Lexus RC - Éternelle figurante

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2022

Lancée en 2015, la Lexus RC n’a jamais réussi à s’imposer dans le créneau très niché des voitures compactes de luxe à deux portières. En constante baisse, ses ventes ont atteint un triste creux en 2020 avec seulement 253 preneurs dans le Canada entier. On aura beau blâmer la COVID, reste que tous ses concurrents directs s’en sont mieux sortis…

Comment expliquer un tel désintérêt de la part des consommateurs envers la Lexus RC? Après tout, le bolide a de la gueule et son V6 de 3,5 litres est à la fois fiable et plutôt performant. Cependant, les acheteurs de véhicules de ce genre écoutent souvent leur cœur avant leur tête. Et Lexus n’a pas encore réussi à égaler l’expérience de conduite que procurent les constructeurs allemands, Audi et BMW, en tête avec leurs excellentes A5 et Série 4. Vous faites partie des irréductibles qui considèrent quand même l’achat d’une Lexus RC? Voyons ce qu’elle a dans le ventre.

Toute une gueule

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Lexus a pesé fort sur le crayon quand est venu le temps de dessiner la RC. Même s’il n’a pas été renouvelé depuis sept ans, le bolide japonais s’avère toujours aussi spectaculaire, comme en ont témoigné les pouces en l’air et les regards admiratifs reçus lors de notre période d’essai. Bien sûr, il faut aimer cette énorme grille de calandre de type sablier à l’avant, ce qui n’est pas le cas de tous. De profil, la ligne fuyante donne une impression de mouvement, même quand le véhicule est stationné. Du beau boulot de la part des designers.

À l’intérieur, toutefois, le charme opère pas mal moins. Dès qu’on prend place à bord, on est confronté à un habitacle un peu vieillot et surtout, beaucoup trop chargé. Les boutons sont partout et l'on ne sait plus trop où donner de la tête, ne serait-ce que pour changer de station de radio. Le système d’infodivertissement est affiché sur un écran placé bien loin du poste de conduite et que l’on doit contrôler à l’aide d’un pavé tactile apposé sur la console centrale. On l’a souvent répété, ce système est l’un des plus mal foutus de toute l’industrie automobile. Même après une période d’adaptation, son utilisation demeure laborieuse, voire dangereuse tant elle requiert l’attention du conducteur.

Au poste de pilotage, on apprécie le support du siège, qui offre tout de même un confort étonnant pour une voiture dont la vocation demeure avant tout sportive. Le volant, bien qu’un peu trop gros, se prend bien en main et est relié à une direction ferme et communicative. Dans la Lexus RC, on apprécie donc la sportivité dans un certain confort… ce qui n’est pas le cas de tous les modèles de cette catégorie!

Un V6 gourmand, mais efficace

Toutes les Lexus RC vendues au Canada sont livrées de série avec un rouage à quatre roues motrices, à l’exception de la très exclusive RC F, une voiture pensée pour la piste et animée par un monstrueux V8 de 472 chevaux. Si ce modèle rarissime et drôlement dispendieux vous intéresse, on vous invite à consulter notre match comparatif des sportives au début de cet ouvrage, où nous l’avons mis en compétition face aux célèbres Chevrolet Corvette et Porsche 911.

Mis à part la RC F, toutes les autres Lexus RC sont animées par un moteur V6 de 3,5 litres. Or, ce moteur affiche une puissance différente selon la version choisie. Le modèle d’entrée de gamme RC 300 propose une cavalerie limitée à 260 chevaux, ce qui est comparable à la puissance des moteurs à quatre cylindres de rivales comme l’Audi A5 et la BMW Série 4. En optant pour la RC 350, on passe soudainement à 311 équidés, comme par magie. Pour un maximum de plaisir au volant, il s’agit du modèle à choisir. Les performances du V6 permettent alors de jolies prouesses, comme en témoigne le chrono de 0 à 100 km/h que nous avons mesuré en 6,4 secondes. Le hic : il faut débourser un supplément de plus de 10 000 $ pour accéder à cette version. Ça commence à faire cher…

Que vous optiez pour la RC 300 ou la RC 350, le V6 consomme exactement la même quantité d’essence, avec une moyenne combinée ville/route de 10,8 L/100 km. C’est assez élevé pour un véhicule de ce gabarit, et l'on peut rapidement comprendre pourquoi. En plus de ne pas offrir de version d’entrée de gamme avec moteur à quatre cylindres turbo, Lexus s’obstine à conserver une transmission automatique à six rapports avec la RC. Cette boite vieillissante ne réussit pas à aller chercher le meilleur du V6, tant pour ses performances que pour son efficacité énergétique. Pourquoi ne pas utiliser la boite à huit rapports qui équipe la RC F? Peut-être un jour, mais disons que Lexus a l’habitude de prendre son temps…

Parlant de prendre son temps, terminons en spécifiant que la Lexus RC ne reçoit pas de changement majeur cette année, et ce, même si sa jumelle à quatre portes, la berline IS, est arrivée sous une nouvelle génération en 2021. Est-ce que Lexus prépare une nouvelle RC… ou s’apprête-t-on à jeter la serviette?

Feu vert

  • Fiabilité éprouvée
  • Bonne position de conduite
  • Rouage intégral de série

Feu rouge

  • Intérieur vieillot
  • Système d’infodivertissement compliqué à utiliser
  • Transmission à six rapports dépassée

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