Jaguar E-PACE - Vivre sur du temps emprunté

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2022

Il y a cinq ans, Jaguar avait battu des records de ventes avec une production d’un peu plus de 178 000 véhicules. Par la suite, les choses sont allées de mal en pis pour la marque britannique qui a vu ses ventes dégringoler partout dans le monde. Entre 2017 et 2020, elles ont chuté de 59,8% au Québec, 53,6% au Canada et 45% aux États-Unis. Il va sans dire que la crise du coronavirus n'a pas aidé à redresser la situation puisque Jaguar a dû fermer temporairement des usines tandis que des fournisseurs de pièces ne suffisaient pas à la tâche, sans oublier la pénurie de puces électroniques.

Cela dit, l'effondrement des parts de marché de Jaguar n'est pas seulement dû à la crise sanitaire et aux difficultés d'approvisionnement en circuits intégrés. En effet, l'image de la marque est affectée par le manque de fiabilité de ses modèles. De même, les ventes de voitures souffrent du succès planétaire remporté par les VUS. Ce qui fait en sorte que la popularité des voitures comme la XF et la F-Type de Jaguar décline. Restent les trois VUS de la gamme. D'une part, le F-Pace ne peut sauver à lui seul la mise. D'autre part, l'I-Pace est un véhicule électrique à faible diffusion tandis que l'E-Pace tente de tirer son épingle du jeu dans un segment ultra-compétitif.

Pour tout dire, les affaires ne risquent pas de s'améliorer pour Jaguar, qui a annoncé maladroitement que la gamme comptera uniquement des véhicules 100% électriques à partir de 2025. Un échéancier de trois ans est très court dans le monde de l'automobile. Pour y arriver, Jaguar (avec Land Rover) promet d'investir 4,3 milliards de dollars par année. C'est beaucoup d'argent pour la marque britannique, dont la trésorerie a été affectée par la pandémie et le Brexit. Le travail sera long et ardu, et l'on peut supposer que les suppressions d'emplois seront nombreuses chez Jaguar. D’autant plus qu’à la suite de l'annonce de l'électrification de tous les modèles, il semble évident que les véhicules Jaguar équipés d'un moteur à combustion vivent sur du temps emprunté. Pour cette raison, certains consommateurs pourraient être tentés de retarder leur achat ou d'aller magasiner ailleurs en attendant la conclusion de cette histoire.

Retouches esthétiques

Malgré les incertitudes concernant son avenir, l'E-Pace s'est refait une beauté l'an dernier. Les stylistes ont optimisé la calandre, le bouclier inférieur avant, les pare-chocs avant et arrière, les bouches d'aération latérales, tout en ajoutant de nouveaux phares à LED plus lumineux. Pour le reste, la carrosserie conserve les proportions typiques des modèles Jaguar avec des porte-à-faux courts, un capot musclé et des bas de portes sculptés. Pour sa part, la nouvelle version R-Dynamic adopte un look plus sportif avec des étriers de frein rouges, des jantes distinctives en alliage et des éléments de carrosserie en noir brillant.

À l'intérieur, le centre du tableau de bord a été revu pour accueillir un nouvel écran tactile de 11,4 pouces qui intègre le nouveau système d'infodivertissement Pivi Pro. Ce dernier bénéficie d'Apple CarPlay, d’Android Auto ainsi que de fonctionnalités simplifiées. D’ailleurs, ce nouvel écran en verre comporte deux revêtements, l'un est antiéblouissant et l'autre résiste aux empreintes digitales.

Parmi les autres changements, la console centrale dispose d'une zone de rangement plus spacieuse grâce à un sélecteur de vitesses qui s'avère plus bas, plus large et surtout plus élégant que l'ancien levier vertical. On retrouve également un volant inspiré de son frère I-Pace avec des commandes illuminées et des palettes de changement de vitesse en métal.  À l'instar de la voiture sport F-Type, le tableau de bord a été conçu comme un cockpit pour agrémenter le plaisir de conduire. Il va sans dire que l'habitacle est moins épuré que celui de son cousin, le Range Rover Evoque qui, en passant, est assemblé sur la même plate-forme que celle du E-Pace.

Plus rigide

Depuis l'an dernier, l'E-Pace bénéficie d'un renforcement de sa structure afin de réduire les vibrations tout en améliorant le confort et le comportement routier. Ainsi, on retrouve de nouveaux supports de moteur et des points d'attache plus robustes pour la suspension avant.

Le moteur d'entrée de gamme est un quatre cylindres turbo de 2 litres qui développe 246 chevaux.  La version plus puissante du même moteur produit 296 chevaux. Pour ce dernier, on retrouve un système hybride léger de 48 volts (MHEV), une boîte automatique à neuf rapports et la traction intégrale. Cependant, le rouage intégral de base utilise la technologie Standard Driveline de deuxième génération, qui répartit automatiquement le couple entre les essieux avant et arrière tandis que la version plus sportive (P300) a droit au système Active Driveline plus sophistiqué, qui permet de diriger 100% du couple vers l'une ou l'autre des roues arrière en 100 millisecondes.

Feu vert

  • Conduite enjouée
  • Choix de moteurs
  • Design réussi
  • Exclusivité assurée

Feu rouge

  • Motorisation PHEV non offerte au Canada
  • Fiabilité aléatoire
  • Gamme de prix corsée
  • Modèle en fin de carrière?

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