Infiniti Q50/Q60 - Vieillissante mais tout de même attanchante

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2021

La porte d’entrée au monde des voitures de luxe passe invariablement par le segment des compactes de luxe dominé par le Germany's Big Three, soit BMW, Mercedes-Benz et Audi. Or, il ne faut guère oublier la présence des marginaux du segment, comme Lexus, Acura et Infiniti qui ont toujours survécu sur leur petite part du gâteau qui leur est fidèle.

Il y a également les nouveaux venus, comme Genesis, qui tentent de peine et de misère de se tailler une place. Infiniti est l’un de ces non-conformistes du créneau, et même si sa berline Q50 peine à dissimuler ses nombreuses rides, celle-ci cache plus d’un tour dans son sac.

Un habitacle anachronique

S’asseoir dans l’Infiniti Q50, c’est comme reculer la montre… d’une grosse décennie. Les textures à l’œuvre se présentent comme un amalgame de plastique, de cuir et de fibre de carbone simulée. Aucune impression négative de mon côté ici. Par contre, c’est objectivement une finition de qualité inférieure lorsqu’on la compare à celle des rivaux du segment. La planche de bord est dominée par un système à deux écrans qui diffusent, en bas, le logiciel d’infodivertissement Infiniti InTouch qui est somme toute rapide mais pas aussi intuitif que la concurrence. Au-dessus, un autre écran tactile diffuse le système GPS quelque peu vieillot, avec des commandes peu précises et une clarté facilement altérée par les rayons du soleil.

Les assises fournissent une étreinte plus qu’adéquate, autant pour la conduite animée que sur les longues distances. À l’arrière, les passagers sont un tantinet à l’étroit, et le chargement aussi, l’espace à ces deux endroits étant légèrement moins généreux que la majorité des voitures du segment.

Tout ce qu’il faut sous le capot

L’Infiniti Q50 reçoit un seule motorisation, avec deux niveaux de puissance. Les modèles Pure, Signature et Sport sont animés par le V6 biturbo de 3 litres qui développe 300 chevaux et 295 lb-pi de couple. Les modèles Red Sport I-Line, eux, portent sous leurs capots une itération plus puissante de ce moteur, qui crache 400 chevaux et 350 lb-pi. Inutile de mentionner que même la version de base déballe amplement de puissance pour le format de la Q50.

Une petite hésitation se fait sentir lorsque l’on enfonce l’accélérateur, pour ensuite laisser les chevaux débouler. Le léger bémol peut être corrigé en changeant le sélecteur de modes de conduite à Sport. La boîte automatique à sept rapports ne chôme pas, peu importe le mode de conduite sélectionné. Il faut rappeler que la Q50 est construite sur une plate-forme à propulsion, même si toutes ses variantes sont munies de la traction intégrale de série. Ceci entraîne une dynamique de conduite plus sportive que certaines rivales qui partagent leur plate-forme avec un ou des véhicules à roues motrices avant.

Même si ce châssis (et la quasi-totalité des composantes esthétiques de la Q50) est vieillissant, la Q50 prouve malgré tout qu’elle est axée sur le plaisir de conduire. On profite goulûment de la rigidité du châssis, du contrôle extraordinaire en sortie de courbe grâce à la suspension qui s’adapte aux conditions, et au système de traction intégrale qui aide à pousser le véhicule à ses limites. La Q50 est munie d’une crémaillère électronique qui ne fournit pas beaucoup de rétroaction, c’est le seul gros défaut reprochable à la dynamique de conduite. Des sensations de conduite qui s'appliquent également au coupé Q60.

La Q50 virevolte au beau milieu d’une tempête parfaite. Non seulement la pression du trio germanique est toujours aussi écrasante, mais la multiplication des VUS compacts de luxe et les déboires financiers du constructeur Nissan qui se bat pour survivre font également partie des forces négatives. En outre, elle doit se méfier des autres concurrents marginaux qui courtisent le même genre de client, l’acheteur qui ne veut pas de VUS et qui veut explorer ses options au-delà des marques allemandes. La Genesis G70, par exemple, est construite sur le même type de plate-forme et offre l’agrément, la performance, une finition et une technologie plus avancées, avec une proposition de valeur similaire. Il va sans dire que le futur des Q50 et Q60 est incertain sous cette forme.

Mais ce qui doit être souligné, c’est que la Q50 use de tous les bons ingrédients. Elle fournit une puissance supérieure interprétée par une traction intégrale avec des sensations de conduite sportives, le tout dans une berline chic… n’est-ce pas cette divine vocation, ce plaisir interdit que les VUS semblent compromettre à l’heure actuelle?

Pour ma part, je recommande fortement le modèle actuel pour sa valeur, sa singularité et son « facteur cool » au-delà de ses composantes désuètes, et j’ai bien hâte de voir ce que les berlines Infiniti nous réservent pour les années à venir.

Feu vert

  • Puissance et rouage intégral
  • Bonne valeur
  • Agrément de conduite

Feu rouge

  • Habitacle désuet
  • Consommation
  • Due pour un remodelage

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