Lincoln MKS 2010, la magie de l'EcoBoost

Points forts
  • Moteur EcoBoost
  • Habitacle moderne
  • Bonne tenue de route
  • Finition améliorée
Points faibles
  • Design extérieur quelconque
  • Ouverture du coffre petite
  • Places arrière moyennes compte tenu des dimensions extérieures
Évaluation complète

Lorsque j'ai fait l'essai de cette Lincoln lors de son lancement il y a environ deux ans, j'avais été fortement impressionné par la voiture en général. Je dois dire que sa silhouette ne m'avait pas emballé outre mesure, mais c'était quand même beaucoup mieux que précédemment, du moins pour une Lincoln. Mais ce qui m'avait vraiment épaté, c'est l'homogénéité générale de cette voiture tant au chapitre de la finition intérieure, de la qualité des matériaux, de la tenue de route et des performances. Enfin, parlant de performances, c'est sans doute le seul bémol que j'avais pu apporter à mon jugement. En effet, le moteur V6 de 3,7 litres produisait bien 276 chevaux, mais c'était un peu juste compte tenu des dimensions et de la catégorie de cette voiture. En plus, cela ne permettait pas utiliser tout le potentiel de cette plate-forme, dérivée de la Volvo C80.

On nous avait promis chez Ford qu'une version dotée du fameux moteur EcoBoost allait être commercialisée au cours des mois à venir. Ce moteur V6 est de cylindrée légèrement inférieure à la version régulière puisque c’est un 3,5 litres. Par contre, il produit 80 chevaux de plus que le moteur de base tandis que sa consommation de carburant est quasiment similaire à celle du moteur 3,7 litres. Le secret de ce fameux moteur EcoBoost est l'utilisation de deux turbocompresseurs qui permettent de bénéficier d'une puissance plus qu'adéquate et d’une consommation raisonnable. C'est du moins ce que nous dit Ford. Reste à savoir si ces allégations sont vraies.

Être différent n'est pas un défaut

En prenant place à bord de cette Lincoln, on est immédiatement confronté à un tableau de bord qui ne ressemble ni à celui d'une allemande ou d’une japonaise de même catégorie. Le design est américain et personnellement je n'ai rien contre cela. Les stylistes de la division Lincoln n'ont pas tenté d'imiter qui que ce soit et se sont concentrés à produire une planche de bord vraiment distincte qui plaira sans doute à ceux qui n'ont pas de complexe face aux germaniques aux Japonais. Notre modèle d'essai voyait le tableau de bord traversé de part en part par une bande métallique argentée qui donnait du contraste face au reste qui est tout noir. Soulignons que la planche de bord est recouverte de cuir en sa partie supérieure avec des surpiqûres qui donnent l'effet de cousu main. Je ne sais pas par quel procédé on produit ces éléments, mais ça fait luxueux bien que j'ai encore des doutes sur la linéarité de certaines coutures. Soulignons au passage, la qualité de l'assemblage et des matériaux, ce à quoi les Américains ne nous avaient pas habitués depuis fort longtemps. En fait, la MKS apparue en 2007 était l'une des premières à nous proposer une finition de cette qualité. Les sièges sont confortables, un peu trop moelleux à mon goût, mais leur support latéral est tout de même correct. Détail intéressant pour celles et ceux qui privilégient leur confort, les sièges avant sont climatisés et chauffants tandis que la banquette arrière est chauffante.

Comme c'est la coutume maintenant sur les voitures d’un certain luxe, un immense toit vitré est offert. Dans sa partie avant, ce toit se rétracte afin de permettre aux occupants des places avant de profiter du soleil et de l’air extérieur. Les personnes assises aux places arrière on leur fenêtre sur le ciel lui aussi, mais cette fenêtre ne s'ouvre pas. Heureusement, une cache permet de s'abriter des rayons du soleil lorsque Galarneau est la partie. Par contre, cela réduit d’au moins 4 cm le dégagement pour la tête. Notre véhicule d'essai comprenait également un système de navigation à commande vocale, une caméra de recul, et un système de stationnement actif dont je vous reparlerai plus tard.
Somme toute, on n’a rien ménagé pour faire de cette voiture un modèle d'exception que ce soit au chapitre de la mécanique, du luxe et de la finition. Mais avant de terminer à ce chapitre, je suis un peu sceptique quant à la pertinence du clavier tactile placé sur le pilier B gauche qui permet de déverrouiller la portière en composant un code secret. Tant qu'à avoir une clé intelligente, pourquoi ne pas l'utiliser pour déverrouiller la portière ?

