Porsche Cayenne, un VUS parfait pour Robert

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

VUS = Véhicule utilitaire sport. Véhicule = Ce qui sert à transmettre, à faire passer d’un lieu à un autre, selon Le Petit Robert. Donc, on s’entend, tous les modèles dont nous parlons dans Le Guide de l’auto sont des véhicules. Utilitaire = Qui vise à l’utile, toujours d’après Ti-Bob. Dans un certain sens, tout véhicule qui possède un coffre est utile. S’il possède en plus une transmission intégrale, il devient fort utile ! Sport = activité physique exercée dans le sens du jeu, de la lutte et de l’effort, et dont la pratique suppose un entraînement méthodique, le respect de certaines règles et disciplines. Sacré Robert !
Cette dernière définition, transposée dans le domaine automobile, donne de très belles réalisations. Ferrari, Lotus et les « M » de BMW sont des exemples probants. Rares, cependant, sont les véhicules pouvant réunir à la fois le côté utilitaire et sport comme le fait si bien le Porsche Cayenne. Certes, son style très particulier, surtout à l’avant, lui attire nombre de commentaires peu flatteurs. Mais cela ne semble pas déplaire aux acheteurs puisque, malgré un prix d’achat plutôt indécent, on voit bon nombre de Cayenne circuler sur nos routes.

2 300 kilos de dynamite

Le Cayenne c’est, d’abord et avant tout, un moteur. Trois en fait. D’entrée de jeu, il y a ce V6 de 3,2 litres qui développe « à peine » 247 chevaux et 229 livres-pied de couple. De tous les moteurs proposés, il est le seul à pouvoir être associé à une transmission manuelle (six rapports). Même s’il s’avère suffisant dans la plupart des conditions, il lui manque un peu de jus lorsque vient le temps de tirer une remorque, par exemple. On retrouve, dans le Cayenne S, un V8 de 4,5 litres de 340 chevaux et 310 livres-pied de couple. Avec ça, aucune inquiétude, la célérité des accélérations et le coût exagéré des pleins d’essence sont au rendez-vous ! Mais, tant qu’à faire, pourquoi ne pas opter pour le Cayenne Turbo avec ses 450 chevaux et 460 livres-pieds de couple ? Ou, mieux, la Turbo S dévoilée au Salon de l’auto de Los Angeles en janvier dernier. On parle ici de 530 chevaux et 510 livres-pied de couple… Ce monstre fait le 0-60 milles à l’heure (96 km/h) en 4,8 secondes et peut atteindre 270 km/h ! À un prix de près de 160 000 $, c’est la moindre des choses, remarquez…

Au courant de l’été dernier, une nouvelle Cayenne a fait son apparition sur les marchés américain et canadien. Il s’agit de la Cayenne S édition Titane qui regroupe les options les plus demandées sur la S ordinaire, si « ordinaire » s’applique dans le cas d’une Cayenne… (phares bixénon, PCM ou Porsche Communication Center et pneus de 19") Aussi, on retrouve des insertions titane un peu partout sur la carrosserie et dans l’habitacle.

Il est toujours bon de montrer qu’on a les moyens de se payer un véhicule qui PEUT aller dans le bois et qui PEUT AUSSI aller sur une piste de course. De là à le faire, c’est une autre histoire… Mais qu’importe. Le rouage intégral du Cayenne envoie, lorsque la chaussée est parfaite, 62 % du couple aux roues arrière. Ce pourcentage varie en fonction des conditions routières. Nous avons testé notre (bon, pas vraiment le nôtre…) Cayenne S équipé du « Offroad Technology Package » dans un champ très boueux après des journées de pluie. La possibilité de verrouiller le différentiel central en manipulant une commande placée sur la console et la solidité du châssis lui confèrent des aptitudes hors route franchement surprenantes. En plus, le Cayenne, peu importe le moteur, peut remorquer jusqu’à 3 500 kilos !

Une brute au cœur tendre

Le V6 peut être associé avec une transmission manuelle à six rapports. Il y aussi la possibilité de lui accoler une automatique Tiptronic, comme sur toutes les autres versions. Cette appellation « Tiptronic » réfère au mode manuel, trop lent pour quiconque veut vraiment exploiter les limites du Cayenne. Après s’être habitué aux dimensions un peu gênantes du gros Porsche, on commence à bien s’amuser. Le 4,5 litres du S est tout simplement phénoménal de puissance et de souplesse, et sa sonorité invite le pied droit au péché routier... Même s’il est haut perché, le Cayenne ne penche pas démesurément dans les courbes prises avec un entrain primesautier et demeure extrêmement stable, même à des vitesses supralégales sur un chemin à la chaussée cahoteuse. La direction procure un excellent feedback et les sièges retiennent très bien conducteur et passager. Et si jamais l’irréparable devait se produire, il y a de fortes chances qu’un des nombreux systèmes électroniques le répare avant l’inévitable. Une version hybride pourrait voir le jour pour 2008. On vous tient au courant.

Si les aptitudes routières enchantent, on ne peut en dire autant de l’habitacle. Certes, le niveau de luxe et de raffinement pourrait faire rougir nombre de voitures dispendieuses mais on y retrouve quelques irritants. La qualité de certains plastiques est de facture General Motors (ce n’est pas un compliment) et plusieurs consommateurs se sont plaints de bruits de caisse. Personnellement, je n’ai pas aimé le compteur de vitesse, gradué par tranches de 30 km/h, et l’orangé des différents éléments du tableau de bord en conduire nocturne m’a laissé de glace.

À ses débuts, le Cayenne passait pour le bouffon du village. À force de le côtoyer, son allure nous rebute beaucoup moins et ses capacités hors route, et même sur piste, nous laissent pantois. Sa réputation est établie et on le prend désormais pour un « vrai » Porsche. Appelez-le Robert Porsche !

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires