Chrysler Sebring, la carte de l’élégance

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2010

« Elle n’est peut-être pas bien cotée, mais moi je l’aime et je la trouve belle » ! Voilà ce que m’a tout bonnement lancé l’heureux propriétaire d’une berline Sebring 2007, qui affectionne encore sa voiture comme au premier jour. Il la trouve élégante et confortable, et apprécie le fait qu’elle ne ressemble à aucune autre berline intermédiaire. Et vous savez quoi ? Il a entièrement raison. Le style de cette voiture est l’élément qui la fait vendre et qui permet de rejoindre une clientèle plus âgée et souvent moins soucieuse de bénéficier des dernières technologies.

Ce monsieur a aussi raison d’affirmer que sa voiture n’est pas la plus estimée des berlines intermédiaires. Datant déjà de quatre ans, la voiture attire effectivement davantage les gestionnaires de parcs de location de voitures à court terme, que les acheteurs individuels. Elle n’a assurément pas ce qu’il faut pour se mesurer aux Camry, Accord et Malibu de ce monde, et sombre généralement dans l’oubli des acheteurs en quête de ce type de véhicule. À l’inverse de la Dodge Avenger, avec laquelle elle partage l’ensemble de ses éléments mécaniques et structuraux, la Sebring affiche une ligne très personnelle qui rejoint une clientèle différente. Les acheteurs de la Sebring sont souvent ceux qui ont par exemple déjà possédé des produits de marque Oldsmobile, Buick ou Mercury, et qui recherchent une voiture d’allure classique offrant un bon confort à peu de frais. Certains d’entre eux auront fait le saut du côté de la Camry ou de la Sonata, offrant elles aussi un confort ouaté et une allure sobre, mais d’autres refusent d’acheter un produit asiatique. La Sebring demeure alors l’option la moins coûteuse.

Charmante, mais aussi décevante

La Sebring attire par son style d’une rare élégance, et ce, qu’importe la version vers laquelle on se dirige. Bien sûr, les modèles Limited dotés de poignées de porte et de jantes chromées accrochent davantage l’œil, mais même la version LX de base sait plaire. On ne peut cependant passer sous silence la piètre qualité de finition extérieure de la voiture qui, par exemple, se remarque par l’ajustement souvent inégal des panneaux de carrosserie. Le son plutôt disgracieux entendu à la fermeture des portières est aussi un élément qui nous confirme que cette voiture n’affiche pas la qualité de construction de certains des récents produits Ford et Lincoln.

La présentation intérieure est intéressante, surtout si l’on opte pour une version plus cossue arborant boiseries et accents métalliques. Néanmoins, la déplorable qualité des matériaux fait vite déchanter, nous rappelant une fois de plus pourquoi Chrysler est en si mauvaise posture financière. Au volant, la position de conduite est correcte et la disposition des diverses commandes est efficace. Certains mentionnent  le  confort discutable des sièges, dont les coussins semblent trop peu rembourrés. Et c’est encore pire derrière…

Quatre cylindres à proscrire

Si le quatre cylindres de 2,4 litres se tolère à la limite sous le capot de l’Avenger, on ne peut vraiment pas dire qu’il a sa place avec la Sebring. Grognon et peu puissant, il n’offre pas la douceur à laquelle les acheteurs en quête de confort sont en droit de s’attendre. Impopulaire avec raison, on lui préfère le V6 de 2,7 litres, certes vieillot, mais drôlement plus doux. Avec lui, la puissance demeure modeste, mais il s’adapte mieux à la voiture et effectue un excellent boulot en conduite normale. Évidemment, le V6 de 3,5 litres tire nettement mieux son épingle du jeu. Avec 235 chevaux, il livre des performances plus modernes tout en affichant plus de souplesse. Sachez toutefois que malgré la boîte automatique à six rapports qui l’accompagne, cette motorisation est passablement plus gourmande.

La Sebring n’a rien d’une sportive, et ce, même si vous optez pour la plus puissante des motorisations. La direction est légère, le freinage est tout juste à la hauteur et la suspension vise davantage à offrir du confort, au détriment de la tenue de route. La voiture demeure heureusement maniable et stable à vitesse de croisière, et transmet correctement la route au conducteur.

Un cabriolet pour les vacances

La version cabriolet de la Sebring demeure nettement plus populaire chez nos voisins du Sud, parce qu’elle constitue aujourd’hui la seule décapotable abordable à ne pas emprunter une tangente sportive. Les nombreuses versions avec toit souple ou rigide permettent de rejoindre un large auditoire, aussi composé des agences de location qui la louent aux vacanciers dans les États du sud. Ajoutez à cela qu’il s’agit d’une décapotable capable d’accueillir quatre adultes sans problème, que Chrysler la vend souvent à prix escompté, et vous avez là une formule franchement intéressante. Toutefois, oubliez tout espoir de conduite sportive, car la décapotable est encore plus pantouflarde que la berline !

En terminant, si vous choisissez de jeter votre dévolu sur cette voiture, sachez que son taux de dépréciation demeure très élevé. Vous pourrez par exemple vous procurer une voiture âgée de seulement un an, pour à peine la moitié du prix d’une neuve. Donc, tâchez de bien négocier, et ce, même si le concessionnaire propose d’importants rabais.

Feu vert

Ligne charmante
Cabriolet réussi
Rendement économique (2,7 litres)
Confort honorable
Facture raisonnable

Feu rouge

Très forte dépréciation
Moteur 2,4 litres à proscrire
Assemblage et finition décevants
Dépréciation marquée
Tenue de route quelconque

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