Chevrolet Uplander, mise à mort…

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2008

Vous croyez qu’un constructeur de la trempe de GM se doit inévitablement de posséder une minifourgonnette dans sa gamme de véhicules ? Et bien moi aussi, je suis de cet avis. Ces véhicules sont pratiques, polyvalents et peu coûteux, ce qui explique leur popularité. Toutefois, il semble que GM et Ford ne pensent pas ainsi. À preuve, la Ford Freestar n’est plus sur le marché depuis un an et GM a annoncé l’abandon définitif de sa gamme Uplander/Montana pour 2009. Je sais, vous me direz que le marché des fourgonnettes est en déclin, ce qui est vrai. Pourtant, il n’en demeure pas moins que l’an dernier, un peu plus de 150 000 fourgonnettes ont trouvé preneur au Canada, faisant de cette catégorie la troisième en importance au pays après le segment des voitures compactes et des camionnettes pleine grandeur. GM a pour sa part eu droit à 28% du marché en 2006, écoulant plus de 43 000 fourgonnettes Uplander/Montana/Relay/Terraza. Avouez que ce n’est pas négligeable !

Néanmoins, il est clair qu’en 2006, GM n’a pas réussi à séduire 43 000 acheteurs. De ce nombre, une grande part s’est retrouvée dans les flottes de location à court terme ou chez des entreprises diverses qui les utilisent comme véhicule commercial. Résultat, ces véhicules généralement loués se ramassent un an plus tard de nouveau sur le marché. Et bien sûr, l’offre étant de beaucoup supérieure à la demande, une très forte dépréciation s’en suit. Sans doute qu’un produit plus moderne et plus innovateur permettrait d’éliminer cette conséquence, mais nous n’en sommes vraiment pas là.

Le produit

De ce fait, je vous avouerai que je n’ai jamais eu une très bonne opinion des fourgonnettes GM qui, depuis leur arrivée sur notre marché en 1990, n’ont jamais réussi à proposer une qualité de fabrication et une fiabilité honnête. En 2005, le constructeur a voulu peaufiner (avec les moyens du bord) la fourgonnette lancée en 1997 sous le nom de Venture, de façon à améliorer sa qualité. Et même si le résultat n’est pas à la hauteur des rivales, force est d’admettre que GM est finalement parvenu à atteindre un équilibre convenable en matière de fiabilité.

Je passerai sous silence l’aspect esthétique de cette fourgonnette, vous mentionnant seulement qu’elle est toujours offerte avec un choix d’empattements court et long. En 2008, GM est donc seul à proposer deux configurations. À bord, on constate en premier lieu que la conception vieillotte de l’Uplander (lire aussi la Montana) ne permet pas de profiter de banquettes qui se logent sous le plancher, comme sur la totalité des rivales. Par conséquent, pour jouir d’un espace de chargement maximal, l’exercice consiste à retirer manuellement les sièges du véhicule. Mais rassurez-vous, l’Uplander propose quand même un important volume de chargement. Derrière le volant, on remarque un poste de conduite sobre et bien présenté, qui n’a de négatifs que certains plastiques de qualité douteuse. On apprécie à tout coup le contraste des teintes du tableau de bord et des panneaux de portière, ainsi que la quantité incalculable de compartiments de rangement. Les sièges avant et de la deuxième rangée fournissent pour leur part un confort honnête, mais ceux qui aiment un peu de fermeté seront déçus. Et en ce qui concerne la banquette arrière, elle convient comme d’habitude à de jeunes enfants...

Malheureusement, l’Uplander déçoit toujours en matière de finition et de qualité d’assemblage. Certes, c’est mieux qu’il y a dix ans, mais il en résulte une constante symphonie de craquements et de bruits de caisse, qui grandit constamment au fil des kilomètres.

Bye bye économie d’essence !

Jusqu’à tout récemment, l’Uplander pouvait se vanter d’être la moins gourmande des fourgonnettes. Son V6 de 3,5 litres n’avait rien de bien impressionnant, mais il permettait néanmoins à l’utilisateur de s’en tirer à bon compte. Aujourd’hui, c’est de l’histoire ancienne. Non seulement l’Uplander consomme autant que la moyenne, mais son V6 de grosse cylindrée manque sérieusement de raffinement. Personnellement, j’aurais souhaité y voir le V6 de 3,6 litres que GM propose dans plusieurs de ses récentes créations, mais puisque les jours de cette fourgonnette sont comptés, il m’est désormais inutile d’espérer.

À défaut d’être raffiné, le moteur 3,9 litres offre des performances adéquates. En revanche, les ingénieurs n’ont pas réussi (ils n’ont peut-être d’ailleurs même pas essayé !) à atténuer le niveau sonore extrêmement élevé en accélération. L’insonorisation déficiente de ce véhicule en est en partie responsable, mais une telle cacophonie me semble franchement inacceptable. Sinon, le comportement de l’Uplander est passablement équilibré. La tenue de cap est honorable et la prise de roulis en virage n’est pas trop importante.

En fin de carrière, l’Uplander manquera sans doute aux concessionnaires qui réussissent tout de même à en écouler un bon nombre. Personnellement, je suis toujours persuadé qu’une nouvelle génération de fourgonnettes chez GM serait la bienvenue. Mais en attendant, même si l’Uplander a aujourd’hui atteint une certaine maturité, il est clair que seul son prix est un incitatif. À ce moment, je vous conseille de bien magasiner, de négocier fortement et d’opter pour un minimum d’options. Car pour à peine plus cher, on vous propose une toute nouvelle Grand Caravan beaucoup plus intéressante.

Feu vert

Son prix
Poste de conduite ergonomique
Confort honnête
Fiabilité en progrès
Choix d’empattement

Feu rouge

Assemblage et finition déplorables
Véhicule mal insonorisé
Conception vétuste
Très forte dépréciation
esthétique discutable

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