Lexus ES 330, Camry, version haut de gamme

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

Ce n’est rien de négatif et ne le prenez surtout pas mal. Mais si vous optez pour une Lexus ES 330 lors de votre prochain achat, c’est que vous êtes riches. Ou à tout le moins, c’est que vous avez les moyens de payer le petit supplément qui sert de base à toutes les petites douceurs de ce monde. Dans le milieu automobile,ces douceurs sont baptisées luxe et finition, et c’est exactement ce que la ES 330 propose de plus que sa sœur vendue moins cher, la Toyota Camry.

S’il y en a parmi vous qui aviez encore des doutes, effacez-les. La ES et la Camry sont bien des cousines proches, partageant bon nombre de composantes mécaniques, et dotées de performances presque semblables. Ce qui ne veut pas dire qu’elles sont identiques, loin s’en faut. Car rappelons-le, les gens de Lexus aiment bien une certaine exclusivité, un aspect qu’ils livrent même avec leur berline d’entrée de gamme.

Calme et re calme

La ES 330 est, à l’image de toutes ses consoeurs de même famille, le meilleur moyen de vous rendre du point A au point B dans le confort et le silence de roulement le plus absolu. Ce qui, vous en conviendrez, ne rime en rien avec plaisir ou sensations de conduite. Dans les faits, l’habitacle de la Lexus est probablement au moins aussi confortable que mon propre divan de salon. Et c’est avec le même frisson de plaisir (ô sarcasme quand tu nous tiens) qu’elle me permet de me rendre à destination.

L’intérieur est sans tache. Toutes les commandes sont placées exactement au bon endroit, les sièges offrent un confort bien au-delà de la moyenne, et parfois même un peu de support latéral si jamais l’envie vous prenait de conduire de façon plus « sportive » ; les matériaux utilisés sont sobres et d’un luxe discret.

Comme toujours, les appliques en bois sont magnifiques, les cuirs dignes des plus grands noms et les plastiques impeccables. Tout cela, sans nous donner une atmosphère d’austérité que l’on retrouve trop souvent dans les berlines de luxe. Les passagers arrière profiteront aussi du confort de la banquette arrière pour autant qu’ils soient deux, et juste dans la moyenne pour une troisième personne. On a aussi beaucoup misé sur l’insonorisation de l’ensemble, une qualité que la Lexus a de plus que la Camry, déjà pourtant relativement silencieuse. Assis dans l’habitacle de la ES 330, l’univers tout entier semble sans bruit. Le moteur est impeccablement silencieux, les pneus tiennent la route sans faire crier et même les bruits éoliens sont limités.

Ce qui dérange un peu chez cette Lexus cependant, c’est que la liste des équipements optionnels soit un peu trop longue si on la compare aux équipements de série. Ainsi, les options comme un chargeur 6 CD, le pédalier réglable, ou même des systèmes de sécurité comme le contrôle de traction et de dérapage qui doivent obligatoirement se jumeler à des groupes d’option totalisant plusieurs milliers de dollars, ça fait rapidement grimper la facture. Avouons quand même que les sièges à la fois chauffants et climatisés, désormais de série, ainsi que les coussins gonflables multiples incluant les rideaux latéraux, ont de quoi nous réconcilier avec ce modèle.

Un petit somme avant de partir

Pour se marier avec cet intérieur sans reproche, et sans excès, il fallait une mécanique éprouvée. C’est exactement ce que propose le V6 de 3,3 litres qui équipe autant la ES 330 que la Camry sportive, la SE. Soyons honnête, ce n’est ni la fougue, ni l’enthousiasme juvénile qui distingue ce moteur de ces compétiteurs. Il livre, il faut l’avouer, des accélérations honorables, réalisant un 0-100 km à l’heure en 8,2 secondes, mais pas véritablement sportives. Les reprises sont aussi dynamiques (environ 6 secondes pour un 80-120) , mais encore une fois sans feed-back de vélocité. Il faut peut-être dire un remerciement tout particulier à la transmission automatique baptisée Super ECT, qui enfile les rapports ascendants et descendants avec une précision, une souplesse et une discrétion remarquable. Cette transmission, c’est un peu la marque de commerce de l’efficacité Lexus. Pour l’animer, on y retrouve des commandes électroniques dont le rôle est de modifier la pression hydraulique rendant ainsi le passage des vitesses plus souple. Mieux encore, un petit ordinateur embarqué permet à la transmission « d’apprendre » le comportement du conducteur en lisant les signaux moteurs, et d’adapter ses changements en fonction de cette réalité.

Autre détail ayant son importance, la ES est dotée de freins efficaces, assurant constance et puissance dans toutes les circonstances. Quant à la direction, c’est vrai, elle est précise mais tellement engourdie qu’elle garde pour elle toutes les sensations routières, laissant le conducteur un peu à court d’impressions. Même chose pour les suspensions qui, à moins de choisir l’option des amortisseurs pneumatiques réglables, semblent remplies de guimauve. Ce qui explique le roulis dans les virages plus prononcés et le tangage sur mauvaise route.

Cette année, les changements sur le Lexus sont pratiquement inexistants. En attendant une refonte complète, à l’image de la IS ou de la GS par exemple, la ES est une bien belle, et bien bonne voiture.

Feu vert

Finition inégalée
Habitacle silencieux
Fiabilité sans reproche
Transmission automatique admirable

Feu rouge

Options dispendieuses
Direction trop muette
Suspensions mal adaptées
Conduite sans frissons

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