Chevrolet Corvette - Madame se fait attendre !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2021

La Corvette a non seulement fait longtemps patienter les quelques chanceux qui ont eu droit à un premier rendez-vous, mais elle a aussi posé un lapin à plusieurs qui rêvaient de ce rencart. Et pour cause, à peine 2 700 Corvette millésimées 2020 ont été produites, un nombre infime d’entre elles ayant traversé la frontière canadienne. Il faut dire qu’avec la grève des employés, le blocage des chemins de fer et la COVID-19, cette huitième génération de la Corvette a connu un départ extrêmement difficile.

Pour 2021, celle qui a raflé un nombre incalculable de prix revient donc sans changements majeurs. Pas de version Z06 ni de ZR-1, pour lesquelles il faudra patienter encore longuement. En toute logique, il serait stratégiquement ridicule que Chevrolet ouvre son jeu au grand complet, alors que l’engouement pour le modèle actuel est au sommet.

La Corvette réinventée

Avec un moteur central et des proportions complètement distinctes de celles de sa devancière, la nouvelle Corvette repousse les limites de la performance. Les ingénieurs responsables de son développement mentionnent d’ailleurs qu’ils avaient atteint les limites de ce qu’il était possible de faire avec une voiture propulsée et à moteur avant, c’est pour cela qu’ils travaillent sur une configuration à moteur central arrière depuis 2013. Oui! Avant même le lancement de la C7 (Corvette de septième génération).

Certains la trouvent trop chargée alors que d’autres évoquent l’exotisme d’une Ferrari au quart du prix. Quelle que soit votre opinion sur sa ligne, impossible de ne pas lui concéder son sensationnalisme. Puis, même en faisant abstraction des emblèmes, il serait tout de même possible d’identifier la Corvette comme telle à la seule observation de sa partie avant, certes raccourcie, mais authentique. Pour rouler à ciel ouvert, le coupé propose, de série, le toit targa que vous pouvez obtenir vitré, en fibre de carbone ou de couleur assortie. Lorsque retiré, ce dernier occupe malheureusement le plein espace du coffre arrière, ne vous laissant que le minuscule compartiment avant pour trimbaler vos effets personnels. De ce fait, la version décapotable à toit rigide rétractable devient ainsi plus intéressante, vous permettant de rouler à ciel ouvert sans perdre en volume cargo. Par contre, vous perdez cette lunette arrière à travers laquelle brille le cœur de la bête.

Parlons-en de cette mécanique. Un vrombissant V8 de 6,2 litres à carter sec, qu’on jumelle à une boîte séquentielle à huit rapports. Produisant 495 chevaux, il permet un 0-100 km/h presque aussi rapide que celui de la défunte ZR-1, qui produisait pourtant 270 chevaux supplémentaires. Et pour cause, une adhérence exceptionnelle s’expliquant notamment par une distribution de poids favorisant l’axe arrière. Le dispositif départ-canon facilite également l’exercice, qui s’effectue en trois secondes à peine.

Amateur de circuit, vous apprécierez les performances de cette voiture qui, lorsque dotée de l’ensemble Z51, permet de gagner encore davantage en maniabilité. Des freins Brembo haute performance, un rapport de pont à 3,73 ainsi qu’un échappement plus performant accompagnent donc cette option, en plus d’un amortissement réglable manuellement, qu’on peut d’ailleurs obtenir en option individuelle. Ce dernier offre assurément le meilleur des mondes, incluant un bouton « Z » vous permettant de paramétrer la voiture comme bon vous semble à sa simple activation. Maintenant, si la Corvette est très agile, il ne faudrait pas considérer d’emblée l’idée de commander l’ensemble des options les plus coûteuses. Les personnes de taille forte pourraient difficilement composer avec les sièges sport GT2 optionnels, alors que celles qui recherchent d’abord un bolide pour une conduite du dimanche pourraient également regretter le choix de certaines options axées sur la haute performance.

Impressionnante sur le circuit, quoiqu’un brin survireuse, la Corvette y fait aussi sentir sa grande qualité de fabrication. Un point également palpable sur la route, qui s’explique sans doute par l’utilisation massive d’aluminium, et même de fibre de carbone, dans sa conception structurelle. La Corvette met ainsi son conducteur en confiance grâce à une direction précise, un freinage prompt et une boîte Tremec ultra efficace. Il en résulte bien sûr un plaisir de conduire incomparable, surtout en considérant son prix qui, en forçant, pourrait atteindre le seuil psychologique des six chiffres. 

Des reproches?

Certainement, son côté pratique moins évident que sur les modèles précédents, mais aussi son cockpit. Bien que très attrayant pour le conducteur, il reste restreignant pour le passager, qui doit composer avec une console centrale franchement mal foutue. Il faudra aussi que Chevrolet travaille à réduire la masse de cette Corvette, qui a fait un bond de 80 kg par rapport à sa devancière. Or, ces petits défauts n’affecteront pas le désir des acheteurs pour qui l’attente en vaut vraiment la peine.

Feu vert

  • Sensationnelle à tous les niveaux
  • Rapport prix/performance imbattable
  • Agrément de conduite surprenant
  • Technologie de pointe

Feu rouge

  • Disponibilité problématique
  • Espace cargo décevant
  • Console centrale encombrante
  • Poids en hausse

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