Kia Carnival - Ne pas vouloir être une minifourgonnette

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2022

Quand on a une porte coulissante de chaque côté, une cage-moteur condensée et que l’on peut accueillir sept ou huit occupants, on est définitivement une minifourgonnette. Et pourtant, avec sa Carnival, Kia tente plutôt de nous convaincre qu’on a affaire à un véhicule aux allures d’un utilitaire sport. Ne tombez pas dans le panneau – panneau de 4x8 que peut d’ailleurs transporter la Carnival -, il s’agit d’une minifourgonnette dans sa forme la plus stricte.

Pour 2022, Kia débarque avec une nouvelle génération et en profite pour changer la nomenclature. Celle qui portait autrefois le nom Sedona est désormais identifiée par l’appellation Carnival, déjà utilisée dans d’autres contrées. Du même coup, le constructeur coréen en a profité pour bonifier la cylindrée. En effet, le V6 de 3,3 L laisse sa place à un V6 de 3,5 L. Développant une puissance de 290 ch et un couple de 262 lb-pi, la Carnival ne manque pas de souffle. Il s’agit de la seule mécanique, et ce, peu importe la version choisie.

Notons que la transmission automatique compte huit rapports. Ceux-ci permettent d’obtenir une consommation d’essence raisonnable. Au cours de notre essai, l’ordinateur de bord affichait une cote avoisinant les 10 L/100 km. Il est important de savoir que la Carnival peut remorquer une charge allant jusqu’à 3 500 livres.

Que vous optiez pour une ou l’autre des moutures , à l’exception de la SX, la Carnival est dotée de trois sièges séparés qui forment une banquette à la deuxième rangée. Ainsi, la minifourgonnette assemblée en Corée du Sud peut accueillir jusqu’à huit occupants. Nous sommes entièrement d’avis que cette configuration est celle à privilégier pour une famille et qu’elle répond davantage aux besoins de celle-ci.

Avec la version SX se situant au sommet de la gamme, on a droit à deux sièges indépendants à la deuxième rangée. Ceux-ci peuvent être avancés, reculés et même bougés latéralement. On peut également les incliner et ainsi avoir l’impression d’être assis sur son fauteuil dans son salon. C’est bien sympathique, certes, mais assurément inutile pour les familles d’ici. Qui plus est, on demande plus de 50 000 $ pour cette déclinaison. Dans sa variante LX+, dont le prix est légèrement inférieur à 40 000 $, elle représente une offre plus intéressante.

Traditionnellement traditionnelle

Malheureusement pour elle, la Carnival évolue dans un segment qui n’est plus au sommet de sa forme. Elle est loin derrière nous, l’époque où presque tous les constructeurs généralistes proposaient une minifourgonnette au sein de leur catalogue. On peut penser à General Motors avec ses Lumina APV, Venture, Uplander et leurs dérivés, à Ford avec les Windstar et Freestar, à Nissan avec la Quest, à Mazda avec la MPV, à Hyundai avec l’Entourage et même à Volkswagen avec la Routan. Pour 2022, elles ne sont plus que quatre en excluant le Ford Transit.

De son côté, la Honda Odyssey continue de surfer sur son passé, sur sa réputation de fiabilité difficilement égalable et sa valeur de revente particulièrement élevée. Chez Chrysler avec la Pacifica, autant que chez Toyota avec la Sienna, on a évolué. Au lieu de laisser mourir à petit feu leurs minifourgonnettes, ces fabricants ont eu l’idée d’offrir une motorisation hybride (hybride rechargeable dans le cas de la Pacifica) et d’offrir le rouage intégral. Considérant que la proposition de la Pacifica et de la Sienna est particulièrement alléchante pour le consommateur d’ici, on peut légitimement s’imaginer qu’elles s’empareront des plus grandes parts du gâteau malgré les nouveautés de la Carnival.

Quel succès lui prédit-on?

Si Kia se vante d’avoir réussi à maîtriser la décroissance du segment des minifourgonnettes et qu’il est persuadé que la Carnival connaîtra un certain succès, il écarte – volontairement ou non -, une donnée importante. En effet, lorsque la précédente Sedona est arrivée en 2015, elle représentait la seule offre sérieuse de véhicules à trois rangées chez Kia. Le Borrego avait été rayé de la carte depuis quelques années déjà et ce n’est pas le Sorento - et sa troisième banquette d’appoint - qui allait satisfaire une famille nombreuse.

De ce fait, on comprend que Kia ait pu conserver une part intéressante dans le créneau des minifourgonnettes. Or, depuis ce temps, le constructeur a introduit le Telluride : un véhicule qui n’a pas que l’allure d’un VUS, qui est équipé du rouage intégral, qui est aussi remarquablement bien aménagé à l’intérieur et qui peut remorquer une charge allant jusqu’à 5 000 lb. Notre petit doigt nous dit que bien des consommateurs à la recherche d’un véhicule doté de trois rangées se tourneront vers le Telluride plutôt que la Carnival s’ils tiennent absolument à demeurer dans le giron de Kia.

Feu vert

  • Moteur V6 convaincant
  • Ergonomie de l’habitacle
  • Silence et douceur de roulement
  • Consommation d’essence raisonnable

Feu rouge

  • Absence de rouage intégral
  • Pas de motorisation hybride
  • Version à 7 passagers peu intéressante

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