Ferrari 812 - Classiques et sublimes

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2022

À part un hiatus de deux ans, Ferrari n’a jamais cessé de produire des voitures à moteur V12 avant depuis 1947. Parmi elles, on compte plusieurs des pièces les plus chères, rares et précieuses de l’histoire de l’automobile, dont certaines ont également gagné les plus grandes courses de leur époque. Or, le constructeur de Maranello nous présente maintenant des versions encore plus poussées et raffinées d’une sportive à moteur avant exceptionnelle, qui était déjà au sommet de son art.

Ferrari est effectivement restée fidèle au moteur avant, contrairement à son grand rival italien qui est passé au moteur central intégral il y a plus de quatre décennies (les camions et tracteurs ne comptent pas). Ce qui ne l’a aucunement empêché de produire de grandes sportives à motorisation centrale qui figurent toujours parmi, sinon carrément, les meilleures.

Et pourtant, les sorciers de la marque à l’étalon cabré réussissent encore à créer de grandes montures classiques à moteur avant et roues arrière motrices virtuellement aussi rapides que leurs sœurs les plus fringantes. Ce qui n’est pas peu dire. En fait, peut-on vraiment parler de grand-tourisme lorsqu’une de ces voitures boucle le circuit de Fiorano, étalon ultime de la performance d’une Ferrari, à une petite seconde de la plus puissante et rapide de toutes, la SF90 de 987 chevaux ? D'autant plus qu’aucune autre n’a fait mieux.

Quêtes incessantes

Pour garder la main, Ferrari a créé la 812 Competizione, variante plus puissante et rapide de la 812 Superfast, et aussi la Competizione A (pour Aperta) sa version découvrable. La première se distingue surtout de la seconde par le panneau d’aluminium qui remplace la lunette arrière, avec ses trois paires de « générateurs de vortex ». Sur la Competizione A, une lame relie les deux contreforts qui s’allongent derrière la cabine. Elle forme une surface lisse avec le toit escamotable en fibre de carbone, lorsqu’il est en place.

À l’avant, une prise d’air unique réduit le poids et améliore le refroidissement de 10% tandis qu’une lame en fibre de carbone et d’autres modifications augmentent l’appui aérodynamique de 70%. Les étriers avant, empruntés à la SF90, réduisent la température des freins de 30°C. À l’arrière, les embouts d’échappement rectangulaires et verticaux qui remplacent les embouts ronds classiques, de part et d’autre d’un diffuseur retouché, augmentent l’appui de 35% en mélangeant air chaud et froid, un truc appris en Formule 1. Le soubassement redessiné  ajoute 10% additionnels et le grand aileron aux bouts incurvés, qui rappelle celui des glorieuses 330 P3/P4, collabore aussi.

La 812 Competizione est plus légère que la 812 Superfast de 38 kg grâce aux matériaux légers. À l’extérieur, les pare-chocs, ailerons et prises d’air sont en fibre de carbone. On en retrouve aussi dans l’habitacle, sur le volant, la console et les contreportes, entre autres. On peut retrancher 3,7 kg de plus en remplaçant les roues en aluminium forgé, fixées par des écrous en titane, par les premières jantes en fibre de carbone pour une Ferrari à moteur V12.

Mécanique magistrale et agilité insoupçonnée

Puisque la motorisation est toujours le cœur d’une Ferrari, les motoristes se sont appliqués à tirer encore plus de puissance du V12 atmosphérique de 6,5 litres qui anime les 812 GTS et Superfast. Ils ont par exemple haussé son régime maximal de 8 900 tr/min à 9 500 tr/min, exploit remarquable pour un moteur atmosphérique d’une telle cylindrée. Ils y sont arrivés en installant des bielles en titane plus légères de 40%, un vilebrequin allégé de 3% et des axes de pistons enduits de carbone (DLC) pour réduire la friction.

Les modifications les plus importantes touchent néanmoins la distribution et les culasses, entièrement redessinées. Les nouveaux arbres à cames et poussoirs traités au DLC sont inspirés des moteurs de F1 et un collecteur à tubulures variables optimise le couple à tous les régimes. Résultat de ce travail : un gain de 29 chevaux et une puissance de 818 chevaux transmis à une boîte Getrag à double embrayage et 7 rapports, dont les passages sont plus rapides de 5%.

Pour aiguiser leur comportement, les 812 Competizione ont droit à des roues arrière directrices contrôlées individuellement plutôt que synchronisées. Une première. Elles travaillent de concert avec la version 7.0 de l’antidérapage exceptionnel de Ferrari, dont on choisit l’un des cinq modes avec le célèbre et génial manettino, sur le volant. Des pneus Michelin Cup2R, développés pour les Competizione, complètent le tableau. Le tout produit ce chrono remarquable de 1 minute 20 secondes à Fiorano et une tenue de route sûrement à l’avenant.

Avons-nous besoin de préciser que les clients fidèles de Ferrari se sont arraché les 999 Competizione et les 599 Competizione A qui seront produites à plus d’un demi-million pièce ? Meilleure chance la prochaine fois.

Feu vert

  • Moteur V12 fabuleux
  • Performances hallucinantes
  • Valeur parfaitement sûre

Feu rouge

  • Silhouettes un peu chargées
  • Visibilité arrière compromise
  • Rupture de stock instantanée

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