Land Rover Range Rover - Escalade à l'anglaise

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2022

Bien avant que ne débarquent les Escalade et Navigator, Land Rover flirtait avec le monde du VUS de grand luxe. Celui du Range Rover, introduit en 1970, auquel Toyota et Lexus ont aussi répliqué avec l’embourgeoisement des Land Cruiser et LX. On peut ainsi dire que Land Rover a ouvert le bal d’un segment aujourd’hui très populaire dans le monde du luxe, lequel est également très lucratif.

Le grand Range Rover, puisque sont nées depuis trois autres gammes du même nom (Sport, Evoque, Velar), est actuellement en fin de parcours sous cette forme. Il fête d’ailleurs ses dix ans d’existence, ayant été présenté au Salon de Francfort en septembre 2012. Attendez-vous ainsi à une refonte complète pour le millésime 2023, ce que nous confirment plusieurs photos-espionnes circulant sur le web. Ce dernier reposera sans doute sur cette nouvelle architecture MLA qu’exploite actuellement le Defender, laquelle pourra accueillir diverses applications mécaniques incluant une électrification plus poussée.

Bye bye hybride, bye bye diesel!

En attendant, le Range Rover nous revient inchangé, voyant toutefois sa gamme simplifiée par l’abandon de deux mécaniques. D’abord, celle du quatre cylindres avec hybridation (P400e) qui permettait une autonomie 100% électrique d’environ 50 kilomètres, ainsi que celle du moteur turbo diesel à six cylindres. Soyez-en assuré, ce moteur qui a aussi disparu sous le capot du Range Rover Sport, n’était plus en mesure de satisfaire les normes environnementales, ce qui explique aussi son abandon sous le capot de la camionnette F-150. Un bloc qui avait été rebaptisé Power Stroke par les stratèges de Ford.

Ne reste donc pour cette année que des versions mécaniquement plus exotiques, pour un prix de départ fixé à 123 100 $. D’abord, un six cylindres de 3 litres suralimenté avec hybridation légère produisant 395 ch (P400), suivi d’une offre de deux V8, également suralimentés, déployant respectivement 518 et 557 ch. Histoire de démêler le tout, sachez que le « moins puissant » des V8 est monté dans les versions Westminster et Autobiography, l’autre étant exclusif à la version SV Autobiography dont le prix d’entrée est fixé à 204 000 $ (237 000 $ pour un modèle à empattement allongé).

Avec une telle puissance, ce monstre de 2 500 kilos parvient malgré tout à boucler le 0 à 100 km/h en 5,4 s, faisant chanter son V8 et son compresseur volumétrique dans une tonalité telle que vous ne pourrez que l’apprécier, la puissance et le couple étant phénoménaux. Naturellement, la consommation en est conséquente, puisqu’il faut prévoir une moyenne approximative de 18 L/100 km.

Le poids de ce mastodonte, majoré d’environ 90 kilos en optant pour une version à empattement allongé, se fait fortement sentir sur la route. Le conducteur en tire donc une impression de solidité et de sécurité, amplifiée par une qualité de construction nettement supérieure à la fiabilité d’ensemble, qui demeure son plus grand défaut. Contrairement au Range Rover Sport, assurément plus dynamique, ce pachyderme vous berce dans un tel confort que vous n’aurez que très rarement envie de le pousser à sa limite. Le plaisir de conduire ce véhicule tient davantage du sentiment de « supériorité » vous habitant lorsque vous êtes à ses commandes. Un peu comme si vous étiez le roi de la circulation!

En toute sobriété

Le Range Rover ne fait pourtant pas dans l’extravagance, avec un déferlement excessif de chromes ou de jeux de lumières aux DEL, façon sapin de Noël. Il adopte plutôt un design intemporel qui plaît à la clientèle. Cette dernière ne pouvant qu’être séduite par la grande beauté de l’habitacle et des matériaux le revêtant. Un environnement où la qualité des cuirs impressionne autant que l’odeur qui s’en dégage, et où la technologie ne peut vous décevoir. Il faut dire que Land Rover a su le faire évoluer à ce chapitre, ce que l’on reproche pourtant à plusieurs VUS d’exception.

En terminant, un mot sur les capacités remarquables de ce Range Rover, qui demeure redoutable en conduite hors route (ou hivernale), grâce à une suspension et un système de rouage intégral extrêmement performants. C’est aussi un véhicule capable de remorquer des charges atteignant 7 720 lb, un brin supérieur à ce que peut tracter le récent Cadillac Escalade. Bref, un modèle d’exception qui excelle dans tout, sauf  en ce qui concerne la fiabilité à long terme, les visites chez le concessionnaire se multipliant au gré des saisons…

Feu vert

  • Symbole d’opulence unique
  • Grande qualité de finition
  • Confort remarquable
  • Puissance et capacités

Feu rouge

  • Fiabilité désastreuse
  • Coût et dépréciation
  • Consommation indécente (V8)
  • Modèle en fin de carrière

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