Volkswagen Atlas/Atlas Cross Sport - La qualité n'explique pas le succès

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2022

Exception faite de Mitsubishi Motors, quel généraliste n’offre pas de VUS dans ce lucratif créneau? Aucun. Voilà donc un des segments les plus convoités par l’industrie, où les profits sont intéressants et où la demande ne cesse d’accroître. Pourquoi? Parce que les fourgonnettes n’ont plus la cote et parce que leur polyvalence comme leur style plaisent aux acheteurs nord-américains.

Inutile de le dire, Volkswagen ne reviendra pas en Amérique du Nord avec une fourgonnette. Ni même avec le Touareg, encore vendu du côté de l’Europe. La solution aura donc été de développer l’Atlas, un gros VUS à sept ou huit occupants, qui se décline depuis l’an dernier en version Cross Sport à deux rangées de sièges. Volkswagen fait donc appel aux mêmes bases mécaniques et structurelles pour compétitionner dans deux créneaux pendant que la plupart des constructeurs y jouent avec deux produits bien distincts, par exemple Ford, avec les Edge et l’Explorer.

Bienvenue en Amérique !

Aussi vendu en Chine sous le nom de Volkswagen Teramont, l’Atlas nous étant destiné est assemblé au Tennessee. Par les Américains, pour les Américains. N’y cherchez d’ailleurs pas d’identité européenne puisque ce véhicule n’a rien à voir avec ce que vous avez connu de Volkswagen dans le passé, sauf bien sûr si vous avez déjà possédé une fourgonnette Routan! Cela dit, Volkswagen y exploite néanmoins l’excellente plateforme MQB, également utilisée pour la Golf (mais plus chez nous), la Passat ou encore l’Arteon. Une architecture modulaire qui permet d’obtenir une grande rigidité structurelle et un comportement routier franchement étonnant.

Qu’il s’agisse de l’Atlas régulier ou du Cross Sport, l’empattement demeure le même. Le niveau de confort est d’ailleurs très similaire, bien que la longueur hors tout diffère. Chacun d’eux se décline en quatre versions, proposant de série la boîte automatique à 8 rapports et le rouage intégral 4Motion. Curieusement, seule la version Execline de haut de gamme a droit de série au réputé V6 de 3,6 litres, capable de remorquer des charges atteignant 5 000 lb. Autrement, un moteur 2 litres turbo de 235 chevaux se charge de mouvoir le bête, proposant tout de même de belles performances. Et pour cause, un couple pratiquement aussi généreux que celui du V6, et livré à plus bas régime. Bien sûr, voyez-y également l’avantage d’une plus faible consommation, mais uniquement en milieu urbain. En effet, 4 cylindres et V6 consomment à peu près la même chose sur route, soit entre 9,5 et 10 litres aux 100 km mesurés. Au passage, sachez que le V6 reste optionnel (2 200 $) sur les versions Comfortline et Highline.

L’Atlas est un véhicule stable, confortable, bien suspendu et qui jouit d’une direction précise et communicative. On peut toutefois lui reprocher son poids considérable, le rendement saccadé de sa boîte automatique ainsi qu’une insonorisation qui pourrait être meilleure. Maintenant, les points les plus décevants concernent assurément l’habitacle ou plutôt, son niveau de finition. Très ordinaire pour ne pas dire bon marché, ce qui est d’autant plus triste considérant que Volkswagen s’est toujours démarqué à ce chapitre. Les plastiques y sont rigides, fragiles, rappelant même cette triste époque des produits GM d’il y a vingt ans. Quoi qu’il en soit, l’espace et la polyvalence de l’habitacle, surtout dans la version à trois rangées, demeurent de sérieux atouts. Un des plus spacieux du segment, devançant sur ce point l’Explorer de Ford et le Toyota Highlander.

Vendu sous les 40 000 $, mais…

Pour un équipement raisonnable, il faut d’emblée considérer la version Comfortline (la deuxième de quatre), laquelle propose notamment une sellerie en similicuir, le volant chauffant et le hayon à commande électrique. Évidemment, le saut vers les versions supérieures demeure alléchant, surtout si vous souhaitez profiter d’un toit ouvrant panoramique ou encore, de cette instrumentation numérique modulable. Des options alléchantes, qui font certainement grimper la facture près des 60 000 $ avec les frais de transport et de préparation. Ironiquement, les versions les plus luxueuses demeurent les plus convoitées, signifiant qu’elles seront plus faciles à revendre.

En proportion du marché, jamais Volkswagen n’aura connu autant de succès avec ses VUS. Et pourtant, jamais la qualité du produit n’aura été si décevante, signe que la clientèle ne cherche pas toujours à tout prix le produit le plus impressionnant. Cela dit, malgré les reproches qu’on peut lui attribuer, l’Atlas est un bon parti. Polyvalent, spacieux et doté d’une mécanique éprouvée, il offre en outre l’avantage d’une meilleure garantie de base que ses rivaux japonais et américains. Or, entre vous et moi, plusieurs compétiteurs proposent mieux. Notamment du côté de Kia, avec un Telluride franchement exceptionnel.

Feu vert

  • Espace et polyvalence
  • Bon comportement routier
  • Moteur V6 éprouvé
  • Garantie de base de 4 ans/80 000 km

Feu rouge

  • Finition intérieure déplorable
  • Présentation austère
  • Poids considérable
  • Capacité de remorquage limitée (2 litres)

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