Mazda MX5, nouvelle maturité

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

Quand on s’appelle Miata, on n’a définitivement plus besoin de présentation. Le petit cabriolet sport, reconnu par le Livre des records Guiness, avec plus de 770 000 unités vendues, sillonne nos routes depuis plus de 15 ans. Inutile de dire qu’en décidant de créer une troisième génération de Miata entièrement refaite et rebaptisée, Mazda misait gros. En fait, c’est à une véritable icône que le fabricant japonais s’attaquait, et les risques de déplaire aux mordus du petit roadster étaient grands.

Mais un essai est plus que convaincant et il n’y a cependant aucune inquiétude à avoir, les maniaques seront bien servis. Les simples amateurs de petits cabriolets abordables et amusants seront aussi ravis car la nouvelle Miata, qui sera désormais baptisée MX-5 Miata, a tout conservé des qualités de sa prédécesseure, en plus d’y ajouter une certaine maturité, un niveau de sophistication plus élevé.

Jinba Itai

Jinba Itai, ou quand le cavalier et la monture ne font qu’un ; c’est la psychologie qui a présidé au remodelage de la toute nouvelle MX5. Au Japon, Jinba Itai, c’est l’expression de l’unité entre le cavalier archer qui doit toucher une cible alors que son cheval est au galop. C’est cette direction qu’on a voulu prendre en recréant la MX5 et en modifiant suffisamment le comportement pour réussir à donner l’impression à l’automobiliste que sa voiture est une composante de lui-même. Stratégie marketing ou pas, il faut admettre que la conduite de la MX5 est désormais plus souple, plus douce, et qu’on ne s’y sent plus comme dans un kart.

En fait, il ne reste plus rien de commun entre la version et la voiture de deuxième génération. Tout au plus a-t-on conservé une seule lumière latérale, et encore, elle n’est de mise que sur les versions européennes !

Malgré ce remodelage radical, la MX-5 n'a que peu perdu de sa personnalité originale. À l’extérieur, la voiture a légèrement changé. On lui a donné des passages de roue quelque peu inspirés de la RX-8, un avant remodelé, plus large, mais regroupant toujours les éléments indispensables de la marque : une grille ovale, des phares allongés en diagonale et un apparent logo Mazda au centre de la calandre.

Une fois à l’intérieur de la voiture cependant, même pour un oeil non exercé, les changements sont évidents. On a apporté une plus grande attention aux détails, ainsi qu’à la finition de l’ensemble. On a par exemple repositionné le frein à main du côté du passager, comme dans la RX-8 ; installé quatre porte-verres, dont deux dans les portières qui sont beaucoup plus ergonomiques que les autres. Les sièges de cuir de la version GT sont confortables et assurent un excellent support latéral.

En revanche, les journées de grande chaleur, ces sièges noirs respirent peu, et font littéralement suer les occupants du petit véhicule, ce qui étonne sur une voiture synonyme d’été.

Les sièges en tissu, quant à eux, nous font moins souffrir de la chaleur, mais leur confort laisse à désirer, notamment en raison leur maigre rembourrage. Ils sont cependant plus profonds, garantissant du même coup un meilleur support latéral.

Signalons que dans l’habitacle, on retrouve aussi une chaîne audio Bose 6 haut-parleurs, conçue spécifiquement pour la MX-5 et qui tient compte de tous les détails intérieurs pour ajuster le son diffusé. Elle prend notamment en considération la surface intérieure, la présence ou non du toit souple ou rigide, et la présence ou non d’un passager à droite du conducteur.

Le changement le moins agréable, même s’il donne peut-être un plus grand sentiment de sécurité, c’est la modification de la hauteur de la ceinture de caisse. Plus basse, comme elle l’était auparavant, elle permettait une visibilité accrue, alors que la nouvelle hauteur donne plutôt l’impression de diminuer l’espace intérieur. Ce qui est, avouons-le, une simple impression puisque le dégagement est similaire, voire supérieur à l’ancienne version, grâce notamment à un châssis plus long, plus large, et à un empattement plus long de quelques millimètres.

Mais qui dit dimensions plus grandes, dit aussi habituellement poids plus élevé, ce qui dans une petite décapotable comme la Miata peut causer de graves problèmes. Heureusement, un usage intensif de l’aluminium a permis de réduire ce gain de poids jusqu’à une valeur symbolique, la version de troisième génération gagnant moins de 75 kilos par rapport à la précédente.

