Mazda CX-30 - Objectif transition

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2021

Il aurait été logique que le CX-30, débarqué en tout début d’année 2020, soit baptisé CX-4. Or, parce que le constructeur d’Hiroshima commercialise aussi un véhicule ainsi nommé du côté de l’Asie, l’utilisation de cette appellation était impossible ici. Vous l’aurez compris, le CX-30 se glisse entre le CX-3, bébé de la famille, et le populaire CX-5.

Pour vous aider à mieux le situer, comprenez que le CX-30 est à la Mazda3 ce que la Crosstrek est à la Subaru Impreza, à la différence que l’on propose ici une ligne qui lui est propre. Le fabricant utilise donc les mêmes composants mécaniques et structuraux qu’avec la Mazda3, faisant aussi appel au même poste de conduite. L’objectif : ne rien perdre de cette transition qu’effectue actuellement une grande partie de la clientèle, délaissant la voiture compacte pour ces petits VUS plus à la mode, mais hélas plus chers.

Forte compétition

Parce que la concurrence se multiplie et se raffine, Mazda ne pouvait se contenter de ne conserver qu’un CX-3, trop petit. Basé sur la défunte Mazda2, ce dernier ne connaissait d’ailleurs du succès que chez nous, les Américains l’ayant boudé. Avec le CX-30, Mazda débarque avec un produit nettement plus recherché et qui possède pratiquement tout pour se mesurer aux vedettes du segment. Pensez bien sûr à la Subaru Crosstrek, au Hyundai Kona, mais aussi aux nouveaux Chevrolet Trailblazer et Kia Seltos, pour ne nommer que ceux-là.

Charmante, la ligne de la carrosserie est certainement l’une des plus dynamiques du segment. Le long museau, les larges épaules et les mouvements continus de la caisse lui confèrent un style à la fois musclé et très aguichant. Hélas, cela se fait au prix d’une visibilité réduite, découlant d’une fenestration plutôt limitée et de piliers A particulièrement épais.

Bien que le volume de chargement comme l’espace aux places arrière soit grandement amélioré par rapport au CX-3, le CX-30 demeure moins spacieux que la moyenne. L’étroitesse du coffre ainsi que le manque de dégagement au niveau des genoux à l’arrière pourraient freiner les ardeurs d’une jeune famille qui, pour 4 000 $ de plus, serait drôlement mieux servie par le CX-5 équivalent.

Cela dit, le CX-30 épate par une qualité de finition exceptionnelle. Le niveau de sophistication est ici tel qu’on le place pratiquement dans une catégorie à part. Plus vous montez en gamme, plus l’impression d’un véhicule de luxe est palpable. Et puisque la popularité de la version GT est supérieure aux attentes initiales, Mazda choisira sans doute avec raison de repousser les limites en sortant prochainement une version Signature. Une information qui, au moment d’écrire ces lignes, n’était toutefois pas confirmée par le constructeur.

Au volant, le confort du siège comme la position de conduite est optimal. Incliné vers le conducteur, l’écran central est simple à utiliser, bien qu’il nécessite l’intermédiaire d’une molette rotative pour y naviguer. Cette dernière vient d’ailleurs occuper une place de choix sur la console centrale, où les espaces de rangement ouverts ne se résument hélas qu’à deux porte-gobelets.

Bonjour turbo!

Comme pour la Mazda3, la version GX est seule à abriter le quatre cylindres de 2 litres. Le saut vers la GS implique donc automatiquement le moteur de 2,5 litres livrant 186 chevaux, qui perd malheureusement pour 2021 la désactivation des cylindres. Un moteur efficace, puissant à souhait, et qui ne consomme pas réellement plus que le 2 litres. Maintenant, tout laisse croire qu’une version à moteur turbocompressée sera prochainement offerte, ce que l’on ajoute d’ailleurs officiellement sur la Mazda3 GT pour 2021. Générant 227 chevaux, cette mécanique permettrait sur l’hypothétique version Signature de littéralement chatouiller une concurrence aussi prestigieuse que l’Audi Q3 ou le Mercedes-Benz GLA, en proposant puissance, raffinement et niveau de luxe équivalents, mais à bien meilleur prix.

En attendant que cela soit confirmé, sachez que le CX-30 GS à moteur de 2,5 litres constitue, selon nous, la meilleure valeur. Un véhicule qui vous offre une puissance plus qu’honorable et surtout, un comportement routier des plus exaltants. Tenue de route exceptionnelle, rouage intégral performant, grande rigidité structurelle, qualité de construction indéniable, le tout avec un plaisir de conduire supérieur à celui de toute concurrence. On ne lui reprocherait en fait qu’une faible endurance au freinage, problème également connu sur la Mazda3.

Voilà donc un futur véhicule à succès, qui volera assurément plusieurs ventes à la Mazda3, mais qui permettra au constructeur de conserver cette précieuse clientèle. Car si certaines marques comme Subaru et Toyota réussissent efficacement à garder leur clientèle, il en va autrement pour Mazda. Un constructeur qui, depuis quelques années, se crée une nouvelle identité franchement rafraîchissante.

Feu vert

  • Qualité de fabrication/finition
  • Agrément de conduite
  • Ligne extérieure aguichante
  • Bientôt en version turbo?

Feu rouge

  • Visibilité problématique
  • Espace intérieur inférieur à la moyenne
  • Usure prématurée des freins à prévoir

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