Subaru Legacy PZEV 2010, pour quelques arpents de neige

Points forts
  • Ligne réussie
  • Rouage intégral compétent
  • Faibles émissions (PZEV)
  • Grand coffre
  • Transmission CVT sérieuse
Points faibles
  • Freinage mou
  • Coûts d'entretien généralement élevés
  • Insonorisation ordinaire
  • Direction ordinaire
Évaluation complète

L’été dernier, Subaru a dévoilé ses toutes nouvelles Legacy et Outback. À ce moment, la presse spécialisée avait encensé ces deux voitures tout en déplorant une certaine absence des gênes Subaru. Ce qu’on appelle le « gêne Subaru », c’est ce qui différencie une Subaru des autres voitures. Ce mélange de solidité, de qualités hivernales et d’un zest d’excentricité. Les nouvelles Legacy et Outback contiennent, effectivement, un peu moins de ce dernier élément. Ouin, pis?

Lors du passage à cette cinquième génération, Subaru a décidé de simplifier sa gamme. Désormais, la berline s’appelle Legacy et la familiale Outback. Ces deux véhicules ont gagné en dimensions, en confort et en puissance, des éléments qui leur étaient reprochés auparavant. Dans ces conditions, le facteur « excentricité » devient beaucoup moins important.

L’automne dernier, nous avons conduit une Legacy PZEV. Tout d’abord, et de façon tout à fait subjective, j’apprécie bien les lignes de cette nouvelle venue. Elles s’avèrent élégantes tout en demeurant un pur produit Subaru. Dans l’habitacle, le tableau de bord reprend un peu les thèmes déjà vus dans le Tribeca, à savoir la partie centrale du tableau de bord qui s’avance jusqu’à la console. Les nombreuses appliques d’aluminium (de faux aluminium pour être plus précis) apportent une touche lumineuse bienvenue.

Que du positif… enfin presque!

Les sièges sont très confortables et celui du conducteur offre un bon recul, un élément apprécié des grandes personnes. Soit dit en passant, la visibilité tout le tour est très bonne et l’espace dévolu aux passagers ne fait pas défaut. Les sièges arrière sont moins bien nantis mais si les enfants qui l’occuperont n’ont pas connu autre chose, ils en seront très heureux. Au moins, les dossiers de ces sièges s’abaissent de façon 60-40 pour agrandir un coffre déjà très grand. En plus, on retrouve un pratique bac de rangement sous le tapis.

Deux moteurs sont proposés pour la Legacy. Outre le six cylindres à plat (H6) de 3,6 litres de 256 chevaux, on retrouve un quatre cylindres de 2,5 litres développant 170 ou 265 dans la version GT (turbo). Le moteur qui équipait notre voiture d’essai était le 2,5 de 170 chevaux et autant de livres-pied de couple. Contrairement aux premiers 2,5 de Subaru, on est en présence d’une mécanique moderne et  douce. Certes, 170 chevaux, aussi fringants soient-ils, peinent quelquefois à entraîner la voiture lors d’accélérations vives. Mais, ils sont amplement suffisants dans 95% des situations.

Moderne, économe et propre!

Notre véhicule (pas vraiment le nôtre mais ne nous arrêtons pas à des broutilles…) était doté de la technologie PZEV (Partially Zero Emission Vehicle). Cette technologie, transparente pour le conducteur, fait appel à des injecteurs d’essence spéciaux, à un module de commande du moteur (ECM) plus performant, à un système d’admission d’air à double filtration et, enfin, à un convertisseur catalytique différent pour réduire au maximum les émissions nocives. 

Outre un moteur moderne, on note la présence d’une transmission de type CVT (à variation continue) très compétente. En fait, je ne serais pas surpris que plusieurs propriétaires de Legacy 2010 ne se soient jamais rendu compte que le lien entre le moteur et le rouage intégral ne se faisait pas de façon conventionnelle! Peu importe le modèle choisi, même le moins dispendieux, la Legacy propose un mode manuel à six rapports avec palettes derrière le volant. Il faut dire que la puissance et le couple à bas régime du 2,5 litres atmosphérique ne sont pas terribles. Donc, si on a besoin d’un coup de pep pour dépasser, par exemple, il suffit de tirer vers soi la palette de gauche et la transmission rétrograde automatiquement et rapidement. En plus d’être très agréable à utiliser, ce mode permet de rétrograder tout en demeurant sur le « D ».

Si non, c’est un Jeep que ça vous prend!

Quant au rouage intégral, sa présentation est inutile. Subaru est passé maître dans ce type de traction grâce à son système symétrique. Ce rouage maintient un partage de 60% du couple aux roues avant et 40% aux roues arrière et passe à 50/50 lors d’accélérations vives. Aucune intervention du conducteur n’est nécessaire. En hiver, tous ceux qui ont goûté à la traction intégrale Subaru ne désirent généralement pas conduire autre chose pour le reste de leur vie! Il faut dire que chaussée de bons pneus d’hiver (plusieurs Subaru roulent sur des Bridgestone Blizzak) et conduite avec un minimum de jugement, une Subaru se moque royalement des bancs de neige.

Durant notre semaine d’essai, nous avons maintenu une moyenne de 10,0 litres aux cent kilomètres, ce qui nous semble un tout petit peu élevé. La semaine précédant cet essai, nous avions effectué une longue randonnée (Montréal-Niagara-On-The-Lake-Montréal) au volant d’une Outback équipée du même moteur et nous avions obtenu une moyenne de 8,6. Il faut dire que nous n’avions fait que de l’autoroute.

Et puis… rien

Au chapitre de la conduite, la Legacy 2,5 PZEV s’avère parfaitement adapté aux besoins de l’acheteur type. Les suspensions sont plutôt axées sur le confort mais elles ne négligent pas la tenue de route pour autant. La direction est assez vive et sa précision est correcte, sans plus. Quant aux freins, un arrêt d’urgence montre une pédale molle qui va très loin… tout comme la voiture qui ne s’arrête pas sur « un dix cenne ». Mais ce serait qu’un demi-mal si une accélération après un arrêt brusque ne se traduisait pas par… rien.  En effet, après un arrêt d’urgence et même en accélérant à fond, rien ne se passe pendant une ou deux interminables secondes avant que la voiture daigne avancer à nouveau. Selon un dirigeant de Subaru, ce phénomène est dû au système de contrôle dynamique du véhicule, le VDC (Vehicle Dymanic Control) qui, lors d’un arrêt de type panique, prend différents paramètres en charge. Entre autres, il désactive la transmission. Il faut donc un court laps de temps avant que cette dernière revienne sur le premier rapport, qu’elle se « reset » si on veut.  En mode manuel, si le conducteur est suffisamment rapide pour rétrograder au fur et à mesure de la décélération, ce délai n’aura pas lieu, la boîte étant déjà rendue sur le premier rapport dès l’arrêt complété.

La Legacy a beau avoir perdu ce petit quelque chose qui la rendait si désirable aux yeux des puristes de Subaru, n’empêche qu’elle tire admirablement bien son épingle du jeu. Lignes agréables, comportement routier rassurant, habitacle confortable, moteur relativement frugal… Et puis, essayez donc de trouver une berline intermédiaire à rouage intégral pour 24 000$...

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires