’accomplissement de leur tâche… Quant à la direction, elle s’avère d’une navrante légèreté.

Si les accélérations se révèlent très audibles, le silence de l’habitacle étonne dès que la vitesse de croisière est atteinte. Les suspensions, accrochées à un châssis à échelle (comme sur une camionnette) sont un peu sèches au passage de trous et de bosses, mais il faut savoir que l’essieu arrière est rigide, ce qui favorise rarement la douceur de roulement. Malgré un poids peu « plume », le transfert dudit poids est généralement bien maîtrisé et la tenue de route se montre très prévisible. En courbe serrée, on sent beaucoup de roulis mais l’avant ne décroche pas. Par contre, les corps des occupants, eux, décrochent joyeusement de leurs sièges, le support latéral étant une notion encore peu connue en Corée. Parmi les bonnes nouvelles, notons que le Sorento paraît peu sensible aux vents latéraux.

PAS UN ENFANT D’ÉCOLE

Le rouage d’entraînement est sans doute l’élément le plus surprenant du Sorento. La version de base LX est, en fait, une propulsion qui peut devenir un 4X4 pur et dur avec gamme basse (Lo). Les versions EX et EX-L elles, ont droit à une intégrale constituée d’un viscocoupleur et, aussi, d’une gamme basse. Peu importe le modèle, des plaques de protection sont installées sous l’avant du véhicule et sous le réservoir d’essence. Tous ces éléments ne transforment pas un Sorento en Jeep Rubicon, mais ils lui permettent d’affronter les situations les « plus pires », pour paraphraser le défunt groupe Noir Silence et 95% des ados… Cependant, les capacités de remorquage ne sont pas terribles puisqu’il ne peut tirer que 1 587 kilos, et ce, si la remorque possède ses propres freins.

À n’en pas douter, le Sorento est un véhicule sérieux. Sa finition, son niveau d’équipement, son prix très concurrentiel et sa belle gueule font que de plus en plus de gens songent à visiter Kia lorsque vient le temps de magasiner un gros VUS. De plus, lors d’un essai prolongé il y a deux ans, il s’est montré très fiable. Mais si le prix du pétrole continue d’augmenter, le Sorento (et l’ensemble de ses semblables) risque d’avoir de la difficulté à respirer.

Feu vert

Carrosserie fort jolie
Équilibre général
Équipement complet
Garantie sérieuse
Capacités hors route surprenantes

Feu rouge

Un peu trop goinfre
Suspensions un peu fermes
Hayon arrière lourd
Freins peu motivés
Certaines commandes complexes

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires