Mitsubishi Eclipse Cross - Coincé

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2022

Il faut remonter à 2018 pour voir l’arrivée de l’Eclipse Cross au sein du catalogue de Mitsubishi. À ce moment, le constructeur japonais avait suscité de nombreuses et vives réactions en apposant le nom d’un coupé et d’un cabriolet à un véhicule utilitaire sport. C’était en quelque sorte un sacrilège. C’est un peu comme si Ford employait le nom « Mustang » pour désigner un VUS. Ah! Mauvais exemple…Ford aussi a commis cette faute.

Malheureusement pour lui, l’Eclipse Cross est à cheval entre deux segments, ce qui ne lui donne pas les munitions nécessaires pour être concurrentiel. En effet, quand on s’attarde à la composition de la gamme de Mitsubishi, on compte trois VUS. Assurément, on remarque que le RVR se positionne dans le créneau des VUS sous-compacts et que l’Outlander fait partie du segment des VUS compacts. D’ailleurs, il ne fait désormais plus aucun doute que l’Outlander se classe en tant que compact puisqu’il partage la majorité de ses composantes avec le Nissan Rogue, lui aussi un VUS compact.

Alors, qu’en est-il de l’Eclipse Cross? Positionné entre le RVR et l’Outlander, il se retrouve finalement dans le vide. Il est plutôt rare qu’on observe ce phénomène, mais actuellement, on peut voir une situation similaire chez Buick avec l’Envision. Les véhicules ne sont pas foncièrement mauvais, ils affichent toutefois un prix trop élevé par rapport au créneau inférieur et ils n’ont pas les caractéristiques recherchées par les consommateurs du segment supérieur. Dans le cas du véhicule qui nous intéresse, il faut débourser 28 598 $ pour une version de base. Pour une version GT qui loge au sommet de la gamme, il faut avancer tout près de 37 000 $, ce qui nous paraît injustement élevé dans l’ensemble.

Si Mitsubishi joue une carte très conservatrice sur le plan de la mécanique de manière générale – cela lui permet notamment d’offrir des produits fiables et de la couvrir par une garantie si étendue -, la situation est plus audacieuse dans le cas de l’Eclipse Cross. En effet, peu importe la version choisie, on a droit à un moteur turbocompressé à quatre cylindres de 1,5 litre. Ce dernier développe 152 chevaux et 184 lb-pi. Sans être époustouflant, il n’est pas non plus un cancre. En revanche, on ne peut en dire autant de la transmission à variation continue à laquelle il est jumelé. Comme c’est souvent le cas avec ce type de boîte, elle est particulièrement bruyante lorsque sollicitée et son rendement reste peu intéressant. D’ailleurs, l’Eclipse Cross est bruyant dans son ensemble. Au cours de notre essai, nous avons relevé que l’insonorisation de l’habitacle était insuffisante.

Hélas, Mitsubishi a peu de cartes dans sa manche pour charmer la clientèle. Heureusement qu’il y a la garantie. En effet, l’Eclipse Cross est couvert pour 5 ans ou 100 000 kilomètres. Quant à son groupe motopropulseur, il est garanti pour une durée de 10 ans ou 160 000 kilomètres.

Un rouage intégral efficace

Bien des VUS compacts, et encore plus de sous-compacts, sont à traction. Certes, tous n’ont pas forcément besoin des quatre roues motrices, mais elles représentent tout de même une caractéristique prisée des consommateurs québécois. À cet effet, il faut savoir que l’Eclipse Cross est équipé de série du système S-AWC (Super All Wheel Control). Efficace et éprouvé depuis belle lurette, celui-ci jouit d’une réputation enviable. Face à la concurrence – aussi floue soit-elle -, ce système représente assurément une valeur ajoutée. Voilà une belle preuve de confiance du manufacturier en ses produits.

Quelques maigres nouveautés

L’Eclipse Cross est présenté comme une nouveauté pour 2022. Par contre, il est loin d’avoir subi la même transformation que son grand frère, l’Outlander, qui a été revu du premier au dernier boulon. Dans le cas de l’Eclipse Cross, il est plus juste de faire état d’un léger remodelage de milieu de cycle. En effet, pour la nouvelle année, on a redessiné les parties avant et arrière, lui permettant ainsi d’intégrer la nouvelle signature stylistique de la marque. Ses phares et ses feux ont également été retouchés. On nous dit d’ailleurs avoir travaillé de manière à optimiser la rigidité de la structure, ainsi que l’espace disponible, à l’arrière et dans le coffre.

Notons également au passage que Mitsubishi a retiré le pavé tactile de la console centrale. Un véritable éclair de génie! Malgré cette amélioration, les lacunes du système d’infodivertissement demeurent nombreuses. Non seulement l’infographie est très peu esthétique, mais le système n’a rien d’intuitif. Le constructeur aurait grand intérêt à jeter un œil ailleurs, comme le ferait un élève mal préparé à un examen de mathématiques. À notre avis, il ne fait nul doute que l’Eclipse Cross aurait mérité davantage de nouveautés et surtout, un repositionnement plus clair au sein de la gamme.

Feu vert

  • Rouage intégral S-AWC efficace
  • Garantie généreuse

Feu rouge

  • Véhicule égaré entre deux segments
  • Sensible au vent
  • Insonorisation insuffisante
  • Rendement de la transmission à variation continue

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