Hyundai Tiburon, sur les traces de la Celica !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2008

Avec à peine 1 000 unités vendues au Canada l’an dernier, il est clair que la Tiburon n’est plus très populaire. Comme toute sportive, elle est peu pratique et surtout chère à assurer, ce qui donne des boutons aux acheteurs potentiels. Mais par-dessus tout, l’insuccès de ce modèle résulte du fait que les coupés sport abordables ne sont tout simplement plus à la mode. De nos jours, ça prend une quatre portes ! Ainsi, Hyundai a tout intérêt à nous offrir en remplacement une Elantraspeed, Spec H, Type H ou H line !

C’est néanmoins le coupé Tiburon qui symbolise toujours le sport chez Hyundai. Elle aura dominé de nombreux championnats de rallye et aura fait tourner les têtes lors de son lancement en 2003, mais cette voiture n’est plus sur la sellette aujourd’hui. Il faut dire qu’en observant les retouches esthétiques apportées l’an dernier, on constate que les stylistes ne se sont pas creusé les méninges bien longtemps. De nouveaux phares, des jantes plus actuelles et une grille de calandre qui ressemble à s’y méprendre à celle de la dernière et désormais défunte Toyota Celica. C’est à croire qu’on veut nous passer le message que sous peu, la Tiburon disparaître elle aussi !

Pour les petits !

Plaisant davantage à la gent féminine, la Tiburon s’ouvre sur un habitacle qui ne répond certainement pas à tous les gabarits. Évidemment, les places arrière ne sont adéquates que pour des enfants, mais il faut aussi savoir que la garde au toit, principalement sur les modèles dotés d’un toit ouvrant, est très réduite. Une personne de ma taille (5 pieds 10 pouces) sera tout juste correcte pour ne pas toucher au plafond, à condition bien sûr de ne pas porter de casquette !

À bord, on nous propose un poste de conduite très invitant. Les sièges sont confortables et enveloppants, l’espace accordé aux jambes et aux épaules est généreux et la position de conduite est agréable. Seul bémol à ce niveau, on souhaiterait un volant télescopique. La planche de bord légèrement revue l’an dernier a désormais une console centrale plus moderne. L’éclairage bleuté contribue aussi à créer une ambiance des plus intéressantes, ce qui compense le reste de l’habitacle, entièrement vêtu de noir.

Côté équipement, le modèle GS Sport à moteur quatre cylindres me semble le plus attirant par rapport aux prix. Pour à peine plus de 20 000 $, elle reçoit tout l’équipement du modèle GS en plus du toit ouvrant, du climatiseur, du système audio à six haut-parleurs, des garnitures de cuir et du télédéverrouillage.

Avantage 2,0 litres

Chaque fois que je mentionne que la Tiburon à moteur quatre cylindres me semble plus attrayante, les gens répliquent en me disant : « Voyons donc, ça doit pas marcher c’t’affaire-là ! » Et ils ont raison ! Seulement, si vous avez en tête de vous procurer une Tiburon pour les performances du moteur, vous ne cognez pas à la bonne porte. Car même le V6 fait un peu pitié à ce niveau. Par exemple, une Civic Si ou une Chevrolet Cobalt SS Supercharged s’avèrent nettement plus rapide.

Pour ma part, je favorise le quatre cylindres de 2,0 litres pour son équilibre d’ensemble. Identique à celui de l’Elantra, il est bien sûr moins gourmand mais permet aussi à la voiture de mieux se comporter au quotidien. Le poids supplémentaire du V6 désavantage le confort et l’équilibre de la voiture, et contribue aussi à augmenter radicalement l’effet de couple en accélération. Et puis il faut l’avouer, ce V6 n’est plus dans le coup. Il est paresseux et gourmand et fait mal paraître chaque véhicule dans lequel il se trouve. On se console toutefois en constatant que sa fiabilité est honorable. Je n’ai sans doute pas besoin de vous dire que le choix de la boîte manuelle me semble nettement plus intéressant, si vous souhaitez optimiser les performances. Cette dernière n’est pas exemplaire mais s’avère tout de même adéquate pour une sportive. En revanche, l’automatique est paresseuse et donne l’impression que l’on traîne un boulet. Curieusement, ce sentiment s’accentue davantage avec le V6.

Ne lui enlevons rien, la Tiburon demeure malgré tout une sportive agréable à conduire. Ce n’est certainement pas une GTI, mais le plaisir est tout de même au rendez-vous. En version quatre cylindres, elle surprend par son agilité et sa maniabilité, alors que la V6 nous laisse quelque peu sur notre appétit. Encore une fois, le poids supplémentaire du V6 nuit au comportement, ce qui par le fait même, se fait ressentir dans la direction. En contrepartie, la version GT affiche un roulis légèrement moins prononcé en virage, en raison d’une suspension un tantinet plus ferme et de ses jantes surdimensionnées. Mais qu’importe votre préférence, sachez qu’il ne faut pas se procurer une Tiburon si le but de l’achat est de conduire sportivement. Il s’agit davantage d’un petit boulevard cruiser agile (un peu comme l’Eclipse de Mitsubishi) que d’une authentique sportive. 

Bref, si vous êtes séduit, la Tiburon peut s’avérer une voiture fort intéressante. Étonnamment fiable, elle coûte peu en entretien et ne consomme pas beaucoup (en version quatre cylindres). Qui plus est, sa garantie de cinq ans vous assurera une protection complète tout au long de la période de location, si vous considérez cette option. Et ne tentez pas de trouver un coupé sport moins cher ailleurs, ça n’existe tout simplement pas. Mais en revanche, ne soyez pas surpris si Hyundai supprime ce modèle d’ici quelques années.

Feu vert

Ligne agréable
Prix attrayant
Agrément de conduite considérable
Position de conduite intéressante
Garantie sérieuse

Feu rouge

Performances décevantes
Moteur V6 lourd et à bout de souffle
Visibilité précaire
Boîte automatique paresseuse
Coût élevé des assurances

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