Acura RDX 2010, l'homogénéité par les détails

Points forts
  • Finition impeccable
  • Rouage intégral sophistiqué
  • Nombreux espace de rangement
  • Tenue de route saine
Points faibles
  • Essence Premium
  • Ergonomie à revoir
  • Suspension sèche sur mauvaise route
  • Insonorisation perfectible
Évaluation complète

Je dois admettre que la RDX d’Acura m’a toujours laissé indifférent. Au cours des années précédentes, j’ai eu l’occasion de conduire ce véhicule utilitaire à quelques reprises, mais à chaque fois mon carnet de  note était quasiment vierge d’impressions et de commentaires. Cela ne signifie pas pour autant qu’il s’agit d’un  véhicule qui n’a pas de valeur ou qui ne mérite pas votre attention. Il faut plutôt conclure qu’il s’agit d’un véhicule politiquement correct qui ne fait rien de mal et qui ne dérange absolument pas par quelques irritants. En résumé, il manquait de caractère.

Mais puisque ce modèle a été l’objet de plusieurs modifications cette année tant au chapitre de la mécanique que de l’esthétique, je l’ai inscrit à nouveau dans mon programme d’essai. Je voulais voir si les modifications, qui ne sont absolument pas majeures, allaient permettre de rendre cette Acura plus intéressante.

La liste des changements

Au premier coup d’œil, il est difficile de constater que des changements ont été apportés à cet utilitaire. Par contre, il suffit de le comparer à un modèle 2009 pour se rendre compte  que sa présentation extérieure a été remise au goût du jour afin de l’harmoniser avec les autres modèles Acura. En effet, cette fameuse grille de calandre si controversée apparaît maintenant sur le museau de la RDX. Je sais que cet appendice nasal fait mon collègue Marc Lachapelle qui ne peut s’empêcher d’associer ce design à une décapsuleuse. Personnellement, je suis un peu plus positif envers ce design. Mais que l’on soit pour ou contre cette approche esthétique, il est certain qu’on remarque davantage le frère cadet de la MDX qu’auparavant. Parlant de cette dernière, il ne faut pas conclure que la RDX est dérivée de la même plate-forme que celle de la MDX. Au contraire, il s’agit plutôt d’une version révisée et améliorée de la Honda CR-V.

Revenons à la présentation esthétique. En plus de la grille de calandre, on constate que les phares  avant ont été révisés afin de mieux s’harmoniser justement à cette calandre. À l’avant comme à l’arrière, le pare-chocs et le bouclier sont nouveaux tandis que les sorties des  tuyaux d’échappement sont dorénavant rectangulaires comme le veut la tendance actuelle. Dans l’habitacle, on a également apporté plusieurs modifications afin de relever le niveau de luxe, d’offrir plus d’espace de rangement et des commandes plus conviviales. En outre, la qualité du cuir utilisé pour la sellerie des sièges est nettement supérieure à celle de la version précédente. Parlant de cuir, soulignons que le boudin du volant en est recouvert et qu’on retrouve un bourrelet pour les pouces afin de mieux pouvoir agripper le volant. Il faut également ajouter que plusieurs commandes sont placées sur les rayons horizontaux de ce volant. Ces commandes sont faciles d’accès et d’opération. Tant qu’à y être, on aurait pu également améliorer la disposition des boutons et commandes de la climatisation et du système audio placés sous l’écran d’affichage.  Ce n’est pas aussi complexe que sur la MDX, mais c’est suffisant pour nous faire jurer de temps à autre.

Toujours au chapitre des modifications, on a révisé les éléments de la suspension en plus  d’utiliser dorénavant des jantes de 18 pouces. On a apporté également des modifications d’ordre technique à ce moteur quatre cylindres de 2,3 litres doté d’un turbocompresseur à débit variable produisant 240 chevaux. Les ingénieurs ont utilisé quelques astuces afin de réduire le niveau sonore de ce moteur et également de le rendre plus souple d’utilisation. Personnellement, j’aurais apprécié que la transmission automatique à cinq rapports ait bénéficié d’une vitesse supplémentaire afin d’optimiser la consommation de carburant. Contrairement aux États-Unis alors que l’on y propose également une traction cette année, au Canada seule la version dotée de la transmission intégrale SH-AWD est commercialisée. Compte tenu de notre climat et de la petitesse de notre marché, c’était la seule solution logique. Un bémol cependant quant à l’essence utilisée. En effet, ce moteur turbocompressé s’alimente exclusivement à l’essence super. Les propriétaires de ce modèle qui voudront faire des économies en l’abreuvant avec de l’essence régulière vont découvrir que le temps de réponse de turbo augmente de façon significative et que les performances sont émoussées.

