Toyota 4Runner, entre deux

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Lorsque la direction de Toyota a décidé de s’impliquer dans la catégorie des camionnettes, VUS et véhicule utilitaire de tout acabit, elle l’a fait presque d’un seul coup avec l’arrivée de plusieurs nouveaux modèles. Le 4Runner était déjà au catalogue et il a bénéficié à ce moment de plusieurs améliorations aussi bien esthétiques que techniques. Et au lieu d’être le seul et unique 4X4 de la famille, il se retrouve maintenant dans une situation de compromis entre le Sequoia et le RAV4 qui a pris du galon depuis l’an dernier en gagnant en longueur et en puissance. Ce modèle risque de vous intéresser si vos besoins exigent quelque chose de plus costaud qu’un RAV4, mais sans aller dans les tailles du Sequoia. Et la possibilité de commander le 4Runner avec un moteur V8 permettra sans aucun doute de faciliter le choix à quelques occasions.

Une silhouette partagée

Ce Toyota aux épaules carrées n’a jamais remporté de prix pour son style et jusqu’à son renouvellement en 2003, le 4Runner ressemblait plus à un fourgon mortuaire qu’à toute autre chose. La situation s’est améliorée depuis et il est devenu difficile de faire la différence entre ce modèle et le Sequoia. En effet, à part une différence dans leur grosseur respective, il y beaucoup de similitudes, surtout entre la partie avant et les parois latérales. C’est correct, mais nettement moins esthétique et fonctionnel que plusieurs autres VUS, même si l’an dernier le véhicule a été l’objet d’une révision de la partie avant et arrière. Comme c’est souvent le cas chez Toyota, il me semble que le tableau de bord est plus audacieux en fait de style que la carrosserie.

Le truc des stylistes est d’utiliser des bandes décoratives de couleur titane pour délimiter le bloc central de commande et les cadrans indicateurs. Un détail m’agace cependant, le fonctionnement des commandes de la climatisation exige toujours une certaine implication de notre part avant de déterminer la marche à suivre et cela devient agaçant. Pour continuer au chapitre des irritants, la course crantée du levier de vitesse en zigzag n’est pas tellement appréciée lorsque nous sommes pressés. Les sièges sont confortables mais leur support latéral est moyen. Enfin, la soute à bagages est d’une bonne dimension et comprend une tablette amovible qui permet de répartir les objets sur deux niveaux de chargement. Et finalement, une fois de plus, (nous nous répétons d’année en année !), la finition est impeccable et les matériaux de première qualité .

Traction et consommation

L’arrivée du moteur V8 4,7 litres utilisé sur plusieurs autres véhicules, le Tundra notamment, a permis au 4Runner de s’attirer une nouvelle clientèle à la recherche d’un véhicule capable de tracter des remorques de plus de 2 000 kg sans devoir se tourner vers des modèles ultragros. Ce moteur V8 de 4,7 litres de 260 chevaux est doté du calage des soupapes continuellement variable avec intelligence et est associé à une transmission automatique à cinq rapports. Ce moteur s’est révélé doux, fiable et silencieux. De plus, le passage des rapports est assez rapide, une caractéristique qui n’est pas forcément l’apanage des boîtes automatiques de Toyota. Par contre, si son rendement est supérieur à la moyenne, il en est de même pour sa consommation de carburant qui a parfois flirté avec une moyenne de 20 litres aux 100 km, surtout par temps froid. Lorsqu’on fait la moyenne « normale », elle est d’environ 15 litres aux 100 km.

Il y a toujours la possibilité de se tourner vers le moteur V6 4,0 litres de 236 chevaux si vous voulez économiser du carburant. Ce faisant, vous sauverez un peu plus d’un litre aux 100 kilomètres. Ce moteur est livré avec un rouage 4X4 à temps partiel, avis aux intéressés qui ne peuvent pas sentir les systèmes de rouage intégral à commande électronique ! Le 4Runner en propose un, mais il n’est associé qu’au moteur V8. Ici pas de levier mais un seul bouton au tableau de bord. Ce système à commande électronique est dérivé de celui du Sequoia et est vraiment efficace. La suspension pneumatique offerte sur la version Limited à moteur V8 est un élément digne d’intérêt surtout l’hiver alors qu’il faut rouler sur des routes enneigées sans risque de s’enliser. Par contre, les commandes de fonctionnement de ce système ne sont pas très claires. Soulignons l’étroitesse du marchepied qui s’est avéré plus décoratif que pratique. Sur une note plus positive, les rétroviseurs extérieurs assurent une excellente visibilité.

Si le Sequoia perd des points au chapitre du comportement routier, le 4Runner s’en tire beaucoup mieux. Il y a moins de roulis en virage, la direction est moins engourdie tandis que sur la route, ce gros 4X4 n’a pas l’agilité d’une Camry, mais son comportement routier est prévisible. La version dotée de la transmission intégrale quant à elle permet de rouler en toute sécurité peu importe l’état de la chaussée. Et il faut ajouter que les aides électroniques à la conduite sont nombreux, mentionnons le système de stabilité latérale, la commande d’assistance de démarrage en pente, le régulateur de traction actif et la commande d’assistance en descente. Que dire de plus !

feu vert

Châssis costaud
Moteur V8
Rouage intégral performant
Finition de qualité
Toujours fiable

feu rouge

Marchepied inutile
Esthétique conservatrice
Consommation élevée (V8)
Suspension pneumatique énigmatique
Hayon lourd

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