Hyundai IONIQ - Vers la bretelle de sortie

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2022

Dans le domaine de la voiture électrifiée, les avancées sont si rapides qu’un véhicule peut être désuet sur le plan technique en un claquement de doigts. On observe un phénomène similaire dans le domaine de la téléphonie cellulaire. Qui veut d’un iPhone 4 en 2022? Pas grand monde… Même chose pour l’automobile électrique. Qui voudrait une Nissan Leaf de première génération en 2022? Très peu de gens également. Si la Ioniq était encore pertinente il y a un an ou deux, elle est de plus en plus dépassée par la concurrence et par les autres produits du même constructeur. On imagine même qu’elle pourrait être éliminée avant d’avoir le temps de finir la lecture du présent texte.

En entrée de gamme, on retrouve une version hybride. Jumelant une batterie de 1,6 kWh à un moteur à essence de 1,6 litre, elle permet d’obtenir une consommation de 4 L/100 km. Voilà qui est bien intéressant. Son mandat est carrément de rivaliser avec des hybrides comme la Prius, bien que cette dernière soit plus spacieuse.

Au second rang, on retrouve la Ioniq hybride rechargeable qui propose une approche comparable à celle de la Toyota Prius Prime. Dans son cas, le moteur à essence de 1,6 L demeure, mais la capacité de la batterie passe à 8,9 kWh, ce qui permet de parcourir jusqu’à 47 kilomètres en mode tout électrique lorsque les conditions sont optimales. Si certains perçoivent la technologie hybride rechargeable comme étant une option de transition, nous demeurons convaincus de sa pertinence. Le consommateur moyen peut effectuer la majeure partie de ses trajets quotidiens grâce à l’électricité et le moteur à essence survient en renfort pour les plus longues distances. La Ioniq hybride rechargeable est éligible à un crédit de 4000 $ de la part du provincial et de 2500 $ du fédéral.

Jusqu'en 2021, une troisième version électrique était disponible. Mais l'arrivée de l'Ioniq 5 a logiquement changé les plans chez Hyundai. Il faut reconnaître qu'avec une batterie de 38,3 kWh lui permettant de parcourir jusqu’à 274 kilomètres avec une seule charge, l'Ioniq électrique peinait à rivaliser face à une concurrence qui a nettement augmenté son autonomie au fil des années. Il faut reconnaître que son prix était inférieur de plusieurs milliers de dollars à ceux pratiqués par la concurrence. Mais lorsqu’on jette un œil à l’offre des concurrents, comme la Bolt EV, qui propose une autonomie de 402 kilomètres pour un prix d’entrée dépassant à peine les 40 000 $, on réalise que la Ioniq électrique n’était plus du tout dans la course.

Oubliez la location

Peu importe le groupe motopropulseur que vous choisirez (hybride ou hybride rechargeable), vous profiterez d’une ergonomie pratiquement sans faille. Chaque bouton est judicieusement positionné et tout se situe à portée de la main. Le confort de roulement, grâce à des suspensions bienn calibrées, fait également partie des points forts de l'Ioniq. Par contre, il faut savoir que la visibilité arrière laisse à désirer, notamment en raison de la configuration de son hayon et de l’épaisseur des piliers C. Et si le modèle électrique proposait des performances convaincantes, les modèles hybrides trâinent un peu plus la patte. Les accélérations et les reprises sont suffisantes pour un usage quotidien, mais n'espérez pas ressentir le grand frisson à leur volant.

Il n’est pas rare que lorsqu’on projette l’extinction d’un modèle et que celui-ci est technologiquement dépassé, sa location soit peu avantageuse. Logiquement, on comprend très bien le constructeur et les concessionnaires qui ne veulent pas voir revenir les véhicules dans trois ou quatre ans et être forcés de les vendre d’occasion, à perte, la technologie ayant de nouveau progressé. Ainsi, au moment d’écrire ces quelques lignes, le taux d’intérêt est de 2,49% pour un financement échelonné sur 60 mois. En revanche, en location, le taux oscille entre 3,99 et 4,99%, ce qui n’est pas du tout alléchant. Sachant que la version actuelle est en fin de carrière et que la concurrence l’a surpassée à bien des niveaux, vous avez raison de croire que votre pouvoir de négociation est grand si des unités sont toujours présentes dans l’inventaire des concessionnaires.

D’un modèle à une sous-marque

Avec trois déclinaisons portant le même nom, Hyundai a fait connaître l'appellation Ioniq… en plus de créer la confusion chez les consommateurs. En effet, le constructeur coréen a signifié ses intentions de transformer Ioniq en une sous-marque. Et c’est dans cette vision qu’arrive la Ioniq 5, par exemple.

Pourtant, la Hyundai Ioniq poursuit sa route en portant le même nom en 2022. Histoire de mettre encore mieux la table pour l’arrivée de cette entité, Hyundai aurait-il eu intérêt à baptiser « Kona Ioniq » son petit utilitaire électrique ? Absolument. Une occasion ratée.

Feu vert

  • Très faible consommation
  • Format pratique en milieu urbain
  • Ergonomie sans faille

Feu rouge

  • Modèle assurément en fin de vie
  • Location très peu intéressante

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