Un système anti-excès de vitesse obligatoire dans tous les véhicules en Europe

Adopté en novembre 2019, le nouveau règlement sur la sécurité générale des véhicules est entré en vigueur hier dans les pays de l’Union européenne, introduisant une série de systèmes d'aide à la conduite obligatoires afin d'améliorer la sécurité routière en plus d’établir le cadre juridique pour les futurs véhicules autonomes et sans chauffeur.

Selon les projections, elles devraient permettre de sauver plus de 25 000 vies et d’éviter au moins 140 000 blessés graves d'ici 2038 – des chiffres énormes, bien évidemment.

Concrètement, tous les véhicules routiers (voitures, camionnettes, camions et autobus) fabriqués à partir de maintenant doivent être équipés des dispositifs suivants :

  • Détection en marche arrière par caméra ou capteurs;
  • Avertisseur de perte d'attention en cas de somnolence ou de distraction du conducteur;
  • Enregistreur de données d'événement;
  • Signal d'arrêt d'urgence;
  • Adaptation intelligente de la vitesse.

Les voitures et les camionnettes doivent de plus comprendre des systèmes de maintien de la trajectoire et de freinage automatisé.

Dans son décret, la Commission de l’UE écrit que « les règles s'appliqueront d'abord aux nouveaux types de véhicules à partir d'aujourd'hui et à tous les nouveaux véhicules à partir du 7 juillet 2024. Certaines des nouvelles mesures seront étendues à différentes catégories de véhicules routiers jusqu'en 2029. »

Photo: BMW

À bas les excès de vitesse!

On vous a déjà parlé de ce fameux enregistreur de données, aussi appelé boîte noire, qui garde en mémoire les 30 secondes précédant et les 10 secondes suivant un accident ou un accrochage (incluant la vitesse, l'accélération ou le freinage, le port de la ceinture de sécurité, la force de la collision, le régime du moteur et les coordonnées GPS) afin d’aider les autorités à éclaircir les circonstances réelles d’un accident et à déterminer la responsabilité des conducteurs impliqués.

Mais attardons-nous ici à ce qui est appelé « l’adaptation intelligente de la vitesse ». Dans les faits, il s’agit d’un système qui détecte la limite de vitesse de la route, soit par le biais du GPS ou de la reconnaissance des panneaux de signalisation, puis exécute une des quatre actions suivantes lorsque le conducteur dépasse cette limite :

  1. Émettre un avertissement visuel ou sonore;
  2. Émettre une série de vibrations (par exemple via le volant);
  3. Déclencher une rétroaction haptique via la pédale d’accélérateur;
  4. Ralentir automatiquement le véhicule jusqu’à la limite indiquée.

Ce n’est pas clair dans le règlement à partir de quel excès de vitesse le système entre en action. Est-ce 5 km/h au-dessus de la limite? 10? 15?

Par ailleurs, il est écrit que le dispositif devrait être systématiquement activé lors du démarrage du véhicule. Le fabricant est libre de choisir la méthode d’intervention, mais comprenons-nous bien, la dernière (et la plus intrusive) vient essentiellement mettre des bâtons dans les roues du conducteur.

Ironiquement, ce dernier garde le pouvoir d’outrepasser le système à tout moment en appuyant simplement sur l’accélérateur, par exemple lorsqu’il constate des avertissements erronés ou des réactions non pertinentes causées par de mauvaises conditions météorologiques, des marquages routiers temporairement contradictoires dans des zones de travaux, ou des panneaux de signalisation trompeurs, défectueux ou manquants.

Que pensez-vous d’une telle mesure de sécurité? Devrait-elle être implantée aussi chez nous?

En vidéo: une limite à 110 km/h sur les autoroutes du Québec?

Partager sur Facebook

Plus sur le sujet

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires