Tesla Model 3 - Amour haine

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2022

On ne peut certainement pas remettre en doute le succès de la Model 3 qui, particulièrement au Québec, fait un véritable tabac. L’an dernier, elle était pratiquement deux fois plus populaire que la Chevrolet Bolt, avec pas moins de 4 915 ventes uniquement dans la Belle Province. Tellement populaire qu’elle se hissait, en 2020, au quatrième rang des ventes derrière les Civic, Corolla et Elantra.

Ce succès serait-il en partie attribuable aux crédits gouvernementaux applicables totalisant 13 000 $ (taxes incluses) pour certaines versions? Vous pouvez en être certain. En fait, en créant une variante de base sur laquelle on limite l’autonomie à 151 kilomètres, Tesla parvient à afficher sa Model 3 à 44 999 $, tout juste sous la barre des 45 000 $, qui trace la ligne d’admissibilité aux crédits provinciaux et fédéraux. Et c’est grâce à ce modèle de base (très théorique) que la version Standard Plus, avec laquelle l’autonomie passe à 423 kilomètres, devient elle aussi admissible.

Se procurer une Tesla, c’est souscrire à un mode de vie. Certes, celui qui implique l’achat d’une voiture électrique, mais également parce qu’on adhère à la philosophie d’une entreprise et d’un homme qui a brillamment choisi de sortir des rangs avec une vision bien distincte de tout ce que l’industrie automobile nous a servi jusqu’ici. Le plus grand tour de force de Tesla demeure assurément le réseau de bornes de recharge, qui permet de s’alimenter aux quatre coins de l’Amérique en récupérant son autonomie en un temps record.

Faisant compétition dans ses déclinaisons Standard/Standard Plus avec des véhicules beaucoup plus pragmatiques (Chevrolet Bolt, Hyundai Kona EV), la Model 3 propose en outre l’avantage d’une ligne beaucoup plus aguichante, celle d’une berline esthétiquement charmante et on ne peut plus aérodynamique, avec un coefficient de traînée de seulement 0,23. Puis, en montant en gamme avec les versions Longue Autonomie et Performance, on rivalise alors avec des BMW Série 3 ou Lexus IS, bien que depuis peu, Polestar débarque avec une première véritable riposte, la Polestar 2.

Simple et efficace 

La Model 3 n’est offerte qu’en cinq couleurs pouvant s’agencer à un habitacle noir ou blanc. Comme seule option esthétique, on retrouve des jantes de 19 pouces vendues 2 000 $, à moins que vous n’optiez pour la version Performance, livrée d’emblée sur roues de 20 pouces. À bord, le pavillon vitré crée une grande luminosité loin d’être désagréable. Les sièges y sont confortables et l’espace est généreux. Évidemment, le centre d’attraction demeure cet écran de 15 pouces juché au centre de la planche de bord, lequel constitue une merveille technologique. On y gère la recharge, l’éclairage, la température, la navigation, la musique et les communications, étant constamment branché sur le Web via satellite. Ce centre de gestion électronique s’avère si efficace qu’il serait difficile de revenir en arrière. Cela dit, ce dernier a aussi le désavantage d’être distrayant, comme n’importe quel écran de cette taille intégré dans une voiture.

Autre avantage de la Tesla? Sa conduite, nettement plus enivrante que celle d’une Kia Soul EV. Il faut dire que même dans sa variante Standard Plus, la Model 3 accélère comme une vraie sportive proposant, de surcroît, une conduite franchement amusante. La position de conduite y est agréable, et bien que la direction ne soit pas un exemple de précision, celle-ci reste rapide et directe. Quant à la version Performance, en apparence bien anodine, elle fait mordre la poussière à des modèles aussi puissants que les nouvelles BMW M3 et M4.

Le pot

Proposant une autonomie imbattable et une technologie électrique rodée qui a fait ses preuves, Tesla continue assurément de tracer la voie de l’électrification dans le marché automobile. L’industrie réagit d’ailleurs à son succès, bien que le produit ne soit manifestement pas sans défauts. Parmi les points les plus sérieux, on note une qualité d’assemblage inégale et digne des pires années de Chrysler en la matière. Cela se traduit par de nombreux craquements et bruits de caisse, par une peinture fragile et une corrosion prématurée, particulièrement au niveau du soubassement. Ces problèmes ne semblent pas agacer l’entreprise californienne, visiblement indifférente aux nombreuses plaintes des consommateurs, et qui offre malheureusement un service après-vente très inégal. L’achat d’une Tesla Model 3 doit donc impérativement s’accompagner d’un antirouille professionnel, d’une pellicule protectrice semi-complète et d’excellents pneus d’hiver, étant donné que la version Standard Plus est propulsée et donc, sans quatre roues motrices.

La Model 3, c’est donc une merveille d’ingénierie doublée d’une philosophie et d’un mode de vie exceptionnel, mais entachée d’une qualité de construction et d’un sérieux je-m’en-foutisme de la part d’une entreprise qui se qualifie davantage comme un concepteur technologique plutôt qu'un véritable constructeur automobile.

Feu vert

  • Réseau et vitesse de recharge
  • Agréable à conduire
  • Puissance exceptionnelle
  • Ligne aguichante

Feu rouge

  • Qualité de fabrication exécrable
  • Service après-vente et application de la garantie
  • Roues motrices arrière (Standard/Standard Plus)
  • Roulement trop ferme (Performance)

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