Toyota Prius - Détrônées par un VUS ?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2021

Autrefois, le mot « hybride » était l’apanage des biologistes et des généticiens. Puis, la Prius a changé cela. Depuis son lancement au Japon, en 1997, les constructeurs, à commencer par Toyota, se sont approprié le terme pour en faire un phénomène commercial et social d’envergure. Sans qu’on le remarque, cette petite voiture insolite a amorcé l’électrification du parc automobile mondial.

Depuis, en deux décennies, Toyota a vendu plus de 15 millions de véhicules hybrides, et pas seulement des Prius. Ses catalogues proposent une cinquantaine de modèles à motorisations mixtes (essence/électrique). La Prius en fait toujours partie. Les modèles actuels de sa quatrième génération, lancée au Canada en 2016, se présentent sous deux formes : la Prius « tout court », une hybride ordinaire dotée d’une batterie de faible capacité qui se recharge toute seule. Et la Prius Prime, une hybride rechargeable dont la batterie, plus grosse, peut aussi être rechargée à partir d’une prise de courant ordinaire ou d’une borne de niveau 2 (240V).

Esthétiquement proches l’une de l’autre, ces Prius ont le même groupe motopropulseur qu’une Corolla hybride : un 4 cylindres de 1,8 L à cycle Atkinson, deux moteurs électriques (un servant de génératrice et l’autre entraînant les roues avant) et une boîte de vitesses automatique à variation continue.

Choisir la batterie qu'il faut

La différence entre les deux est donc la batterie. La Prius d’entrée de gamme à traction possède une batterie au lithium-ion de 0,8 kWh, alors que la version à quatre roues motrices appelée AWD-e partage la batterie à hydrure métallique de nickel de 1,31 kWh de la Corolla hybride, entre autres pour alimenter un troisième moteur électrique servant à entraîner les roues arrière au besoin.

La Prius Prime, pour sa part, a une batterie au lithium-ion de plus grande capacité (8,8 kWh), ce qui explique en partie ses 150 kg additionnels. Malgré tout, en conduite « hybride », la Prime consomme moins de carburant avec une moyenne de 4,3 L/100 km, selon ÉnerGuide, comparativement à 4,5 L/100 km pour la Prius et 4,7 L/100 km pour l’AWD-e. Mais en mode électrique, la Prime peut parcourir jusqu’à 40 km sans intervention de son moteur thermique et sa vitesse de pointe atteint 135 km/h. La Prius ordinaire, elle, fait tout au plus un kilomètre, mais en roulant à moins de 40 km/h sur le plat et en accélérant avec douceur.

Excentrique, voilà qui décrit bien la carrosserie de ce duo électrifié. C’est un choix que les constructeurs font généralement lorsqu’il est nécessaire d’attirer l’attention des consommateurs sur un produit négligé. Car il faut reconnaître que les ventes de la Prius en Amérique du Nord déclinent depuis 2013. Toute fois, c'est tout le contraire au Québec, où les ventes ont grimpé en flèche l'année passée.

L’intérieur convient à deux adultes devant et à des enfants derrière, car ces places-là offrent moins de dégagement pour les jambes qu’une Corolla. Précisons toutefois que la Prius peut accueillir cinq occupants, quand la Prius Prime est limitée à quatre personnes. Quant au coffre, son volume utile est attrayant, plus encore celui de la Prius. Moins volumineux (561 litres seulement), le coffre de la Prime est aussi moins pratique à cause d’une hauteur libre inférieure, surtout à l’extrémité arrière, et d’un plancher surélevé sur environ 90 cm (au-dessus de l’emplacement de sa batterie). À cela s’ajoute un hayon lourd qui ne peut recevoir d’essuie-glace en raison de sa forme ondulée unique.

Pour 2021, les Prius voient leur dotation bonifiée, un peu du moins, avec l’ajout d’Android Auto au système d’infodivertissement, qui intégrait déjà Apple CarPlay. De plus, l’ensemble de dispositifs d’aide à la conduite Toyota Safety Sense 2.0 est désormais livré de série. Par contre, l’impressionnant écran tactile vertical de 11,6 po qu’avait la Prius AWD-e Technologie n’est plus offert. Sa grande surface, parfois source de reflets gênants, a peut-être contribué à son remplacement par l’écran de 7 po moins spectaculaire des autres versions.

Une aura qui s'effrite

Quoi qu’il en soit, la Prius n’a plus le monopole de l’électrification, en raison de la multiplication des modèles hybrides rivaux, sans compter l’apparition de véhicules 100% électriques abordables. La Prius Prime, par exemple, rivalise, entre autres, avec la Honda Clarity, dont l’autonomie électrique atteint 77 km, mais la Hyundai Ioniq rechargeable, moins chère et dotée d’un coffre plus pratique.

Pour la Prius « tout court », c’est pire : il y a péril en la demeure! Sa version d’entrée de gamme peine à se justifier aux côtés d’une Corolla hybride plus frugale et moins chère! À cela s’ajoute l’arrivée des RAV4 électrifiés au sein de la gamme. D’ailleurs, depuis 2019, le RAV4 hybride a ravi à la Prius la première place qu’elle occupait au palmarès continental des ventes de véhicules hybrides. Parions que le RAV4 Prime va à son tour faire de l’ombre à la Prius Prime si Toyota parvient à les livrer.

Feu vert

  • Places avant confortables
  • Coffre pratique (Prius)
  • Quatre roues motrices (AWD-e)
  • Excellente fiabilité

Feu rouge

  • Direction légère
  • Visibilité vers l'arrière
  • Coffre plus petit et peu pratique (Prime)
  • 4 places seulement (Prime)

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