Land Rover LR3, changements et tradition

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

L’an dernier, le Land Rover LR3 est venu remplacer le démodé Discovery. Pour sa dernière année de production, nous avions même titré notre essai du Discovery « Une déception de 58 000 $ ». Même si ce prétentieux véhicule affichait des capacités hors route phénoménales, ses prestations sur la route, en ville surtout, auraient pu faire sacrer Sœur Angèle. De plus, son aménagement intérieur proposait de nombreuses fautes, conformes à ce que la tradition anglaise nous a habitués. Tout en demeurant parfaitement fidèle à ses origines « british », le LR3 rompt avec plusieurs irritants. Bienvenue dans le XXIe siècle, gentes personnes de Land Rover !

S’il est un domaine où le LR3 n’a – heureusement – pas rompu avec la tradition, c’est bien au niveau de la présentation. Tout en respectant la carrure typique des véhicules Land Rover, les designers ont su insuffler à cette grosse boîte de chaussures une allure aristocrate et moderne, respirant la solidité… et un charme fou ! La ligne de toit relevée à partir du pilier B (entre les portes avant et arrière), les vitres arrière débordant sur le bord du toit et la vitre asymétrique du hayon contribuent à donner au colossal véhicule une apparence quasiment frivole. Mais il ne faut pas se conter d’histoires : le LR3 est gros, très gros.

UN BRITANNIQUE ERGONOMIQUE !

L’habitacle est de la même école que la carrosserie. L’équipement de base, même dans la version la moins dispendieuse (SE) est pléthorique, et la présentation de l’infinité de boutons est tout à fait dans les normes de l’ergonomie, une situation qui aurait été absolument impossible à envisager chez Land Rover il n’y a pas si longtemps. Les plastiques sont d’excellente qualité et se marient très bien avec les cuirs fins tandis que l’assemblage fait preuve de plus de sérieux que par le passé. L’habitacle est vaste, vaste, vaste et si votre tête frotte sur le toit, c’est que vous êtes debout ! Si l’accès aux places avant ne s’attire aucun commentaire négatif, il en va autrement pour les places arrière, dont l’assise est trop haute. Mais une fois rendus, on se rend compte de leur confort. Notre véhicule d’essai était muni de la troisième banquette optionnelle qui demande une souplesse de félin juste pour y accéder. En fait, il s’agit de deux strapontins relativement confortables, éclairés par un immense toit vitré. Lorsqu’ils sont relevés, ils altèrent grandement l’espace de chargement. Cependant, quand ils sont remisés, ils autorisent un plancher plat malgré de larges interstices.

Le Land Rover LR3 est proposé en deux versions, soit SE et HSE, cette dernière se détaillant environ 6 000 $ de plus que la « simple » SE. Pour justifier son prix de près de 70 000 $, le HSE compte sur des roues de 19” au lieu de 18”, un système Harman Kardon de 550 watts comparativement à 240 seulement pour le SE (qui, soit dit en passant, possède une très belle sonorité… alors imaginez 310 watts de plus !) et un système GPS de série, entre autres. Du côté de la mécanique, c’est du pareil au même. Les deux modèles sont mus par un très moderne V8 de 4,4 litres de 300 chevaux et 315 livres-pied de couple. Une seule transmission est offerte, soit une automatique ZF à six rapports avec possibilité de passage manuel. Le duo moteur/transmission fonctionne main dans la main et, malgré les dimensions un du véhicule, autorise des performances surprenantes.

Sur la route, le LR3 marque encore des points. Le châssis est d’une solidité à toute épreuve, les suspensions pneumatiques procurent un confort parfaitement britannique et la direction, quoique peu sensible, fait preuve de précision. En ligne droite, la stabilité, même à grande vitesse, impressionne. Le bruit provenant des gros pneus aussi ! Poussé plus que de raison dans une courbe, le LR3 penche et on sent beaucoup de roulis. Heureusement, le système de stabilité latérale intervient rapidement. Les freins sont très performants… une fois. Dès le deuxième arrêt d’urgence, on sent que le poids de plus de 2 400 kilos fait son œuvre et les distances s’allongent passablement. Malgré tout, le LR3 demeure un charme à conduire, et nul doute que le sentiment de sécurité qu’il procure y est pour beaucoup.

PASSE-PARTOUT

Mais ce qui fait d’un Land Rover un Land Rover, ce sont ses capacités en conduite hors route. Et contrairement à beaucoup de propriétaires de gros VUS luxueux, ceux qui possèdent un Land Rover hésitent moins à se lancer dans la bouette. Ils peuvent d’ailleurs compter sur un rouage intégral des plus sophistiqués. L’antipatinage indépendant sur chaque roue, les systèmes de stabilité latérale et de retenue en pente, ainsi que l’ABS s’unissent pour donner aux roues qui en ont le plus besoin toute la traction nécessaire. Le conducteur peut aussi intervenir pour choisir la gamme basse (Lo) ou manipuler le bouton « Terrain Response ». Cette dernière commande rotative permet de choisir entre divers types de surfaces allant de « normal » à « terrain rocheux » en passant par « herbe, gravier, neige, boue, ornières et sable ». De plus, le pilote a aussi la possibilité d’ajuster la hauteur du dégagement sous le véhicule (de 18,5 cm à 26,9 cm). Si un jour vous enlisez un LR3… écrivez-moi !

Alliant capacités de franchissement phénoménales, confort princier et charme aristocrate, le LR3 fera le bonheur de tous ceux qui n’ont pas peur de la triste réputation de fiabilité de Land Rover, qui ont les moyens de l’acquérir et… de le faire rouler ! Jusqu’ici, le LR3 ne semble pas trop problématique.

Feu vert

Raffinement certifié
Capacités hors route phénoménales
Moteur performant
Comportement routier surprenant
Charme fou

Feu rouge

Consommation importante
Indice de fiabilité terni
Entretien coûteux
Poids impressionnant
3e banquette difficile d’accès

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