Lexus RX - Un pionnier populaire

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2021

S’il vous faut un coupable pour l’invasion actuelle des utilitaires sport et multisegments, ne cherchez pas plus loin. Le premier Lexus RX est effectivement apparu il y a déjà vingt-trois ans, offrant un amalgame à peu près parfait de confort, de luxe et de raffinement pour les périlleuses expéditions au centre commercial. Succès immédiat et imitation assurée. À la sixième année de leur quatrième génération, les RX rayonnent encore discrètement au sommet de leur catégorie, même s’ils devraient franchement remettre leur intérieur douillet au goût du jour.

Ils sont nombreux à s’être attaqués au Lexus RX au fil de ces deux décennies, sans réussir à le déloger. On peut simplement en conclure que Lexus a trouvé la bonne recette du premier coup et n’a cessé de la raffiner par la suite. Élaboré sur une architecture de berline intermédiaire, le RX s’est par exemple allongé de 30 cm et a pris plus de 200 kg depuis ses débuts, mais la motorisation a suivi.

Le nouveau et l’ancien

La dernière mise à jour d’importance a chassé la grosse souris de la console centrale l’an passé . Elle a été remplacée par un pavé tactile qui n’est pas l’interface la plus appréciée dans un véhicule, quel qu’il soit. Heureusement qu’un nouvel écran tactile de 8 pouces sauve la mise en permettant de naviguer plus facilement à travers une pléthore de commandes et de menus encore éclatés et dispersés. C’est mieux avec l’écran de 12,3 pouces que l’on retrouve sur les versions plus cossues. Pour les cartes merveilleusement claires du système de navigation, dont les bandes colorées affichent l’état du trafic en temps réel, et pour les images des caméras de stationnement, qui le sont autant.

Avec l’intégration d’Apple CarPlay et d’Android Auto, en plus des modules Enform de Lexus, vous serez pleinement connecté. Une fente sur la console pour planter son cellulaire debout c’est bien, sauf qu’il bloque alors l’accès aux deux prises USB et à la prise 12 volts derrière. Il y a maintenant deux autres prises USB à l’arrière d’une console centrale dont le coffret est aussi utile que les grands vide-poches des portières. N’empêche que le dessin du tableau de bord et de l’habitacle des RX est franchement vieillot et dépassé.

Confort d’abord

Les contrôles physiques sont excellents, comme toujours chez Lexus. De part et d’autre du volant, les leviers sont parfaitement placés, accessibles du bout des doigts, solides et précis. La visibilité vers l’avant et les côtés est impeccable, avec une grande lucarne triangulaire de chaque côté pour voir autour de rétroviseurs déjà bien dégagés des montants du pare-brise. C’est moins parfait vers l’arrière, avec des appuie-tête qui bloquent la vue aux extrémités du rétroviseur central.

L’accès arrière est facile et les places extérieures (chauffantes) sont très correctes. L’assise est haute et le dossier légèrement penché s’incline encore d’environ 12 cm avec un basculeur électrique. La place centrale est typique, malgré le plancher plat. Étroite et juste bonne pour dépanner, avec un coussin bombé qui plaque le crâne de l’adulte moyen au plafond. Le coffre est d’un volume honnête, avec des crochets d’arrimage nickelés aux quatre coins. Des touches électriques permettent d’abaisser ou de relever les dossiers arrière, scindés en sections 60/40. Par contre, placer une pochette en cuir avec tous les manuels d’utilisation dans le coffre au lieu de la mettre dans la boîte à gants, c’est plutôt inhabituel. Cela dit, il y a même une longue pochette pour ranger un filet à bagages lorsqu’il n’est pas utilisé. On est chez Lexus, après tout.

Le V6 thermique du RX 450h ne consomme que de l’essence super, ce qui annule une partie des bienfaits de son groupe motopropulseur hybride. Le sélecteur de la transmission à variation continue électronique n’offre pas de mode B pour maximiser la récupération de l’énergie cinétique et la recharge de la modeste batterie au nickel-hydrure métallique de 1,9 kWh. L’ensemble produit 308 chevaux qui propulsent ce VUS de plus de deux tonnes vers 100 km/h en 7,86 secondes, sans faire de chichi.

Le silence à bord est impeccable sur l’autoroute et le roulement toujours bien dosé, juste assez costaud et ferme. Les bosses et fentes plus fines sont bien absorbées et les chaussées dégradées domptées sans peine mais on sent invariablement la masse. La servodirection électrique est peu sensible mais assez précise et son centrage plutôt agréable. La version F-Sport du RX 450h est malgré tout moins incisive que les précédentes, vraisemblablement adoucie pour le public cible. Son freinage combiné est également inégal, comme pulsé, un trait encore fréquent chez les hybrides. Espérons pour bientôt une cinquième génération du RX construite sur la nouvelle architecture TNGA plus moderne, solide et légère, qui profitera surtout d’un habitacle et d’un tableau de bord enfin dignes du nouveau siècle.

Feu vert

  • Groupes propulseurs efficaces
  • Confort et douceur assurés
  • Grande fiabilité
  • Qualité sans reproche

Feu rouge

  • Habitacle vieillot
  • Pavé tactile inefficace
  • Troisième rangée serrée (RL)
  • Conduite soporifique

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