Nissan Versa 2010, au diable les préjugés!

Points forts
  • Prix de base alléchant
  • Habitacle vaste
  • Confort étonnant
  • Six coussins gonflables de série
  • Fiabilité intéressante
Points faibles
  • Moteur bruyant en accélération
  • Version de base très de base
  • Consommation un tantinet élevée
  • Sportivité à peu près nulle
  • Freins ABS optionnels
Évaluation complète

Dans un monde idéal, tout le monde roulerait en Ferrari, Lamborghini ou Bentley. Il y aurait bien quelques pauvres en Mercedes-Benz ou en Jaguar et certains indigents en Acura ou en Infiniti. Mais la réalité est tout autre… Environ 80% (un pourcentage avancé par l’auteur de ces lignes et non prouvé scientifiquement) du parc automobile québécois est constitué de Honda, Chevrolet, Toyota ou autres Hyundai. Nissan détient une place de choix dans ce registre en proposant la berline la moins dispendieuse, la Versa 1,6.

D’entrée de jeu, précisons que la Versa est offerte en versions berline et hatchback. Si cette dernière livrée est proposée avec un moteur de 1,8 litre, la berline reçoit le 1,6 litre qu’exige son nom.  Ce moteur n’est pas le plus puissant de la catégorie des sous-compactes. Cependant, il n’est pas amorphe et les accélérations, bien que très bruyantes, sont sans doute suffisantes pour la plupart des gens. On parle d’un 0-100km/h en 11,2 secondes et le 80-120 km/h demande 9,9 secondes. Il y a dix ans, une Nissan Altima de base offrait à peu près les mêmes performances et personne ne s’en plaignait…

Plus bruyant que puissant…

Ce quatre cylindres de 1,6 litre développe 107 chevaux et 111 livres-pied de couple et il jouit du calage variable des soupapes d’admission. Nous ne sommes pas en présence d’un monstre de technologie, même si l’accélérateur est électronique, mais il supporte la comparaison avec les moteurs des voitures de la même catégorie. Selon Transport Canada, une Versa 1,6 a besoin de 7,8 litres de carburant tous les 100 km en ville et de 5,9 sur la route. De notre côté, nous avons obtenu une moyenne de 8,0 litres, ce qui me paraît un peu élevé pour le créneau. Deux transmissions sont proposées, soit une manuelle à cinq rapports et une automatique à quatre rapports. C’est cette dernière qui équipait notre Versa d’essai. Le passage des rapports était plutôt saccadé mais le fonctionnement de cette boîte ne se méritait pas d’autres mauvaises notes. Pour sûr, une transmission à cinq rapports aurait contribué à diminuer la consommation d’essence et le bruit dans l’habitacle (à 100 km/h, le moteur tourne à 2 600 tr/min et à 3 100 à 120) mais pour pouvoir offrir une voiture à bas prix, Nissan n’avait pas le choix.

Toujours dans le but de proposer une voiture à bas prix, il va sans dire que Nissan a dû couper sur l’équipement. Une Versa toute nue ne possède pas de vitres électriques, de freins ABS, de climatisation et de radio (au moins le câblage est fourni!). Par contre, on n’a pas lésiné au chapitre de la sécurité et toutes les Versa 1,6 ont droit à six coussins gonflables.

Le tableau de bord est facile à consulter et sa présentation ne fait pas trop tiers-monde même si certains plastiques sont un peu bas de gamme. Les jauges se consultent facilement mais j’aurais apprécié une aiguille indiquant la température du moteur, pas juste une lumière qui s’éteint quand le moteur a atteint sa température idéale. Par contre, félicitations pour ces buses de ventilation au centre du tableau de bord qui se ferment complètement!

Il va sans dire que la carrosserie, autant que l’habitacle, n’ont rien pour ramener la joie de vivre à un déprimé. À noter que notre Versa d'essai était un modèle 2009, essayé juste avant l'arrivée des 2010 qui présentent une grille avant différente. Les sièges sont confortables et celui du conducteur est surélevé, ce qui procure une excellente visibilité. Cependant, le fait qu’il ne soit pas ajustable en hauteur peut indisposer certaines personnes. Le fait que le tissu des sièges retienne tout ce qui s’appelle poussières et poils indisposera tout le monde.

Un habitacle surprenant

Même si la Versa 1,6 est une voiture peu dispendieuse, l’habitacle se montre très généreux. Tout comme le coffre dont les dimensions sont impressionnantes. Il est même possible de baisser les dossiers du siège arrière. Cependant, ils sont loin de former un fond plat. Parlant du coffre, mentionnons que son ouverture est passablement grande mais que son seuil de chargement est un peu trop élevé au goût de mes frêles bras qui ont du y faire entrer une caisse de magazines. Curieusement, dans l’habitacle, on ne retrouve pas de clenche pour ouvrir le coffre, même en option. Il faut l’ouvrir à l’aide de la manette ou, si non, l’ouvrir en tournant la clé dans la serrure du coffre, un geste qui nous ramène quasiment à l’ère préhistorique…

Sur la route, la Versa 1,6 se comporte de façon fort décente, compte tenu du prix, évidemment. Il va sans dire qu’elle n’aime pas être brusquée. Un virage rapide fait découvrir une direction plus ou moins précise alors que la caisse penche et que l’avant cherche à continuer tout droit. Cependant, si vous achetez une Versa pour piloter à la limite, nous vous suggérons une rencontre avec un psychologue… avant une éventuelle rencontre avec un trottoir. Cependant, la Versa 1,6, lorsque conduite dans le respect des limites, se veut étonnamment confortable.Seule note discordante, les freins sans ABS de notre modèle d'essai étaient très difficiles à moduler et un arrêt d'urgence laisse invariablement deux belles longues traces noires sur la chaussée. Comme quoi il est possible de faire des traces avec une Versa 1,6...  Son habitacle vaste et doté de plusieurs espaces de rangement invite aux longs voyages et, surtout, son prix d’achat très abordable en font une candidate de choix pour les étudiants ou pour ceux qui ne veulent pas grever leur budget.

Certes, la Versa hatchback est plus intéressante, autant à cause de son habitacle très polyvalent que de sa mécanique plus performante. Par contre, ce dernier point n’est pas très marqué et ne peut justifier à lui seul le choix du hatchback. Peut-être que la valeur de revente, plus élevée dans le cas du hatchback pourrait être une bonne raison… Le fait de pouvoir le doter de plusieurs options qui ne sont pas offertes dans la berline (toit ouvrant, sièges chauffants, phares antibrouillard, Bluetooth, etc) peut inciter plusieurs personnes à choisir le hatchback mais le prix augmente alors rapidement!

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