Nissan Murano - 20 ans

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2022

Le Nissan Murano fêtera bientôt ses vingt ans. On se souviendra qu’à son arrivée au printemps 2002, ce crossover (qualificatif jadis à la mode) avait fait sensation avec son design audacieux, ce qui fut aussi le cas pour la berline Altima et l’utilitaire Infiniti FX35. Avouons-le, Nissan avait le vent dans les voiles à ce moment-là, même si la qualité de certains de ses produits laissait à désirer...

Débarqué bien avant la plupart de ses rivaux, le Murano s’est toutefois distingué en étant précurseur d’un segment maintenant très en vogue. En effet, la quasi-totalité de ses concurrents les plus sérieux est apparue plus tard, exception faite de la Subaru Outback, laquelle demeure cependant unique en son genre. Voilà donc sans doute ce qui explique le succès du Murano qui, encore aujourd’hui, possède une ou deux bonnes cartes dans son jeu. Hélas, tout bon joueur de poker vous confirmera qu’il ne suffit pas d’une bonne main pour tirer son épingle du jeu. La stratégie y est aussi pour quelque chose, un point sur lequel Nissan a lamentablement échoué ces dernières années.

Pratiquement inchangé

Du côté du Murano, retenez d’abord que Nissan est tombé dans le piège de la surproduction, affectant conséquemment la valeur de son produit. Plusieurs unités se sont donc retrouvées dans les parcs de location à court terme, lesquels allaient ensuite être écoulés aux encans spécialisés. Cela dit, le fait d’avoir étiré trop longtemps un modèle dont le design comme la technologie a rapidement vieilli, explique sans doute notre déception le concernant. Il faut dire qu’en 2022, le Murano nous revient pratiquement inchangé pour une huitième année, période au cours de laquelle le Kia Sorento s’est par exemple renouvelé à deux reprises.

Bien qu’on lui préfère davantage les Ford Edge, Hyundai Sante Fe ou Toyota Venza, le Murano continue d’intéresser la clientèle. Parmi ses points forts, impossible de ne pas souligner le confort des sièges. Clairement, Nissan se démarque en la matière, et ce, même si la qualité des matériaux les recouvrant ne vaut certainement pas celle de plusieurs rivaux. L’espace aux places arrière représente un atout, les occupants ayant tout le dégagement nécessaire.

Pour certains, le moteur V6 de 260 chevaux constitue également un atout sérieux, ce dernier proposant une fiabilité qui ne peut être égalée par un quatre cylindres turbocompressé. On ne peut hélas en dire autant de la boîte automatique à variation continue, un des principaux irritants de ce modèle, tant pour l’élasticité de son rendement que sa fiabilité. Ainsi, que vous optiez pour un modèle à deux ou quatre roues motrices, ne vous attendez pas à une conduite très inspirante. Sans compter que la direction est molle, donnant presque l’impression d’être déconnectée de la route.

Du neuf avec du vieux

Les signes de vieillesse les plus avancés se situent clairement au chapitre de l’habitacle, où la présentation comme les illustrations graphiques ne sont pas dignes d’un tel véhicule vendu en 2022. Oh certes, Nissan nous vante les avantages d’Apple CarPlay et des multiples dispositifs de sécurité active, mais qui n’offre pas aujourd’hui pareilles technologies? Ajoutons que les matériaux utilisés sont de facture ordinaire, certains traversant d’ailleurs plutôt mal l’épreuve du temps. À preuve, il suffit de jeter un œil à un modèle 2015 de 100 000 ou 120 000 km pour parfois constater une usure prématurée de l’habitacle.

Évidemment, ce genre d’observation peut facilement passer au second rang pour quelqu’un qui cible la location ou qui ne recherche que le plus bas prix possible. Un facteur qui a d’ailleurs permis à Nissan d’écouler une quantité considérable de Murano, lesquels se vendent à prix imbattables. À titre d’exemple, vous obtiendrez en location un Murano SV à rouage intégral pour à peine 30 $ de plus qu’un Rogue équivalent, ou au prix d’un Toyota RAV4 XLE AWD, soit pour environ 550 $ taxes incluses, sur un terme de quatre ans.

On peut ainsi comprendre pourquoi plusieurs acheteurs jettent encore leur dévolu sur ce modèle, pour lequel la liste d’avantages s’écourte hélas d’année en année. Fort heureusement, la carrière du Murano actuel s’achève. Il faut donc s’attendre pour 2023 à une toute nouvelle génération sur laquelle on risque fort de voir disparaître le moteur V6. Attendez-vous en fait à ce que l’on y exploite le quatre cylindres de l’Infiniti QX50/55, seul moteur du groupe capable de donner la réplique aux mécaniques turbocompressées de la concurrence.

En attendant, difficile de recommander l’achat d’un véhicule aussi vieillissant et techniquement dépassé, alors que la concurrence féroce - et impressionnante - offre indéniablement mieux. Il n’y a en fait que le prix qui puisse faire pencher en sa faveur, ce qui, bien sûr, demeure un argument de taille.

Feu vert

  • Prix compétitif
  • Confort des sièges
  • Moteur V6 fiable et peu gourmand

Feu rouge

  • Conception dépassée
  • Rendement et fiabilité de la boîte CVT
  • Conduite pantouflarde
  • Capacité de remorquage de seulement 1 500 lb

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