Volvo S80, séduisante suédoise

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Le vaisseau amiral de la flotte suédoise Volvo, la spacieuce S80, était bien mûr pour la retraite. Design dépassé,
motorisation anémique et antique, intérieur sans intérêt, bref, une voiture qui vieillissait mal. On a donc littéralement pris le taureau par les cornes, et décidé de tout rebâtir de A à Z. La nouvelle S80, très attendue, avait donc de belles ambitions, et avait créé de grandes attentes. Mais on n’a malheureusement que partiellement répondu à ces attentes, malgré une pléthore d’innovations technologiques.

Ce renouveau de Volvo n’est cependant pas trop radical. On a continué de miser sur la continuité, et on a voulu conserver les lignes héritées des nombreuses générations de voitures précédentes. On a raffiné la silhouette, mais la S80 demeure sans conteste une véritable Volvo. Elle est de la même longueur que la première génération (il ne s’agit que de la deuxième), soit 4 850 mm, mais est légèrement plus large (27 mm) et plus haute (34 mm). L’empattement a aussi été allongé (45 mm), et la voie élargie (de 6 mm à l’avant, 25 mm à l’arrière), ce qui se voit au premier coup d’œil.

Luxe à la scandinave

Premier constat, le porte-étendard suédois a conservé son habitacle luxueux, intégrant au passage la console centrale flottante développée pour la S40 et la V50. Ce look plus moderne se fond à merveille au design contemporain sage (appelé luxe scandinave par les dirigeants) de la cabine de la S80. Comme d’habitude chez Volvo, l’effet est sans reproche, les commandes simples à souhait, et les sièges (chauffés et ventilés, bien sûr) sont toujours parmi les plus confortables de l’industrie. Pour ceux que la chose inquiète, sachez que ce confort se remarque aussi sur la banquette arrière, où les passagers disposent à la fois de la douceur des sièges et d’un espace impressionnant pour la tête et les jambes. Même l’espace de chargement dans le coffre arrière est de bonnes dimensions, et nous permet de loger autant de sacs de golf que la voiture peut contenir de passagers !

Question d’assurer le confort de tout ce beau monde, et de fournir une conduite un peu plus dynamique, on a doté la S80 du système Four C, pour le contrôle continu du châssis. En mots simples, disons tout simplement que ce dispositif permet d’adapter les suspensions au type de conduite, en minimisant ou augmentant le débattement, et en modifiant le temps de réponse des suspensions. Ces suspensions actives sont automatiques, c’est-à-dire qu’elles contrôlent elles-mêmes leurs réactions lorsque la situation l’exige. On peut cependant utiliser un ou l’autre des modes prédéterminés par le constructeur pour raffiner un peu le tout. Trois modes sont disponibles, allant du plus confortable au plus sportif. Et que ceux qui ont des doutes se rassurent : passager durant plusieurs kilomètres sur le siège arrière, je pouvais ressentir au quart de seconde près l’instant ou le conducteur modifiait les réglages uniquement par la réaction de la voiture.

Sous le capot, deux moteurs forts différents. La version la plus abordable est munie d’un 6 cylindres en ligne partagé avec le XC90. Malgré toutes les recherches, et l’excellent travail de design effectué pour le rendre aussi compact que possible, on a un peu négligé le plaisir de conduite. Le moteur manifeste peu d’enthousiasme et encore moins de reprises. Il est certes honnête, mais parfois trop rugueux pour être agréable, et surtout assez morne en réaction en dépit de ses 235 chevaux. Heureusement, on peut aussi compter sur le premier V8 de série sur une voiture Volvo. Lui aussi inspiré du moteur du XC90, monté transversalement, ce V8 de 4,4 litres développe 311 chevaux avec une sonorité tout américaine. Sur la route, il s’enflamme rapidement, agissant avec souplesse et enthousiasme pour fournir des accélérations endiablées, et des reprises sans la moindre trace d’hésitation. On ne peut malheureusement en dire autant de la direction qui, bien qu’ayant une assistance électrique variable et adaptative, ne réussit pas à transmettre efficacement les messages de la route.

Sécurité d’abord

Chez Volvo, la sécurité c’est plus qu’un principe, c’est une véritable culture d’entreprise. On a donc misé à fond sur la technologie pour doter la S80 de toutes les découvertes les plus récentes. Du nombre, le système BLIS, utilise des caméras localisées sous les rétroviseurs latéraux pour évaluer la proximité d’un véhicule dans l’angle mort. En cas de présence dans un angle pouvant être mal vu par le conducteur, le système déclenchera une alarme visuelle par le biais de petites lumières dans le pilier A. Le Collision Warning System, qui agit en relation avec le régulateur de vitesse adaptatif, est aussi du nombre des avancées sécuritaires notables. Un radar sous le capot lit la distance du véhicule qui vous précède et ajuste automatiquement votre vitesse à celle de votre voisin d’en avant. Ce même radar sert aussi au Collision Warning System, qui vous avise avec une alarme sonore et visuelle de l’arrivée imminente d’un impact.

Une fois tous ces constats terminés, il faut se rendre à l’évidence, la nouvelle S80 est une réussite. Ni trop sportive pour déplaire à une clientèle vieillissante, ni trop pépère pour les amateurs de luxe dynamique, la S80 représente certainement un compromis haut de gamme.

feu vert

Plate-forme Four C efficace
Mode de pilotage programmable
Nouveau moteur V8
Sièges de grand confort

feu rouge

Moteur six cylindres peu enthousiaste
Design ayant peu évolué
Technologie parfois complexe
Agrément de conduite mitigé

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