Toyota Mirai - Voiture californienne

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2022

La Mirai est une voiture à hydrogène qui fait partie de la stratégie d'électrification de Toyota au même titre que les véhicules hybrides et électriques. Cela dit, le géant japonais fait bande à part puisque la majorité des constructeurs automobiles investissent actuellement à développer des véhicules tout électriques. Or, Toyota a l'habitude de faire cavalier seul. D'une part, Toyota a innové, en 1997, avec l'introduction de la Prius alors que ses détracteurs disaient qu'elle ne ferait pas long feu. On connait la suite : Toyota a vendu plus de 15 millions de véhicules hybrides à travers le monde, dont 6 millions de Prius. D'autre part, Toyota a dévoilé la Mirai, en 2015, avec l'intuition que l'hydrogène s'imposerait tôt ou tard. Or, sept ans plus tard... cette voiture demeure plutôt rarissime sur nos routes, voire inexistante.

Pour l'heure, la Mirai se vend essentiellement sur la côte ouest du Canada et des États-Unis parce qu'on retrouve quatre stations à hydrogène en Colombie-Britannique et près d'une cinquantaine en Californie. Chez nous, on retrouve une station dans la ville de Québec où quelques unités ont été écoulées ces dernières années. Force est de constater que pour le moment, l’intérêt demeure absolument marginal. Le constructeur a même admis avoir du mal à se départir des quelques exemplaires encore en stock dans la province. Il y a des projets pour la construction de stations additionnelles, mais le coût d'une station de recharge frise les 3,5 millions de dollars alors qu'une borne de recharge pour véhicule électrique coûte seulement quelques milliers de dollars. Il va sans dire que les gouvernements devront mettre l'épaule à la pâte afin d'augmenter le nombre de stations à hydrogène.

Une nouvelle génération

Dévoilée l'an dernier, la deuxième génération de la Mirai adopte un design élégant en plus d'étrenner une motorisation plus performante. La ligne épurée de la carrosserie s'inspire d'un coupé avec son long capot et sa ligne de toit fuyante vers l'arrière. L'empattement (+ 14 cm), la longueur (8,5 cm) et la largeur (+ 7 cm) ont été augmentés afin d'agrandir l'habitacle. La faible hauteur de la carrosserie (-6,5 cm) et la réduction de poids de la voiture (-79,8 kg) ont permis de diminuer le centre de gravité et de répartir la masse à près de 50/50 entre les essieux avant et arrière. Bien qu’elle soit une berline de grande taille, son coffre demeure restreint en raison du volume consacré aux réservoirs d’hydrogène.

Basée sur la même plateforme que celle des Lexus LC et LS, la nouvelle Mirai n’a plus l’air d’une Prius comme c’était le cas auparavant. Et d’ailleurs, sa conduite n’a rien à voir avec celle d’une Prius non plus. On a carrément l’impression d’être au volant d’un véhicule plus haut de gamme. Son châssis est rigide, son centre de gravité, relativement bas, et ses suspensions, suffisamment souples pour compenser le piètre état des routes de la province.

Si certaines voitures entièrement électriques brillent par leur rapidité, comme c’est le cas avec la gamme présentée par Tesla, la situation diffère pour la Mirai. L’instantanéité de l’accélération demeure la même, en revanche, elle est bien moins foudroyante.

Centrale électrique sur roues

Si le monde de l'hydrogène vous est peu familier, sachez qu'un véhicule à hydrogène génère sa propre électricité pour alimenter son moteur électrique. Ainsi, il n'est pas nécessaire de recharger la batterie pendant de nombreuses heures. Au lieu de cela, il suffit de remplir le réservoir avec de l'hydrogène gazeux comprimé. Le plein se fait en moins de cinq minutes, comme un véhicule à essence.

Le moteur électrique de la Mirai est alimenté par une nouvelle pile à combustible au lithium-ion qui est 20% plus petite et 50% plus légère que la pile précédente au nickel-métal-hydrure. La puissance du moteur passe de 151 à 182 chevaux. Les trois réservoirs à haute pression renforcés de fibre de carbone peuvent contenir 5,6 kg d'hydrogène pour une autonomie estimée à 647 km. Par ailleurs, il est important de noter qu’au Québec, il faut compter 11,50 $ par kilogramme d’hydrogène au moment du ravitaillement. Sachez également qu’une voiture à hydrogène verra son autonomie moins impactée par l’hiver qu’une voiture électrique.

Au moment d'écrire ces lignes, il est impossible de configurer la nouvelle Mirai sur le site Internet de Toyota Canada. Ce qui est révélateur sur la diffusion de cette voiture au pays. Il faut aller sur le site de Toyota USA pour en savoir plus. Vendue à partir de 49 500 $ US, la toute dernière Mirai coûte 9 000 $ US de moins que l'ancien modèle. À ce montant, Toyota inclut jusqu'à 15 000 $ d'hydrogène gratuit. Ces rabais devraient donner un coup de pouce à ses ventes... en Californie ! D’ici là, il ne restera plus qu’à patienter jusqu’au début de l’année 2022 pour assister à son arrivée si Toyota décide de continuer de naviguer dans cette direction.

Feu vert

  • Design élégant
  • Comportement routier amélioré
  • Autonomie augmentée
  • Motorisation zéro émission

Feu rouge

  • Stations à hydrogène presque inexistantes
  • Utilisation limitée
  • Technologie embryonnaire

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