Attachez vos ceintures

Par le passé, les grosses berlines de luxe d'origine américaine impressionnaient par la puissance de leur moteur, par l'épaisseur de leurs moquettes, par le nombre de gadgets embarqués mais malheureusement par une tenue de route plus effrayante qu'impressionnante. La direction imprécise, le roulis prononcé en virage, un freinage presque déficient, autant d'éléments qui nous poussaient à rouler de façon pépère. Si vous avez encore cette vision du passé, vous êtes fortement dans l'erreur. D'ailleurs, je vous conseille de faire un bout de route au volant de cette Lincoln pour vous débarrasser de vos préjugés.

Mais avant de prendre la route, je dois souligner que notre voiture d'essai était dotée de phares de route de type adaptatif qui pivotent afin de mieux suivre la route qui défile devant la voiture. Autre gadget digne de mention est la présence de rétroviseurs vraiment uniques possédant un petit miroir intégré dans miroir principal  afin de détecter les voitures qui sont dans l'angle mort. Toujours au chapitre des mécanismes de détection, cette Lincoln possède un détecteur de présence arrière et latérale. Ce système est parfois irritant dans les stationnements de centres commerciaux alors qu'il émet  un bruit incessant, mais cela peut également vous éviter de sérieux inconvénients. Finalement, il ne faut pas oublier le système de stationnement actif qui permet à la voiture de se stationner par elle-même de façon efficace et rapide. Ce mécanisme mis au point par Ford rend quasiment caduc celui proposé par la division Lexus de Toyota qui est non seulement peu efficace mais d'une lenteur inquiétante.

Mais la version avec moteur EcoBoost est surtout intéressante en raison de la présence de ce fameux moteur V6 à double turbocompresseur qui permet de bénéficier d’accélérations vraiment impressionnantes alors qu'il faut 6,1 secondes pour boucler le 0-100 km/h. On s'y attendait avec un tel rapport poids puissance, mais ce qui est encore plus impressionnant, c'est que la distance de freinage de ce bolide est vraiment digne des meilleures de sa catégorie. Même si la chaussée était froide et notre véhicule équipé de pneus d'hiver, nous avons enregistré une distance de 44 mètres, ce qui nous permet d'envisager une distance de freinage plus courte par temps sec et chaud avec des pneus quatre saisons.
Heureusement, ce véhicule ne se contente pas de se déplacer rapidement en ligne droite. Sa tenue en virage impressionne tant par l'équilibre que l'absence presque totale de roulis. La direction pourrait être un tantinet moins assistée cependant. Il faut également accorder de bonnes notes à la transmission automatique à six rapports même si  je dois admettre ne pas avoir tellement utilisé les palettes de chargement de rapports montées sur le volant. Comme tous les autres systèmes de ce genre, leur utilisation est plus ou moins épisodique.

ET la transmission intégrale qui équipait la MKS permet de pouvoir rouler sans ennui avec une voiture de cette puissance lorsque la chaussée perd de son adhérence. Je dois par ailleurs avouer que le système de commande vocale Sync tant vanté par Ford me laisse indifférent. Ce n'est pas que le système ne fonctionne pas, mais j'ai de la difficulté à causer avec un amas de tôles, même si les systèmes électroniques sont très sophistiqués.
Avec son moteur plus puissant, son raffinement technologique et une pléthore d'accessoires, cette Lincoln n'a pas de complexe à avoir fasse à la concurrence. Certains d'entre vous vont dire que la version régulière et amplement suffisante, et je l'admets. Par contre, puisqu'elle la présence du V6 EcoBoost sous le capot n'augmente pas la consommation de carburant ou de si peu, on peut quand même se faire plaisir et pouvoir profiter de tout le potentiel de cette berline qui n'a pas peur d'afficher ses origines nord-américaines. Si vous croyez que les Américains sont encore dépassés en fait de conception et de production de voitures, faites un petit tour au volant de cette Lincoln et par la suite allait faire le même exercice au volant d'une Lexus GS par exemple et vous allez pouvoir en conclure que les Américains sont loin d'être dépassés, bien au contraire ! Mais les perceptions ont la vie dure et il sera certainement difficile à Lincoln de convaincre les gens de la valeur de ses produits.

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