Mazda MX-5 - La puissance ne fait pas tout

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2021

Modèle emblématique de la gamme Mazda, la MX-5 poursuit une carrière, entamée en 1989, avec la première Miata. Quatre générations plus tard, la petite décapotable japonaise est arrivée à maturité. Si la ligne a changé, l’auto demeure fidèle à la recette initiée par le premier modèle. Un petit cabriolet qui mise sur sa légèreté et son poids contenu pour séduire.

Un des reproches qui a toujours été fait à la MX-5, c’est sa puissance limitée. En 2019, Mazda a revu sa copie en augmentant sensiblement la force du moteur. Des 155 chevaux initialement produits, le moteur 2 litres atmosphérique en propose désormais 181. Comparé aux Ford Mustang et Chevrolet Camaro dont les V8 développent plus de 400 chevaux, cela peut sembler peu. Mais un modèle à toit souple et à boîte manuelle ne pèse que 1 065 kg sur la balance, c’est 930 kg de moins qu’une Ford Mustang GT !

Une agilité inégalée

Grâce à sa puissance amplement suffisante et à son faible poids, la MX-5 se joue des virages avec facilité. L’agilité de l’auto n’a pas d’équivalent dans la catégorie des sportives abordables, si ce n’est sa demi-sœur, la Fiat 124 Spider. Le châssis, suffisamment rigide, communique sainement ses réactions au conducteur. C’est aussi le cas de la direction, rapide et précise.

Menée à un rythme un peu plus rapide, la suspension de la MX-5 laisse la caisse prendre un peu de roulis. Néanmoins, ce n’est pas pénalisant au quotidien, même en conduite sportive. Au contraire, cela permet de profiter d’un roulement ferme, mais pas inconfortable, ce qui est appréciable sur les routes du Québec. Au moment de ralentir, le conducteur peut compter sur un système de freinage puissant, endurant, ainsi que sur un bon ressenti à la pédale.

Du côté du moteur, le quatre cylindres de 2 litres distille sa puissance de manière linéaire. Bien rempli dès les plus bas régimes, il offre ensuite une poussée franche et ne s’essouffle pas à l’approche de la zone rouge. Suffisamment performant, il se montre aussi très économique, avec une consommation relevée qui oscille entre 6,5 et 7 L/100 km quand on conduit tranquillement. Le moteur peut être associé à une boîte automatique ou manuelle, les deux comptant six rapports. Le rendement de la boîte automatique est correct, par contre, il diminue sensiblement le plaisir ressenti derrière le volant.

Tout le contraire de la manuelle, parfaitement accordée au moteur et qui rehausse encore l’agrément de conduite. D’abord pour l’excellente progressivité de l’embrayage, mais aussi grâce au petit levier, dont le faible débattement permet de passer les rapports d’un léger coup de poignet. Ajoutez un pédalier parfaitement placé qui permet de pratiquer le talon-pointe sans difficulté et vous comprenez pourquoi la MX-5 est l’une des sportives réduites les plus plaisantes du marché. D’autant plus que contrairement aux montres de 400 ou 500 chevaux qui atteignent des vitesses stratosphériques, la petite Mazda vous donne du plaisir à des vitesses légales. S’amuser au volant sans perdre son permis de conduire, que demander de plus?

C’est du côté des aspects pratiques que cela se gâte. L’habitacle, assez étriqué, ne propose pratiquement aucun rangement digne de ce nom. Il n’y a même pas de coffre à gants, qui est remplacé par une petite boîte entre les sièges. Si vous mesurez plus de six pieds (1,80 mètre), votre tête va probablement toucher le toit souple lorsqu’il sera en place. Enfin, si vous roulez souvent sur l’autoroute, n’oubliez pas que ce n’est pas le point fort de la MX-5. Sur les voies rapides, le moteur se fait entendre, ainsi que des bruits de vent, très présents dès 80 km/h. Et si vous avez craqué pour les sièges sport Recaro, sachez qu’ils s’avèrent plus fermes, ce qui se ressent quand on reste assis durant plusieurs heures au volant.

Et la version RF?

Pour diversifier son offre, Mazda propose également une version RF avec un toit dur rétractable qui s’escamote en 13 secondes. Dynamiquement, il n’y a pas de différence marquée entre les deux modèles en dépit de la cinquantaine de kilos supplémentaires de la version RF. Annoncé comme moins bruyant et plus polyvalent par Mazda, ce toit dur n’est pas vraiment plus silencieux à l’usage et ne transforme pas la MX-5 en autoroutière accomplie. En particulier en au haut des glaces latérales où les bruits de vent demeurent présents à haute vitesse. Et une fois le toit abaissé, la visibilité vers l’arrière est moins bonne qu’avec le modèle à toit souple. Enfin, il faut compter 3 000 $ de plus à équipement égal si vous souhaitez bénéficier du toit dur, une différence qui n’est pas négligeable.

Cela dit, peu importe le toit que vous choisirez, cela ne change pas fondamentalement le plaisir ressenti derrière le volant de la petite Mazda. Dans un paysage automobile de plus en plus conformiste, sa personnalité attachante et le plaisir de conduite qu’elle procure sont assurément ses plus beaux atouts.

Feu vert

  • Très bonne tenue de route
  • Moteur performant et parfaitement adapté au châssis
  • Direction précise
  • Consommation raisonnable

Feu rouge

  • Bruyante, surtout à haute vitesse
  • Espace restreint dans l’habitacle
  • Petit coffre et peu de rangements

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