Mécanique survoltée

En plus de tous ces détails de finition, il convient de signaler que la mécanique a aussi été complètement refaite. La MX-5 dispose d’un nouveau moteur de 2,0 litres, d’une puissance fortement accrue de 170 chevaux, soit presque l’équivalent de la Miata Mazdaspeed 2005. Malgré cet ajout, on sent encore qu’il y aurait de la place pour l’amélioration.

Le moteur offre cependant une grande souplesse, peu importe les conditions. Sur la route, à plus haut régime, il propose un peu de puissance, mais surtout une sonorité renouvelée grâce au double échappement nouvellement installé. À plus bas régime, il est plus hésitant, mais permet tout de même un usage intéressant dans un secteur plus urbanisé.

La transmission manuelle à six rapports courts (cinq sur la GX) rend bien les accélérations, même si mécaniquement, certains des modèles essayés éprouvaient de la difficulté à séparer la 4e de la 6e vitesse. Quant à la transmission automatique séquentielle offerte en option sur les versions GS et GT, elle est d’une rapidité déconcertante. Bien sûr, on pourra s’étonner de choisir une automatique sur un modèle sport, mais sa réaction est tellement rapide et précise qu’elle en vaut bien la peine. Et le fait que l’on puisse changer les rapports directement sur le volant comme on le fait en Formule Un, lui confère un petit air plus sportif encore.

Le jugement est le même pour la direction, d’une hypersensibilité et d’une grande précision, fournissant réellement une abondance de sensations tout en garantissant le maintien exact d’une trajectoire déterminée. Lorsqu’on la pousse à bout, la MX5 a conservé aussi le petit côté frissonnant de la conduite. Sur une route bosselée, on a l’impression parfois que l’arrière s’allège complètement. Puis, les pneus plus larges et le surplus de puissance (rappelons que la Miata est une propulsion) reprennent rapidement le dessus, sans compter la rigidité accrue de 15 % du nouveau châssis, pour permettre de tout remettre en place comme si de rien n’était. En fait, c’est exactement pour ce genre de sensation que la Miata a toujours été populaire et la nouvelle version a su conserver ce caractère unique.

Au freinage, le petit roadster fait aussi bonne figure et s’arrête promptement, sans que le conducteur doive s’échiner sur la pédale. La tenue de route est impressionnante, surtout avec la version GS, équipée de pneus plus gros, d’un contrôle de traction efficace et de barres antiroulis de plus grandes dimensions, qui permettent de limiter considérablement les mouvements impromptus de la caisse en virage serré.

Dernier détail, on a conservé le toit rétractable en toile, qui une fois fermé, procure un roulement plus silencieux que jamais. On a cependant simplifié le fonctionnement du bidule en lui installant un seul loquet. Pour le mettre en place, une pression sur un bouton situé entre les deux sièges, et le toit s’élève un peu. D’une seule main, il est alors facile de le mettre en place et de verrouiller le loquet central sans souffrir de tendinite, tout cela en quelques secondes. Notons qu’un toit rigide est aussi proposé.

De la puissance à venir

Bref, la nouvelle MX5 (il faudra bien s’habituer au nom qui sera de mise l’an prochain) est résolument passée à l’histoire en regroupant les anciens points positifs de la version, additionnés de quelques nouveaux aspects. Tout cela, signalons-le, en conservant la fourchette de prix abordables qui a toujours caractérisé la Miata.

Quatre versions sont offertes : la GX de base, la GS avec ses roues plus grandes et le contrôle de traction, ainsi que la GT, la plus luxueuse avec sa finition tout cuir et une transmission manuelle six rapports. Une petite quantité, à peine 150 MX5 Special Edition seront aussi livrées au Canada sur les 3 500 produites au monde. Mais attention, même en version de base, la nouvelle MX5 propose une liste d’équipement de série plus longue que jamais. Parmi ceux-ci, les commandes au volant, le volant inclinable et les pneus plus larges ne sont pas les moindres.

Quant à la version Mazdaspeed basée sur la nouvelle version, elle ne sera pas sur le marché avant au moins une année. Mais on chuchote entre les branches qu’elle pourrait atteindre 240 chevaux, ce qui vaut bien quelques mois d’attente.

Chose certaine, la nouvelle MX5 perdra peut-être quelques admirateurs bien qu’elle ait conservé son style original, mais elle se fera un vaste cercle de nouveaux amis, car on la sent vraiment plus mature, comme une oeuvre que l’on viendrait d’achever. Shime ga hatasemashita ! ou mission accomplie, comme on dit chez nous.

Feu vert

Transmission automatique haut de gamme
Habitacle plus spacieux
Freinage bien balancé
Direction sensible

Feu rouge

Moteur peu puissant
Transmission pas toujours précise
Version MazdaSpeed en attente
Sièges en tissu peu confortables

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