Ferrari Roma - Bellissima e più veloce !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2021

La marque au cheval cabré est la plus légendaire, la plus titrée en F1 et sa valeur boursière a devancé celle des deux géants américains, même si elle a produit dix mille voitures pour la première fois l’an dernier alors qu’ils en fabriquent des millions. Loin de s’asseoir sur ses lauriers, Ferrari multiplie les lancements de nouvelles séries dont la Roma, un coupé gran turismo à la fine pointe de la spécialité, qui promet d’être aussi rapide et agile qu’élégant et racé.

Ferrari ajoute le nom de la grande capitale italienne à la courte liste de ceux qu’ont portés ses voitures au fil des années, après Fiorano, Maranello, Modena, Monza et Portofino. Le constructeur présente la Roma sous le thème de la Nuova Dolce Vita, pour évoquer le film culte de Federico Fellini, tourné dans la Ville éternelle au début des années 60. C’était aussi l’époque des immenses classiques que sont les 250 GT, des cabriolets et coupés rapides, racés et confortables qui ont cristallisé le concept de « grand tourisme ».

Transformation intégrale

Les virtuoses de Maranello s’en sont d’ailleurs inspirés librement pour créer la Roma, qui se glisse un cran au-dessus de la Portofino dans sa gamme. Ce coupé est en fait construit sur la même architecture, dont 70% des composantes sont toutefois entièrement nouvelles. Plus longue de 70mm et plus large de 36mm, la Roma est malgré tout plus légère d’une centaine de kilos, grâce à l’utilisation systématique d’alliages et de matériaux légers.

Également plus basse de 17 mm, sa silhouette est remarquablement épurée, toute en longs galbes lisses et entièrement exempte des prises d’air, becquets et ailerons dont regorge sa sœur hypersportive, la F8 Tributo. L’aérodynamique de la Roma est néanmoins très soignée, comme pour toute Ferrari moderne. Aérodynamiciens et stylistes lui ont par exemple taillé un aileron noir en demi-lune allongée qui se fond parfaitement au bas de la lunette arrière lorsqu’il est en position de traînée minimale, jusqu’à 100 km/h.

La position de l’aileron est déterminée par la vitesse et l’accélération dans tous les axes, selon le mode de conduite choisi. Il produit environ 95 kg de déportance à 250 km/h, déployé à son angle maximum de 135 degrés et plus ou moins 30% de cette poussée verticale, en position médiane. Une lame sous la calandre en « gueule de requin » et un soubassement sculpté génèrent aussi une déportance qui plaque l’avant sur la route et soigne précision et stabilité.

Cœur vaillant

Sous le long capot de la Roma tourne une version bonifiée du V8 biturbo de 3,9 litres de Ferrari, maintes fois primé, qui livre ici 612 chevaux, malgré sa conformité aux normes antipollution Euro 6D les plus strictes. Les ingénieurs ont même réussi à éliminer deux silencieux arrière pour fignoler la sonorité en respectant les normes.

Ce V8 d’exception est jumelé à une nouvelle boîte de vitesses à double embrayage et 8 rapports que la Roma partage avec l’hypersportive SF90 Stradale. Cette boîte est plus légère que l’ancienne de 6 kg, plus rapide et pourvue d’un module d’embrayage plus compact de 20% qui encaisse un couple supérieur de 35%. Avec pour résultat des chronos promis de 3,4 secondes pour le sprint 0-100 km/h et 9,3 secondes pour le 0-200 km/h, avec une vitesse maxi de plus de 320 km/h.

Plaisirs partagés

L’habitacle inédit de la Roma offre des espaces entièrement distincts à ses passagers avant. Ferrari est par ailleurs sage de la présenter comme un coupé 2+ parce que ses simulacres de places arrière ne peuvent raisonnablement accueillir aucun bipède vivant. Le tableau de bord reprend le thème du cockpit double entrevu dans les GTC4Lusso et les Monza SP1/SP2, en plus réussi.

Le pilote a droit à un écran numérique incurvé de 16 pouces, entièrement configurable, et le passager à un écran rectangulaire optionnel de 8,8 pouces qui affiche réglages et données de navigation. Entre les deux, un écran de contrôle optionnel de 8,4 pouces surplombe les trois glissières du sélecteur de la boîte de vitesses, sur la console centrale surélevée. Le conducteur profite d’un superbe volant à fond plat sur lequel sont rassemblés les principales commandes – démarreur, clignotants, essuie-glace – présentés de manière très sobre, en noir avec symboles blancs. Seul élément multicolore : le premier manettino à 5 modes pour une GT chez Ferrari : Wet, Comfort, Sport, Race et ESC-Off.

La Roma profite ainsi de la kyrielle la plus récente des aides à la conduite hors pair de Ferrari, souvent peaufinées en F1, en plus du bataillon habituel de systèmes de sécurité. De quoi moduler sur un vaste registre les plaisirs que peut inspirer ce coupé d’exception et répliquer du même coup avec panache aux rivales les plus affûtées.

Feu vert

  • Silhouette élégante et moderne
  • Mécanique d’exception
  • Habitacle fonctionnel et raffiné
  • Structure et dynamique à la fine pointe

Feu rouge

  • Places arrière dérisoires
  • Écrans complémentaires en option
  • Utilisation plutôt saisonnière
  • Feux arrière intrigants

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