Plus d’homogénéité

Je ne sais pas si c’est l’effet psychologique de la nouvelle calandre avant ou encore le confort des sièges avant, mais j’ai trouvé ce véhicule beaucoup plus convivial que la version 2009. Curieusement, le cumul de plusieurs modifications mineures permet d’offrir davantage d’homogénéité et un agrément de conduite plus relevé à un véhicule qui semble plus ou moins similaire au modèle précédent. Je me souviens de la Mazda CX-9, légèrement modifiée suite à l’utilisation d’un moteur de cylindrée plus importante quelques mois après le lancement de la première version, était devenu un véhicule nettement supérieur. Je suis peut-être dans le champ gauche, mais il me semble que ce soit la même chose avec cette Acura.

Il est facile de prendre place à bord en raison de la hauteur moyenne de ce véhicule tandis que les sièges avant sont confortables tout en offrant un support latéral correct. Le conducteur bénéficie d’une bonne position de conduite en plus de pouvoir bénéficier d’un volant qui se prend bien en main. Devant lui, un trio de cadrans circulaires avec en plein centre celui indiquant la vitesse du véhicule. Avec leurs chiffres blancs sur fond noir, ces cadrans sont très faciles de consultation. Notre véhicule d’essai était doté d’un écran de navigation relié à un système de navigation par satellite qui est dans la bonne moyenne aussi bien en fait de fonctionnalité que de facilité de consultation. Par ailleurs, les occupants des places arrière n’ont pas tellement à se plaindre puisque cette banquette  permet aux occupants de bénéficier d’un confort relativement bon. Toutefois, comme sur la plupart de tous les véhicules modernes, le passager arrière occupant la place centrale appréciera le fait que le trajet soit le plus court possible. La soute à bagages est facile d’accès avec un seuil  de chargement relativement bas. Par contre, pour obtenir un plancher complètement plat lorsqu’on rabat le dossier arrière, il faut faire basculer le siège vers l’avant.

Comme tout véhicule de ce prix et de cette catégorie, l’insonorisation est bonne. Mais pas nécessairement supérieure à celle de ses concurrentes directes comme le sont les Audi Q5, Infiniti EX et bien entendu la BMW X3 qui demeure toujours très populaire. Ceci s’explique en bonne partie par la présence d’un  moteur quatre cylindres turbocompressé qui, par sa configuration mécanique, est plus bruyant généralement qu’un  moteur V6 ou un six cylindres en ligne. Quoi qu’il en soit, les performances de ce moteur sont correctes mais il faut surveiller la modulation de l’accélérateur pour que le turbocompresseur ne s’enclenche pas inutilement et ainsi augmenter la consommation de carburant. Soulignons que l’enclenchement plus rapide des convertisseurs de couple de la boîte automatique ainsi que quelques petites retouches à la gestion électronique du moteur ont permis cette année de réduire de quelque peu la consommation de carburant. C’est un peu moins de 1 litre aux 100 km, mais c’est toujours cela de gagné.

Quant au pilotage, ce véhicule propose une tenue de route  honnête et même un certain agrément de conduite. La direction est précise bien que son assistance soit un peu trop généreuse à mon goût. Sur la chaussée recouverte d’asphalte, le roulement est généralement doux, la tenue de route sans histoire. Et si vous dépassez les limites de la physique, les aides électroniques au pilotage vous permettront de demeurer sur la route. Ce n’est pas un tout-terrain pur et dur, mais il permet de circuler sans stress sur la chaussée à faible coefficient d’adhérence, dans la boue et des routes en terre battue en très mauvais état. À ce chapitre, il faut préciser que le rouage intégral SH-AWD est l’un des plus sophistiqués que l’on puisse trouver sur le marché et il est efficace aussi bien en été qu’en hiver. Par contre, la suspension cogne un peu fort  lorsqu’on rencontre des fentes transversales sur la route ou encore des cahots ou des bosses.

En conclusion, la somme des petites modifications d’ordre pratique, mécanique et pourquoi pas esthétique permet à Acura de nous proposer une version beaucoup plus homogène de sa RDX. Elle n’est pas parfaite, mais au moins elle est plus agréable à conduire tout en étant pratique et fiable.

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