Toyota RAV4 - Le petit roi

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2022

Il était clair que le nouveau RAV4 allait dominer sa catégorie lorsqu’il a été dévoilé, au printemps 2018. La gamme était trop complète, solide et variée pour qu’il en soit autrement. Toyota en a remis une couche l’année suivante en lançant le RAV4 Prime à groupe propulseur hybride rechargeable qui devint carrément le véhicule le plus convoité au Québec. Le plus attendu aussi, à cause d’une offre limitée. Le constructeur se retrouve désormais dans la position tout de même enviable de gérer la vie de star de son RAV4 et les quelques désagréments qu’elle occasionne.

Le nouveau RAV4 ne s’est pas contenté du premier rang de la catégorie des utilitaires sport compacts, position que son devancier occupait depuis l’ajout d’une version hybride. Il a effectivement surclassé la Civic, best-seller de presque toujours côté automobile, au palmarès annuel du Québec. Le RAV4 a même devancé la grande camionnette Ford de série F, première toutes catégories au pays entier depuis 55 années consécutives, pendant le dernier trimestre. Mieux encore, ses ventes ont progressé de 44,8% durant les trois mois suivants.

Toutes cibles atteintes ou presque

La force imparable de la série RAV4 actuelle, c’est assurément sa variété, avec douze versions distinctes. Elle est ensuite multipliée par la pertinence de ces modèles et la compétence des trois groupes propulseurs offerts. Selon le jeu traditionnel, le constructeur ajoute soigneusement des accessoires, divers systèmes et des touches de luxe à mesure que l’on grimpe dans la hiérarchie. On passe ainsi des LE aux XLE et XSE pour atteindre les Limited, au sommet de la gamme. Toyota n’offre que trois groupes d’options mais une kyrielle d’accessoires utiles et pas trop chers.

Dans tous les cas, l’habitacle est accueillant, douillet et pratique. Les sièges avant fournissent un bon mélange de confort et de maintien. On accède ensuite facilement à des places arrière extérieures qui offrent de bons dégagements et un confort correct, malgré une assise basse. Le tissu affiche un motif banal, même avec le matériau SofTex des versions plus cossues. Les modèles Limited et le Prime XSE, les plus chers, ont droit à une sellerie en cuir, avec des bandes et des surpiqûres contrastées pour ce dernier.

Le coffre à bagages est assez large, avec un seuil de chargement plat. Celui du Prime est peu profond, par contre. Son volume est de 949 litres contre 1 059 litres pour les autres versions. Il fallait bien loger la batterie de 18,1 kWh en plus de la roue de rechange, sous le plancher. Le chargeur portatif est rangé dans un filet, juste au-dessus, ce qui n’est pas tellement commode.

Fin prêt pour nos routes

La visibilité vers l’avant et les côtés est excellente, grâce à des rétroviseurs bien dégagés des montants avant et des lucarnes triangulaires. La position de conduite est conviviale, avec un grand repose-pied et un volant bien moulé, gainé de cuir et chauffant dès que l’on accède aux versions XLE. Il est coiffé de touches et boutons de contrôle impeccables. Les autres commandes sont précises et bien placées. On aime le sélecteur droit classique de la boîte de vitesses,  planté du côté droit de la console.

Le tableau de bord est fonctionnel, sans grand élan de style. L’écran tactile de 7 pouces et ses affichages ont même un air un peu rustique. C’est un peu mieux avec l’écran tactile de 8 pouces des versions Trail, Limited et Prime (optionnel dans le XLE) qui s’accompagne d’un écran d’affichage de 7 plutôt que de 4,2 pouces, entre les deux grands cadrans traditionnels. En bref, ils ne sont pas les champions de l’affichage.

En conduite, les RAV4 n’ont rien de sportif non plus. Même le Prime XSE, que son groupe hybride de 302 chevaux a poussé de 0 à 100 km/h en 6,2 secondes. Il s’est cependant repris en parcourant 82,2 km en mode électrique alors que l’on promet 68 km. De manière générale, leur comportement est sûr mais leur direction peu précise et pas tellement vive. C’est un peu mieux avec les jantes de 18 ou 19 pouces et des pneus à taille plus basse. Les versions à roues avant motrices se dandinent un peu plus et on sent un effet de couple dans leur volant en accélération. Elles sont pourtant stables et rassurantes sous la pluie.

En fait, les RAV4 sont des costauds qui ne craignent pas nos chaussées crevassées. La version Trail est la meilleure pour quitter l’asphalte mais la suspension renforcée du groupe TRD n’en fait pas un tout-terrain pur et dur. Elle peut toutefois tracter jusqu’à 3 500 lb alors que les Prime se limitent à 2 500 lb, les hybrides à 1 750 lb et les modèles à essence à un modeste 1 500 lb.

Chose certaine, excitant ou pas, le règne du RAV4 ne risque pas de se terminer de sitôt. Qui sait, Toyota arrivera peut-être même à hausser la cadence à l’usine japonaise d’Ōbu où est produite la version Prime pour enfin satisfaire la demande.

Feu vert

  • Série très complète et variée
  • Version Prime rechargeable exceptionnelle
  • Habitacle confortable et pratique
  • Consommation très faible (Hybride et Prime)

Feu rouge

  • Écran central tactile plutôt rudimentaire
  • Version Prime encore peu disponible
  • Soute à bagages moins profonde (Prime)
  • Écran aveuglant en marche arrière la nuit

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