Toyota Yaris, dynamite sur roues

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Toyota est à un cheveu de devenir le constructeur de voitures numéro un mondial. Et peut-être même qu’au moment où vous lisez ces lignes, c’est déjà fait ! Pour ainsi s’établir à l’échelle planétaire, Toyota n’a pas attendu que le géant General Motors se plante lui-même (même si c’est ce qu’il a fait !). Pour ne laisser que des miettes aux concurrents, Toyota frappe sur tout ce qui bouge dans le domaine de l’automobile. Il frappe fort et rate rarement sa cible. La Yaris est l’exemple le plus frappant de l’arme destruction massive, façon Toyota. L’immense Tundra aussi mais ça, c’est une autre histoire !

L’an dernier, la Yaris hatchback faisait son apparition sur notre marché, éclipsant aussitôt la Echo de même configuration. Cette année, c’est au tour de la Echo berline de prendre sa retraite puisque la Yaris « quatre-portes-avec-une-valise » fait son entrée. Mentionnons tout d’abord que la Yaris hatchback est offerte en versions trois et cinq portes et que la berline, comme vous venez tout juste de le lire, en version quatre portes. Tous les modèles sont mus par le même moteur, soit un quatre cylindres de 1,5 litre de 106 chevaux et 103 livres-pied de couple. Ce n’est certes pas la mer à boire mais ce moteur, résolument moderne avec ses seize soupapes, son double arbre à cames en tête, son calage variable des soupapes et sa certification ULEV (véhicule à émissions ultrafaibles), ce moteur, donc, est parfaitement bien adapté à la Yaris, une voiture conçue principalement pour rouler en milieu urbain. Les accélérations, tout comme les reprises, sont loin d’être foudroyantes mais on n’achète pas une Yaris pour « baucher » contre une Viper ! De plus, la consommation d’essence (celle de la Yaris, pas celle de la Viper !) a de quoi faire enrager les pétrolières, ce qui n’est pas sans déplaire. Il faut apporter un bémol ici : transportant quatre adultes à bord, la Yaris montre son côté « noir ». Les accélérations et reprises deviennent alors plus pénibles et la consommation d’essence augmente de façon substantielle. Et comme la Yaris s’adresse à un jeune public débordant d’amis, elle risque de décevoir quelquefois à ce chapitre. Et les amis ne devraient pas, non plus, être enchantés par la sonorité de la radio, assez ordinaire, merci !

Plus urbaine qu’interurbaine…

Sans doute dans le but de respecter la condition urbaine de la Yaris, la transmission manuelle (celle qui devrait être la plus populaire auprès des acheteurs) n’est pas particulièrement bien adaptée à une conduite sur grande route. À 100 km/h, sur le cinquième rapport, le moteur tourne à 2 750 tours/minute, ce qui est beaucoup pour une voiture à la vocation économique. Lorsque vient le temps de dépasser un véhicule plus lent, il faut savoir jouer du levier de vitesse ! Quant à l’automatique, son fonctionnement ne s’attire aucun commentaire négatif.

Bien peu sportive, la Yaris hatchback ne se montre cependant pas avare de sensations. La tenue de route est prévisible et les roues avant ne décrochent pas brutalement, à moins de le faire exprès. Conduite pendant une des rares tempêtes de neige de l’hiver passé, la Yaris hatchback a fait preuve d’un très bel équilibre même si aucun contrôle de traction ne fait partie de la liste des équipements standards. Le châssis est solide et les suspensions, indépendantes à l’avant et à poutre de torsion à l’arrière, sont garantes d’un confort surprenant, compte tenu des dimensions du véhicule. La version berline, grâce à son empattement plus long, affiche une tenue de route plus affirmée tout en proposant un confort plus relevé. Même si son poids est plus élevé que celui de la hatchback (environ 40 kilos supplémentaires), les performances n’en souffrent pas vraiment. Dans les deux cas, nous n’avons pu faire mieux que 10,5 secondes pour le 0-100. Les freins reçoivent l’assistance de l’ABS dans les versions les plus huppées.

Différences notables

Si la Toyota Echo se distinguait par son habitacle ingénieux, la Yaris hatchback en fait autant. Les espaces de rangement sont nombreux, la visibilité ne cause absolument aucun problème et les plastiques ne sont pas du toc. L’instrumentation centrale déconcerte un peu au début mais, avec un peu de bonne volonté, on s’y fait. On déplore cependant l’absence de jauge de température, peu importe le modèle. Curieusement, le tableau de bord de la berline diffère de celui de la hatchback. On y retrouve moins d’espaces de rangement et les boutons de la climatisation sont ici disposés en V, éliminant ainsi une des critiques les plus souvent adressées au hatchback où elles sont placées à la verticale. Bien entendu, les places arrière sont plus généreuses dans la berline. Remarquez que celles de la hatchback ne sont pas mal non plus, pour un véhicule de ce type, s’entend. Par contre, l’accès à la banquette arrière est franchement pénible dans la trois portes. Lorsque les dossiers des sièges arrière sont repliés, cette petite voiture étonne par son volume de chargement. Mais ce n’est rien comparé au coffre de la berline, carrément impressionnant malgré sa petite ouverture.

La Yaris hatchback se veut une voiture éminemment pratique et sérieuse, et semble, jusqu’à présent, jouir de la réputation de fiabilité de Toyota. Laissons l’avenir parler. Essayée durant plusieurs semaines dans le cadre d’un essai à long terme, la Yaris n’a jamais demandé à retourner chez le concessionnaire, sauf pour l’entretien normal. La Yaris berline n’est peut-être pas une aubaine au même titre que la hatchback mais ses qualités dynamiques compensent largement. Il y a même fort à parier que la Corolla, qui sera revue sous peu, prenne du gallon, question de se démarquer davantage de la Yaris berline qui commence à jouer dans ses plates-bandes.

feu vert

Livrée berline pratique
Véhicule urbain par excellence
Comportement routier sûr
Confort surprenant
Coffre très logeable (berline)

feu rouge

Performances ordinaires
Consommation parfois décevante
Pas de jauge de température du moteur
Tableau de bord critiqué (hatchback)
N’aime pas les vents latéraux

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