Cadillac CT4 - Celle qui n’aurait jamais dû exister

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2022

Il y a deux ans, Cadillac a osé plus que tout autre constructeur en introduisant deux nouvelles berlines. Ainsi, les CT4 et CT5 sont devenues les remplaçantes des défuntes ATS et CTS. Il s’agissait alors d’un pari plus qu’audacieux sachant que Lincoln, éternelle rivale de Cadillac, décidait plutôt de rayer les berlines de son catalogue et de concentrer ses efforts sur sa gamme composée exclusivement de véhicules utilitaires sport.

Dans sa version de base, la CT4 est livrée avec un moteur turbocompressé à quatre cylindres de 2 litres, bien connu au sein de la grande famille de General Motors. Jumelé à une transmission automatique à huit rapports, ce moteur ne déborde pas de puissance avec ses 237 chevaux. Cela dit, il ne manque jamais de souffle. En option, on offre le bloc à quatre cylindres de 2,7 litres, celui-là même qu’on peut retrouver sous le capot des Silverado et Sierra. Ce mariage avec une camionnette pleine grandeur nous laisse perplexes. Toutefois, ce moteur reste tout à fait approprié dans le cas de la CT4. Notons que sa puissance varie en fonction de la déclinaison choisie (310 chevaux pour le haut de gamme et 325 pour la version V). Par ailleurs, il faut savoir que cette dernière ne plaira pas forcément à tous. Bien que son attitude agressive soit assurément charmante, il faut absolument prendre note de la rigidité globale de la voiture. On n’a pas droit à une once de confort. Vous vous en douterez, la situation est bien différente pour une version régulière. Il va sans dire que les places arrière ne sont pas moins exiguës pour autant.

Notez que peu importe la version choisie, le consommateur peut opter pour les roues motrices arrière ou les quatre roues motrices. Certes, la deuxième option demeure un choix plus rationnel si l'on prévoit utiliser la voiture toute l’année durant. Néanmoins, il y a moyen d’avoir une tonne de plaisir avec une version à propulsion. Parmi les atouts de la CT4, on ne peut passer sous silence son système d’infodivertissement. Comme pour une multitude de véhicules chez General Motors, il est bien conçu et facile à manipuler. Certains constructeurs auraient avantage à prendre des notes.

Privilégiez donc la CT5

Si la CT5 s’avère un produit abouti, mature et convaincant, on ne peut en dire autant de la CT4. Chez Cadillac, on aurait dû apprendre de ses erreurs, c’est-à-dire avaler la pilule du succès mitigé de l’ATS et mettre un terme à la production d’une berline sous-compacte de luxe. Certes, le trio allemand composé des A3, Série et Classe A réussit à charmer une poignée d’acheteurs. Or, sans leur logo luisant et prestigieux, il n’en serait rien. La CT4 se retrouve à peu près dans la même position que l’Acura ILX, cantonnée au rôle de figurante.

Bien que la CT5 demeure marginale dans notre paysage automobile, elle est plus courante que sa petite sœur et ce n’est pas un hasard. En effet, en plus d’être maintes fois plus conviviale au quotidien et de présenter une allure très séduisante, la CT5 est plus intéressante sur le plan financier. Et si vous croisez davantage de versions V que de celles d’entrée de gamme, il ne s’agit pas d’une coïncidence non plus. On sait très bien que la location est reine dans ce créneau et General Motors ne souhaite absolument pas vous louer une CT4 – ou même une CT5 de base.

En effet, il vous coûtera 788 $ par mois pour un terme de 48 mois à un taux de 8,99% (!) pour une CT4 d’entrée de gamme à traction intégrale. Sauf que pour 100 $ de moins par mois, vous pouvez louer une CT5-V pour la même durée, à un taux de 3,9%. Bref, pour moins cher, vous vous retrouvez au volant d’une voiture mieux habillée, équilibrée, bien équipée et, surtout, plus performante.

En attendant la Blackwing

Avec son moteur V6 de 3,6 L biturbo et ses 464 chevaux, la Cadillac ATS-V avait de quoi épater la galerie. Avec la CT4, la marque américaine de luxe a revu sa stratégie. On a plutôt décidé de faire de la CT4-V une voiture plus civilisée et de réserver les excès à la version Blackwing, qui débarque pour 2022. Sous son capot, on retrouvera le même moteur que celui de l’ancienne ATS-V. Mais sa puissance passera à 472 chevaux et son couple, à 459 lb-pi. Elle sera donc équipée pour veiller tard. Bien qu’une transmission automatique à dix rapports soit offerte, Cadillac a pensé aux puristes en proposant aussi une boite manuelle à six vitesses.

Toujours dans l’optique de plaire aux puristes, elle ne peut être livrée qu’avec les roues motrices arrière. Il faudra minimalement débourser 67 198 $ pour en obtenir une copie. Tout comme la CT4-V, elle sera dotée de la suspension magnétique. Il y a fort à parier qu’elle sera plutôt exclusive sur nos routes. Force est d’admettre que tout ceci reste plus que prometteur et que ça sentira le caoutchouc brûlé d’ici peu.

Feu vert

  • Moteur 2,7 L performant
  • Système d’infodivertissement très intuitif
  • Version Blackwing qui promet

Feu rouge

  • Segment sur le respirateur artificiel
  • Timide évolution de l’ATS
  • Banquette arrière peu invitante
  • Habitacle trop peu spacieux

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